Lettre ouverte à monsieur le Président et aux élu(e)s de la République française
Monsieur Le Président, messieurs et mesdames les élu(e)s de la République française,
Je suis une vieille dame à l’automne de sa vie, et j’ignore si vous lirez cette lettre, mais « la maison brûle ». Aussi je vous interpelle comme l’aurait fait autrefois une « Ancienne » alors respectée, pour vous inciter à faire preuve de bon sens et d’union afin de ne pas reproduire les erreurs du passé, lors des décisions que vous allez devoir prendre après le confinement inédit et planétaire dû au coronavirus, qui met la France et le monde à genoux.
Ce confinement indispensable pour éviter la propagation du virus, nous met face à nous-mêmes. Nous avons le loisir de réfléchir, et peut-être enfin de nous poser les bonnes questions en ce qui concerne notre société égoïste et individualiste et de son avenir, intimement liée à celui de la France et par là même de notre civilisation à bout de souffle.
Comme la majorité des habitants de notre beau pays en souffrance, j’aimerais savoir quel avenir vous proposez à nos enfants, à nos petits enfants qui aujourd’hui sont confrontés aux erreurs des générations précédentes et à l’incurie de leurs élus qui depuis près de cinquante ans nous ont menés dans ce mur. J’aimerais comprendre pour conserver un peu de cet espoir qui permet aux humains de chercher à réaliser leurs rêves et de rester debout. Cette lettre, est, à la façon du colibri, ma modeste participation pour tenter d’éteindre l’immense « brasier » d’incohérences et d’inepties qui consume notre planète habitée et vivante. Diverses questions se posent :
D’abord, pourquoi et comment cette microscopique particule infectieuse est-elle apparue ?
Est-elle le fruit d’une manipulation humaine dans le domaine de la recherche ?
Est-elle due à un accident de laboratoire ou à un acte de malveillance humaine dans un but de pouvoir et d’enrichissement ?
Est-elle d’origine animale ?
Diverses propositions plus déstabilisantes les unes que les autres sont émises par des scientifiques, les médias, et les réseaux sociaux, nous laissant juste un sentiment de malaise et d’incertitude...
Et si ce virus mortel avait simplement été réveillé par Dame nature, se révoltant face aux comportements dévastateurs, vénaux, individualistes et irréfléchis des humains jouant aux apprentis sorciers depuis plus de deux siècles et particulièrement durant ces cinq dernières décennies, la martyrisant et générant un réchauffement climatique sans précédent. Toujours est-il, que ce minuscule virus met à bas les fondements sociaux et économiques de notre société. Cette pandémie a-t-elle pour but de pratiquer une sélection naturelle pour réduire la surpopulation mondiale et donner une bonne leçon à notre humanité abêtie se croyant tout permis ? C’est une piste à ne pas négliger car la nature nous parle depuis de nombreuses années et nous ne l’écoutons pas !
Les gouvernants des grandes puissances sont-ils en train de profiter de cette occasion inespérée du confinement et de la paranoïa collective provoquée par la peur du virus, pour imposer l’intelligence artificielle et son cocktail de pouvoirs virtuels aliénants et répressifs pour conditionner l’humanité par le totalitarisme numérique et ainsi la priver de sa liberté individuelle et de son libre arbitre ?
Est-ce simplement une nouvelle stratégie de manipulation des masses pour maintenir le public par la peur, dans l’ignorance et la médiocrité pour mieux le conditionner ?
En France, faute de véritable leader, cela fait plus de 20 ans que l’on demande au peuple de choisir entre la peste et le choléra lors des élections présidentielles et que personnellement je vote contre les extrêmes et pour le moindre mal, avec un sentiment de frustration, et d’avoir été bafouée. Comment alors faire confiance ?
Vu le niveau primaire et imbécile de certains chefs d’état de par le monde, tous les scénarios sont envisageables ; le récent passé prouve que le plus cruel des prédateurs est l’homme, mais s’il s’avérait qu’un microscopique virus pouvait l’éliminer ?
