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Billet de blog 27 novembre 2025

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Une grande première fois

Au cinéma… « Le beau est aussi utile que l’utile. — Il ajouta après un silence : plus peut-être. » Victor Hugo

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Illustration 1

Il s’appelait Jean. Il était jeune, fort et courageux. Ses parents sont morts l’un au travail l’autre de maladie, comme beaucoup en ce temps-là et même aujourd'hui. Il a été élevé par sa sœur et son beau-frère, qui avaient sept enfants. Quand son beau-frère meurt à son tour, comme Jean était adroit et très fort, il a travaillé, dur, pour rapporter quelques pauvres sous à la maison. Au travail on lui parlait mal comme on le faisait avec tous ceux qui travaillaient. Et on parlait mal aux femmes, on les insultait, on les frappait. Ça non plus ça n’a pas vraiment changé ou alors on va dire, que ça commence à peine…

Un jour, à la maison, à cause de la disette qui régnait après de grands froids, ils n’avaient plus rien à manger depuis trop longtemps. Alors il est sorti pour aller voler une grosse miche de pain chez le boulanger chez qui il travaillait. Tout le monde à la maison s’est régalé, il était content. Puis les gendarmes ont débarqué. Pour l’arrêter. Ils l’ont emmené au bagne où il est resté pendant des années. Les fers puis les doubles fers aux pieds, et le travail de forçat dans la carrière, les révoltes… Il a tenté de fuir et s’est toujours fait rattraper et à force sa peine à plus que triplé. Quand enfin il a été libéré, après dix-neuf ans, il a marché longtemps et personne ne voulait de lui. Le bagne était marqué sur son visage et sur un papier qu’il devait présenter chaque fois qu’il arrivait dans un nouveau lieu. Il avait 46 ans et on était en 1815.

Et un jour il tombe sur un type formidable, comme on en voit que trop rarement, même aujourd’hui.

C’est vrai que c’est une vieille histoire que tout le monde connaît un peu. Mais la voir racontée comme ça, c’est impressionnant. Montrer l’injustice, la bassesse humaine, celles qui brisent les gens, elles, n’ont pas changé. En vrai, rien n’a vraiment changé.

Parce que les humains sont toujours les mêmes. Il y a ceux qui ne jugent que sur l’apparence, sans chercher à comprendre, et il y a ceux bien plus rares qui voit en chaque autre, un être unique, à respecter, à aimer.

Et tout le monde le sait. L’amour sera toujours plus fort que la mort.

Illustration 2

C’était mon premier film dans mon tout nouveau cinéma qui a ouvert ses portes hier, la grande classe ce cinéma. Et je sais déjà que le film d’hier restera gravé en moi, comme une grande première fois au cinéma…

Et comme toujours au cinéma, on ne peut pas enregistrer, donc on ne peut pas revoir les moments et les phrases clefs. Alors j’ai cherché et j’ai même trouvé, dans la bande annonce…

« L’histoire d’un homme, n’est pas seulement l’histoire d’un homme, c’est aussi celle de ceux qu’il croise. Ceux-là font bien plus que nous montrer le chemin, ils nous rendent l’innocence » Victor Hugo

Et ces mots-là, aussi on les voit. Une belle scène, à pleurer… » Le vieux représentant du peuple ne répondit pas. Il eut un tremblement. Il regarda le ciel, et une larme germa lentement dans ce regard. Quand la paupière fut pleine, la larme coula le long de sa joue livide, et il dit presque en bégayant, bas et se parlant à lui-même, l’œil perdu dans les profondeurs : – Ô toi ! ô idéal ! toi seul existes ! » Victor Hugo

Jean Valjean de Eric Besnard avec Gregory Gadebois, Bernard Campan, Alexandra Lamy, Isabelle Carré, Dominique Pinon, Patrick Pineau…

Jean Valjean | Bande-annonce officielle | Grégory Gadebois, Bernard Campan, Alexandra Lamy © Warner Bros. France

Une question que je me pose toujours, comment font ceux qui ont des personnes à leur service, au moment des repas, pour ne pas les inviter à manger à la même table qu’eux ? Si j’avais réalisé ce film qui prend je l’imagine de nombreuses libertés, moi j’aurais invité Madame Magloire à table… (Je sais je sais, elle n’aurait sûrement pas accepté -c’est ce que doivent se dire les « maîtres »).  Comme ça ceux qui le critiquent auraient pu dire encore plus fort que le film n’est pas crédible…

Un très beau film. Merci.

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