
A l’heure où les nouvelles technologies isolent et séparent les hommes, j'ai voulu, dans une exaltation têtue, remettre le mot et le livre au centre de nos vies, rappeler ce que nous leurs devons d’humanité et de liens.
L’exposition de ma « Babel réinventée » au Grand Palais, confirma ma vision d’une autre société plus essentielle, plus sage de connaissances.
Les livres et les mots étaient bien vivaces dans les yeux des enfants et des grands ; envie qui ne demandait qu’à surgir…
Ce que démontre et confirme le confinement lié au Covid 19.
Enfermés, vous cherchez des issues, des portes ouvertes sur le monde, vous parlez de littérature, partagez des lectures sur les réseaux.
Et ça m’enchante, m’émeut, me fait présager de temps heureux à venir.
Alors, au-delà et malgré le cynisme qui en courant alternatif passe directement de l’Élysée aux médias et à nous sans interruption, je ne garderai de cette étrange période de confinement que trois choses :
- Le courage et l’abnégation, l’humilité de ces soignants Français, leurs vies sacrifiées à nôtre sauvegarde, improbable dévouement à tous quand on se souvient que le gouvernement Macron les faisait matraquer par les CRS le 24 janvier encore.
- La résurgence du livre et du mot, mémoire de notre humanité que vous redécouvrez, étonnés de les aimer autant, et qui pas rancuniers, vous emportent loin, très loin de votre enfermement.
- Et bien sûr, que les desseins des dieux nous sont toujours impénétrables.