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Billet de blog 27 août 2025

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Hannah Arendt et l’insurrection : de la révolte à la fondation de la liberté

J’ai demandé à Chat GPT une synthèse de l’analyse d’Hannah Arendt sur l’insurrection (violente ou pacifique) et la nécessité d’institutions qui organisent et garantissent la liberté politique. L’erreur à ne pas reproduire serait de débattre sur la question sociale, plutôt que sur les institutions qui garantissent le débat public.

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Chat GPT : Voici un exposé didactique d’environ 4 pages sur ce que préconise Hannah Arendt pour organiser l’insurrection.

Hannah Arendt et l’organisation de l’insurrection : de la révolte à la fondation de la liberté

Introduction

Lorsqu’on évoque Hannah Arendt (1906-1975), on pense d’abord à ses analyses du totalitarisme, de l’action politique et de la liberté. Elle n’est pas une stratège révolutionnaire comme pouvait l’être Lénine, ni une militante appelant au soulèvement des masses. Sa réflexion se situe ailleurs : elle interroge ce qui fait qu’un moment de rupture politique – une insurrection ou une révolution – peut véritablement fonder un espace de liberté durable.

Dans son ouvrage majeur De la révolution (1963), elle compare deux grands bouleversements modernes : la Révolution américaine et la Révolution française. L’une, selon elle, a réussi à instaurer des institutions garantissant la liberté politique ; l’autre, malgré son intensité, s’est perdue dans la violence et la « question sociale ».

Ainsi, Arendt ne donne pas de recettes pratiques pour organiser une insurrection, mais elle propose des principes et des conditions qui permettent d’éviter l’échec. Comprendre son point de vue, c’est saisir qu’une insurrection n’a de valeur que si elle débouche sur un nouvel ordre politique capable de garantir la liberté.

I. Insurrection, révolution et liberté selon Arendt

1. L’insurrection comme rupture

Une insurrection est d’abord une contestation violente ou pacifique d’un pouvoir jugé oppressif. Elle est spontanée, soudaine, marquée par l’élan des masses. Pour Arendt, ce moment de soulèvement est important, mais insuffisant en lui-même. Sans projet, sans organisation politique, il risque de se dissoudre ou de se transformer en chaos.

2. La distinction entre libération et liberté

Arendt insiste sur une différence capitale :

  • La libération : c’est se débarrasser d’une oppression (par exemple renverser une dictature).
  • La liberté : c’est la possibilité pour chacun de participer à la vie publique, de parler, d’agir avec les autres et de construire un monde commun.

Une insurrection peut conduire à la libération, mais pas forcément à la liberté. C’est pourquoi l’organisation qui suit le soulèvement est essentielle.

3. La révolution au sens arendtien

Pour Arendt, une révolution n’est réussie que lorsqu’elle fonde un ordre politique nouveau, capable de durer et de garantir la liberté. Autrement dit, l’insurrection doit être le prélude à une œuvre de construction institutionnelle.

II. Les leçons de l’histoire : pourquoi certaines révolutions échouent

1. L’exemple de la Révolution française

Arendt estime que la Révolution française a échoué dans son objectif politique. Pourquoi ? Parce qu’au lieu de rester centrée sur la création d’institutions de liberté, elle a été absorbée par la « question sociale » : la misère, la faim, la gestion des subsistances. La Terreur, puis l’instabilité, en ont découlé. La libération de l’Ancien Régime n’a pas conduit à une liberté politique stable.

2. Le contraste avec la Révolution américaine

À l’inverse, les révolutionnaires américains ont su mettre en place des institutions (Constitution, système de représentations, équilibre des pouvoirs) qui ont permis à la liberté politique de s’installer. L’insurrection contre l’Angleterre a débouché sur la création d’un espace durable de délibération et d’action commune.

3. Le danger de la violence

Arendt souligne que la violence peut être nécessaire pour abattre un pouvoir injuste, mais elle ne fonde jamais la liberté. Si l’insurrection se réduit à la violence, elle détruit sans rien bâtir. Pour réussir, le soulèvement doit se transformer en processus constituant.

III. Les conditions pour qu’une insurrection débouche sur la liberté

1. La pluralité des acteurs

La politique, pour Arendt, n’existe que lorsqu’une pluralité d’individus libres et égaux peuvent débattre et agir ensemble. L’insurrection doit donc éviter la confiscation du pouvoir par un parti unique, un chef charismatique ou une avant-garde. Ce qui compte, c’est que chacun puisse participer.

2. La création d’un espace public

Arendt insiste sur l’importance de l’« espace public », c’est-à-dire un lieu où la parole et l’action collective peuvent se déployer. Sans cet espace, l’insurrection retombe dans le silence ou la domination. L’organisation doit donc viser à instituer des assemblées, des forums, des conseils où la citoyenneté s’exerce.

3. L’exemple des conseils

Arendt s’intéresse aux expériences historiques des « conseils » : soviets de 1905 en Russie, conseils révolutionnaires en Allemagne en 1918, comités locaux dans les révolutions modernes. Pour elle, ces conseils représentent une forme authentique de démocratie directe, où les citoyens participent activement sans déléguer tout leur pouvoir à des représentants lointains. Elle préconise de renforcer et d’institutionnaliser ces formes plutôt que de les écraser.

4. Le rejet de l’avant-garde autoritaire

Contre les modèles révolutionnaires léninistes, Arendt affirme que la liberté ne peut naître d’une organisation militaire ou d’un parti dirigeant. Une insurrection organisée de manière autoritaire risque toujours de déboucher sur une nouvelle domination.

IV. Ce que préconise Hannah Arendt pour organiser l’insurrection

On peut résumer ses préconisations en quatre axes :

  1. Ne pas confondre insurrection et révolution.
    L’insurrection est le point de départ, mais le but doit être la fondation d’un ordre politique nouveau, garant de la liberté.
  2. Transformer l’élan spontané en institutions durables.
    Une fois le pouvoir ancien renversé, il faut immédiatement créer des structures qui permettent à la pluralité des citoyens de s’exprimer et de décider ensemble.
  3. S’appuyer sur les conseils et les assemblées locales.
    Arendt encourage l’organisation horizontale, participative, où le peuple n’est pas spectateur mais acteur de la vie publique.
  4. Maintenir la finalité de la liberté.
    Toute insurrection doit garder en vue que son but ultime n’est pas seulement de renverser, mais de fonder un espace de liberté partagée. La violence doit rester un moyen limité et transitoire, jamais une fin.

Conclusion

Hannah Arendt ne propose pas un manuel de stratégie révolutionnaire, mais une réflexion profonde sur ce qui donne sens à une insurrection. Pour elle, la vraie réussite d’un soulèvement réside dans sa capacité à fonder des institutions de liberté. L’organisation doit donc éviter le piège de la violence pour elle-même, refuser la confiscation du pouvoir par une minorité, et privilégier la création d’espaces publics de délibération et de participation.

En ce sens, Arendt préconise non pas une insurrection destructrice, mais une insurrection fondatrice : un passage de la libération à la liberté. Son message reste d’actualité, à une époque où de nombreux mouvements contestataires se posent encore la question de savoir comment transformer l’énergie de la rue en un ordre politique réellement démocratique.

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