Aussi, à défaut de réponses et de preuves réalistes et rassurantes, j’aimerais rappeler que si la nature peut se passer des hommes, la vie de l’homme est liée à celle de la nature avec laquelle il ne fait qu’un dans la chaîne du cycle perpétuel de la vie dont l’humain est devenu le maillon faible.
C’est pourquoi je vous interpelle, monsieur Le Président, et vous tous, élus de la République de cette France qui, de la fin du 18ème siècle à la première moitié du 20ème siècle, était une référence et la tête de proue du Monde dans de nombreux domaines, avec la particularité d’être le pays des droits de l’homme qui a contribué à ouvrir les consciences et à en humaniser certaines.
Ne pourrait-elle redevenir cette figure emblématique et révolutionnaire, en abolissant enfin ce système capitaliste qui ne fonctionne plus, et devenir la tête de proue du changement attendu par les générations sacrifiées sur l’autel du CAC 40, de la spéculation et de la rentabilité, n’enrichissant qu’une minorité.
Ces bouleversements internationaux dus au coronavirus et au confinement, vont avoir des conséquences économiques, familiales, psychologiques et comportementales dramatiques, alors que la pandémie est loin d’être enrayée ?
À ces bouleversements s’ajoutent ceux dus au réchauffement climatique entraînant des pluies et orages torrentiels, des inondations, des sécheresses, des incendies, des cyclones, des tornades et autres fléaux détruisant les cultures, les élevages et parfois des hommes à l’échelle planétaire et dont les conséquences seront pires que le coronavirus.
Pas besoin d’être économiste pour prédire une instabilité politique et sociale, une récession et une inflation dévastatrice à l’échelle mondiale.
Il ne faut pas se leurrer, cette pandémie inédite va mettre en lumière l’incurie de successives générations d’élus qui depuis plus de 50 ans nous mènent allègrement dans le mur.
Nous avons pu constater notre fragilité économique sur le plan médical, avec la pénurie de masques, de gels et de respirateurs, mais aussi un manque de personnel et de lits dus à une gestion de rentabilité d’un secteur qui est pourtant humanitaire.
Je me pose la question de savoir si ce gouvernement en place élu par défaut, endetté jusqu’au cou, aura les épaules assez solides et assez d’expérience et de bon sens, pour pouvoir anticiper la crise sociale qui s’annonce et les éventuelles pénuries, voire des émeutes de la faim qui risquent de se produire si le réchauffement climatique et ses fléaux s’allient à la pandémie dont une deuxième vague n’est pas à exclure….
De plus, certaines matières premières indispensables à l'agriculture, l'industrie, la défense, la médecine, l'informatique, la construction, la transition énergétique et écologique, sont également produites à l’étranger. Combien de temps, la France pourra-t-elle faire face si les frontières restent fermées ?
Par ailleurs, l'accroissement prévu des extractions des sols et du traitement de matières premières aura pour effet d’aggraver la pollution de l'air, des eaux, et des sols, de concourir au changement climatique.
Notre société ressemble au serpent qui se mord la queue.
Il ne faut pas être naïf. Le réveil de l’après confinement sera brutal,et les victimes collatérales de l’après pandémie seront nombreuses et certaines ne s’en remettront jamais. Plus rien ne sera comme avant.
Ceux qui en pâtirons le plus, seront ceux qui déjà vivent dans la précarité et l’insécurité générées par la politique de performances et de rentabilité des gouvernements successifs qui, depuis plus de quarante ans ont détruit la dignité des hommes en les privant de leur outil de travail par la robotique, des fermetures et des délocalisations. Vous devez prendre conscience que comme pour Rome en son temps ou la Grèce antique, entre autres, c’est la fin de notre civilisation prédatrice au capitalisme injuste et débridé, enrichissant une minorité d’hommes se prenant pour des Dieux.
