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Billet de blog 23 septembre 2025

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Merci Monsieur le Président

Pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine et pour vos mots. Forts et justes. Ou quand un regard suffit à faire changer le monde…

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Je vous remercie très sincèrement pour vos mots prononcés hier soir à l’ONU. Il y a si longtemps que nous autres citoyens de gauche, attendions ça.
Maintenant vous pouvez partir parce que tout ce que vous pourriez dire ou faire après ça, ne pourrait être que médiocre et même vous, le savez.

Illustration 1


Voir ou lire ici votre discours important.

Extrait :
« (…) Nous savons aussi le danger des guerres sans fin. Nous savons que le droit toujours doit l’emporter sur la force. Nous savons enfin de notre Histoire que l’attachement à l’universel et à la paix est l’héritage des siècles passés comme la condition du salut. J’affirme cela au nom de notre amitié avec Israël, à qui notre engagement n’a jamais fait défaut. Au nom de notre amitié aussi avec le peuple palestinien pour qui nous voulons que la promesse initiale des Nations unies, celle de deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité devienne réalité.
Or à cette heure, Israël étend encore ses opérations militaires à Gaza dans l’objectif déclaré de détruire le Hamas. Mais ce sont les vies de centaines de milliers de personnes déplacées, blessées, affamées, traumatisées qui continuent d’être détruites. Alors même que le Hamas a été considérablement affaibli et que la négociation d’un cessez-le-feu durable reste le moyen le plus sûr d’obtenir la libération des otages.
Rien, rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza. Rien. Tout commande au contraire d’y mettre un terme définitif maintenant, à défaut de l’avoir fait plus tôt. Pour sauver des vies. Les vies des otages israéliens encore détenus dans des conditions atroces. Les vies des centaines de milliers de civils palestiniens accablés par la faim, la souffrance, la peur de mourir, le deuil de leurs proches. Sauver toutes les vies. Car depuis désormais près de deux ans, c’est bien la négation de l’humanité de l’autre et le sacrifice de la vie humaine qui prévalent. Oui, depuis le 7 octobre, c’est bien la vie de l’autre qui est niée.
Nous le disons depuis le premier jour de la guerre à Gaza : une vie vaut une vie. Je le sais pour avoir pris dans mes bras les familles des otages rencontrées à Tel Aviv puis à Paris. Je pense à cet instant à la mère d’Eyatar David, otage affamé et montré à la foule par ses bourreaux. Je pense à Nimrod Cohen, otage de dix-neuf ans, dont je viens de saluer le père. Je le sais pour être aussi allé au chevet des victimes palestiniennes des opérations militaires israéliennes, réfugiées à Al-Arish, des femmes, des enfants, dont je n’oublierai pas le regard.
Je le sais, pour avoir rencontré des jeunes de Gaza accueillis en France et je pense à Rita Baroud qui aurait dû être avec nous aujourd’hui et qui continue de témoigner de la détresse de ses proches à Gaza.

Une vie vaut une vie.

Et notre devoir à tous est de protéger les uns et les autres, devoir indivisible, comme l’est notre humanité commune.
Une solution existe pour briser le cycle de la guerre et de la destruction. C’est la reconnaissance de l’autre, de sa légitimité, de son humanité et de sa dignité. Que les uns et les autres rouvrent les yeux et voient des visages humains là où la guerre a placé le masque de l’ennemi ou les traits d’une cible. C’est la reconnaissance qu’Israéliens et Palestiniens vivent dans une solitude jumelle, solitude des Israéliens après le cauchemar historique du 7 octobre 2023, solitude des Palestiniens à bout de force dans cette guerre sans fin.
Le temps est venu. Car le pire peut advenir, qu’il s’agisse du sacrifice de tant d’autres civils, de l’expulsion de la population de Gaza vers l’Egypte, de l’annexion de la Cisjordanie, de la mort des otages détenus par le Hamas, ou des faits accomplis qui changent de manière irréversible la situation sur le terrain. C’est pour cela, c’est pour cela que nous devons aujourd’hui, ici même ouvrir ce chemin de paix, car depuis juillet dernier, l’accélération des évènements est terrible. Au point où nous en sommes, il est à craindre que les accords d’Abraham ou de Camp David soient remis en cause par l’action d’Israël et que la paix devienne impossible pour longtemps au Moyen-Orient. Il pèse donc sur nous une responsabilité historique. Nous devons tout faire pour préserver la possibilité même d’une solution à deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte-à-côte en paix et en sécurité.
Le temps est venu. C’est pourquoi, fidèle à l’engagement historique de mon pays au Proche- Orient, pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien,

je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine.


Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop. Qu’il est au contraire ce peuple qui ne dit jamais adieu à rien, pour parler avec Mahmoud Darwich. Un peuple fort de son Histoire, de son enracinement, de sa dignité. (…) » Emmanuel Macron, président de la République française


« Merci aux millions qui ont lutté des années durant pour l’existence de l’Etat de Palestine. Merci aux millions qui se sont mobilisés contre le génocide depuis deux ans. Ce jour est leur victoire d’étape. » a posté sur le Ciel bleu, Jean-Luc Mélenchon


Et merci aux maires qui ont hissé les couleurs de la Palestine hier qui ont fait écrire sur Mediapart le succulent titre : « Les maires pavoisent, le ministre de l’intérieur enrage »…
Et si vous restez Monsieur le Président, votre « nouveau » premier ministre gardera sans aucun doute, ce ministre là et ce qu’il dit, comme d’autres, comme par exemple votre présidente de l’Assemblée nationale, ne sont pas dignes de vos mots d’hier. 
Je sais que c’est le regard des enfants et de leur mère qui vous a poussé à reconnaître la Palestine. Même un regard, un seul regard, peut changer le monde. Il a changé le vôtre, et il a changé le nôtre et surtout surtout, il va changer le monde des Palestiniens. 

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