Israël est la seule “ethnocratie” du Moyen-Orient !
Le terme "ethnocratie" regroupe les mots "ethnie" et "cratie" (du grec "kratos" qui signifie pouvoir).
Afin de justifier toutes ses dérives criminelles, l'État sioniste, renommé habilement par certains, “état hébreu” ; Israël se drape systématiquement dans l'idée fausse, selon laquelle elle serait la seule démocratie du Moyen-Orient !
À l'évidence c'est oublier un peu rapidement qu'il y avait d'autres démocraties, qui préexistaient avant l'arrivée de cette idéologie venue d'Europe.
Qui peut prétendre que le Liban, depuis 1936 n'a pas systématiquement organisé des élections démocratiques sur son territoire en période de paix comme en période de guerre.
Les élections, depuis la date de son indépendance le 22 novembre 1943, sont toujours la base du système politique et ne se sont jamais arrêtées.
Première législature organisée 12 ans avant la création de l'État Israël.
Une petite longueur d'avance il me semble !
Première démonstration d'un mensonge grossier : le Liban est une démocratie !
Ensuite, qui peut prétendre que la Turquie, modèle Jacobin par excellence au Moyen-Orient, inspiré par la France à la suite des études de Mustapha Kemal à la Sorbonne, n'est pas une démocratie ? Aujourd'hui avec des élections organisées pour la dernière présidentielle qui ont été exemplaires, personne n’ose plus dire que la Turquie n’est pas démocratique, sauf peut-être...Israël.
Qui peut prétendre que l'Iran n’est pas du tout démocratique ? Depuis la Révolution islamique de 1979, ce n'est peut-être pas un système parfaitement démocratique, mais malgré tout, par bien des égards il rappelle le système américain bipolaire. En organisant depuis 44 ans des élections sur son territoire, les Iraniens répondent, semble-t-il, à quelques standards démocratiques occidentaux.
Puisque par deux fois des candidats modérés réformateurs, Mohammad Khatami ou dernièrement Massoud Pezeshkian, ont pu accéder à la plus haute fonction politique du pays : la présidence.
Là encore, une forme de démocratie qui manifestement n'est pas prise en compte par les propagandistes israéliens à travers le monde.
Quoi qu'il en soit, au-delà de ce pieux mensonge, destiné à faire croire qu’une démocratie aurait des valeurs supérieures et humanistes, face à des dictatures arabes, musulmanes qui seraient encore obscurantistes, selon les termes exacts de Netanyahou "Peuple de la lumière contre le peuple des ténèbres”, cette idée de démocratie comme cache sexe des crimes commis actuellement, est non seulement fausse en terme exclusif, mais surtout semble vouloir faire oublier que des démocraties ont déjà, par le passé, massacré des pays qui tentaient de se décoloniser, notamment au Moyen-Orient, quand ils n'étaient pas d'accord avec la politique impérialiste des États-Unis.
Ce qui invalide évidemment le blason de bon élève de la classe mondiale, drapé dans une pseudo démocratie immaculée de crimes de masse.
Donc, non seulement Israël n'est pas la seule démocratie du Moyen-Orient, mais pire encore, elle n'est même pas une vraie démocratie.
Je considère que cet état qui flirte avec la théocratie, est en vérité une ethnocratie.
La démonstration est vite faite.
La dimension théocratique, quasiment revendiquée par la coalition d'extrême droite qui dirige Israël actuellement, voudrait mettre au cœur du débat le caractère juif de l'État sioniste. Dans l'aspect judaïque, il voudrait mêler à la fois les dimensions ethniques et religieuses.
Un sombre présage et une belle ironie, lorsque l'on pense que dans les lois de Nuremberg de 1935, l'obsession racialiste nazie, voulait caractériser un peuple perçu comme sémite avec une religion qui l'accompagnait. Évidemment, vouloir ethniciser la religion n'a pas vraiment de sens en soi, puisque à part les premiers Hébreux qui étaient des tribus arabes du Moyen-Orient, la diffusion du judaïsme à travers le monde s'est faite très souvent par des conversions du côté de la Turquie et de la Mongolie avec les Khazars, du côté de l'Afrique du Nord avec les Berbères, ou plus généralement dans le Moyen-Orient avec d'autres tribus arabes qui se sont converties aussi au judaïsme.