Tout doit être repensé, tout est à imaginer et à construire. Et j’ai envie de vous parler comme une mère que je suis, le ferait à ses propres enfants :
Cette fois, il ne faut pas se laisser avoir par les marchés monétaires comme en 1929 ou en 1945. Ne tolérons plus la langue de bois des politiciens qui ne recherchent que le profit au détriment de l’humain et de la nature qui le nourrit. L’avenir de l’humanité, ne peut plus être une course à la performance et à la rentabilité, mais une course pour la survie de l’humanité.
Ce n’est pas le moment de faire de la politique de bazar. La maison brûle ! Et vous, élus, devez éteindre l’incendie. Pour cela, vous devez laisser votre égo de côté. Aussi bien la Droite, la Gauche que le Centre et tous les satellites extrêmes des partis gravitant autour, vous devez faire preuve de bon sens et balayez vos querelles politicardes et intestines. Puis il faudra vous unir pour redéfinir et poser avec objectivité, les bases d’une société plus juste, plus humaine et plus tolérante, où chacun de ses enfants aurait sa place, sans distinction des conditions sociales, culturelles et des couleurs. L’objectif devant être ces mots : Liberté, Égalité, Fraternité qui s’inscrivent sur tous les frontons de nos monuments et qui sont bafoués chaque jour.
La priorité est de transmettre à nouveau une instruction et une éducation de qualité à nos enfants pour en faire des individus libres et éclairés, et surtout respectueux de la nature et des valeurs humaines.
Pour remplir les caisses de l’état, commençons par taxer la robotique créée pour remplacer les emplois et qui aujourd’hui met l’homme au service de la machine. Allons chercher l’argent là où il se trouve et imposons les grandes fortunes. Répartissons les bénéfices de façon plus juste et équitable. Abrogeons les indemnités de départ à la retraite excessives pour les ajuster à un niveau humain.
Remettons l’homme à sa place. Incitons nos entreprises délocalisées à revenir, inventons et créons des industries nouvelles et plus propres sur notre territoire pour redonner par un travail sa dignité à l’homme.
Replantons des arbres, développons une agriculture raisonnée et plus propre à échelle humaine et distribuons les terres en jachères pour les cultiver et ne pas avoir à importer. Réhabilitons et ramenons des emplois dans nos campagnes qui alors rouvriront leurs écoles, leurs commerces et leurs services publiques et médicaux.
Bannissons les hypermarchés et à la place, ouvrons des petits commerces à échelle humaine, offrant des produits de proximités et de qualité.
Développons une consommation réfléchie, modérée et le recyclage, source d’industries et de protection de la nature.
Nationalisons les transports, certaines industries, la justice, les hôpitaux et tous nos services publics réduits à une peau de chagrin. Valorisons les indépendants, les artisans, les créateurs d’entreprises et les petits métiers si utiles au quotidien et permettant aux gens de sortir de la précarité, voire de l’assistanat pour les populations les plus défavorisées. Redonnons aux hommes le droit d’entreprendre, d’innover sans que ce soit le parcours du combattant.
Ne laissons plus les grands groupes bancaires, industriels, pharmaceutiques et commerciaux et leurs actionnaires anthropophages avoir le monopole de l’économie.
Réapprenons à vivre dans le respect de la famille et de ses Anciens, de ses voisins et de son quartier ou de son village.
Construisons des ponts et non des murs, échangeons nos idées sans les imposer, cultivons l’amour de son prochain, la bienveillance et le bon sens et les diversités culturelles qui font la richesse de notre planète unique à ce jour.
Prenons le temps de tout réinventer pour que la nature et l’humanité puissent vivre durablement en bonne harmonie.
Œuvrons dans l’amour, avec humanité, pour que nos sociétés survivent au tsunami que va être l’après virus, dans le respect des individus et de leur liberté individuelle. L’avenir c’est main dans la main qu’il pourra se construire, les uns avec les autres et non les uns contre les autres.
Lucienne Ali-Delille,
auteure et citoyenne du Monde
le 23 avril 2020