Les nazis se rêvaient un peuple pur ethniquement et racialement, et voulaient exclure les autres peuples en appliquant le principe de la classification raciale cher à Arthur de Gobineau.
Benyamin Netanyahou, bercé dans son enfance par une passion à peine voilée que portait son père à Mussolini ou Hitler, grand fan de Jabotinsky, semble lui aussi fasciné par l'idée d'une race supérieure, une “race des seigneurs” un peuple de la lumière comme il le revendique lui-même dans un discours, une lumière qui éclairerait le monde, comme ce fut le cas en Europe avec les philosophies des Lumières.
Indépendamment du caractère outrancier, essentialiste et ridicule du propos, il révèle aussi le côté sombre, d'un racisme à peine voilé, vis-à-vis des populations locales qui vivent en Palestine.
Au démarrage de l'aventure sioniste en Palestine, avec le rêve de Théodor Hetzel, de créer un foyer national juif, afin de protéger les Juifs qui fuyaient les pogroms d'Europe, mais surtout afin de se positionner comme “l'avant-garde occidentale de la civilisation européenne face à la barbarie asiatique”, la dimension religieuse était quasiment absente, si ce n'est peut-être comme un prétexte afin de mobiliser les plus pratiquants.
Le sionisme, dès la création des Kibboutz, était porté par un courant plutôt à gauche, laïque et pas nécessairement racialiste. La multiplication des guerres et du rejet des populations locales contre l'implantation d’européens, de plus en plus vus comme des colons, a conduit les franges les plus radicales sionistes à se positionner à droite puis à l'extrême droite.
La lecture du sionisme révisionniste d’extrême droite, permet de pouvoir utiliser les courants religieux, ethno-racialistes et colonialistes, afin d'asseoir leur domination sur la région, sur la base de propos, qu'on entend de plus en plus régulièrement, évidemment racistes violents et exclusifs.
Lorsque l'on connaît les noms des premiers ministres israéliens tous issus d'Europe centrale qui ont décidé de se départir de leurs noms de famille européens au profit de noms qui sonnent plus orientaux, on comprend que la manipulation dès le départ était une méthode de conquête déguisée.
En effet, comment séduire les juifs arabes qui ont toujours vécu dans la région en parfaite harmonie avec les musulmans et les chrétiens en arrivant avec un nom à consonance slave ou simplement européenne dans une région où la plupart de ses habitants ont un patronyme qui commence par Ben ?
L'artifice du changement de nom, a permis à ses futurs dirigeants israéliens de toujours dominer à la tête de l'État.
Afin d’illustré les exemples de maquillage d’identité, une liste des dirigeants Israéliens, bien européenne :
_ David Ben Gourion (David Gruen) Pologne.
(1886-1973)
_ Moshé Sharett (Moshé Shertok) Russie.
(1894-1965)
_ Levi Eshkol (Levi Shkolnik) Ukraine.
(1895-1969)
_ Golda Meir (Golda Mabovitch Meirson) Ukraine.
(1898-1978)
_ Yigal Allon (Yigal Peikowitz) Roumanie.
(1918-1980), Intérim"
_ Menahem Begin (Mieczysław Biegun) Biélorussie.
(1913-1992)
_ Yitzhak Rabin (Yitzhak Robitsov) Ukraine.
(1922-1995)
_ Yitzhak Shamir (Içchak Jesernaky) Pologne.
(1915-2012)
_ Shimon Peres (Szymon Perski) Pologne.
(1923-2016)
_ Ehud Barak (Ehud Brug) Lituanie.
(Né en 1942)
_ Ariel Sharon (Ariel Scheirenman) Pologne.
(1928-2014)
_ Yaïr Lapid (Yaïr Lampel) Serbie.
(Né en 1963)
_ Benyamin Netanyahou (Benjamin Mileikowsky) Pologne.
(Né en 1949)
Mais surtout, on se rend bien compte qu'il y a une stratification au sein même de la société israélienne, indépendamment du mépris abyssal qu'elle porte aux Arabes, concernant la distribution des pouvoirs et le choix des politiques conduites par cet état fondé en 1948.
Par bien des égards, cela rappelle le traitement infligé aux populations indigènes en Algérie, avec l’implantation massive de colons : Plus d’un million, qui trônait fièrement en haut de la pyramide des races, on les appelait européens, suivis de près par les Juifs du décret Crémieux, en dessous encore les Kabyles qu'on distinguait de toute la population berbère algérienne et pour finir les musulmans ; en somme les Arabes perçus comme des êtres inférieurs.
Eh bien, en Palestine occupée, tout comme en Israël, ce principe du racisme scientifique hérité du 19ème siècle, est appliqué avec une certaine persévérance.
Il y a encore bien évidemment la race des seigneurs et dominante des lumières civilisées : les Européens.
Puis légèrement en dessous, les juifs arabes de la région, dont les pouvoirs sont déjà assez marginaux puisqu'un seul juif issu de l'Iran a pu avoir un poste important, en tant que président bien que ce fut purement honorifique, Moshe Katsav.
Ensuite, il y a les Juifs d'Afrique du Nord, là encore un cran en dessous, où l'ancien syndicaliste devenu ministre de la Défense, Amir Peretz, d'origine marocaine occupera des fonctions pour lesquelles il n'était pas compétent, et sera confronté à la guerre contre le Hezbollah en 2006 avec le résultat calamiteux que l'on connaît.
Il sera vite démis de ses fonctions pour cette "petite incartade"
Il y a encore les juifs éthiopiens appelés Falashas, juifs noirs dont le traitement est très souvent perçu comme inégalitaire et raciste, et qui sont considérés, par une partie de la population israélienne, comme étant de faux Juifs ou des Juifs par opportunisme.
Il y a ensuite ceux qu'ils appellent les Arabes israéliens, là encore avec la négation de leur origine palestinienne. Ces Palestiniens israéliens plus précisément, ont effectivement une représentation au Parlement, mais sont considérés comme une forme de 5ème colonne à laquelle on ne peut pas faire confiance. Leur fidélité peut très souvent être questionnée.
Il y a les Druzes syriens et libanais, pour l'essentiel qui ne sont évidemment pas israéliens donc sans droits civiques.
Et pour finir il y a le peuple majoritaire et légitime sur sa terre, les Palestiniens qui n'ont eu, aucun droit.
Ils ne sont pas considérés par les dirigeants israéliens comme des êtres humains, comme l'a dit violemment, Yohav Gallant ministre de la défense, dans une sortie qui restera mémorable : “les Palestiniens sont des animaux humains”.
Il y a encore le ministre des finances, Bezalel Smotrich qui va jusqu'à dire que “les Palestiniens n'existent pas”.
L’ignoble Itamar Ben Gvir, à la tête de la sécurité nationale, chef des colons suprématiste et raciste, qui lui, s'autorise à dire, que “la sécurité des israéliens prime sur les libertés des Arabes”, qu'il n'appelle pas non plus, Palestiniens évidemment, puisqu'il ne reconnaît pas leur existence en tant que Palestiniens.
May Golan, ministre de l'égalité sociale et de la promotion de la femme est très fière de “la destruction totale de Gaza”.
Déjà en 2015, la monstrueuse Ayalet Shaked, ministre de la Justice d’Israël entre 2015 et 2019, sous le gouvernement de Netanyahou toujours, disait que “les Palestiniens étaient des serpents” sur Facebook et aurait appelé à un “génocide contre tous les Palestiniens”.
Le petit moustachu a inspiré bien du monde !
Quoi qu'il en soit, le caractère ethno-racial de cet état ne semble pas faire de doute. Bien qu'il se drape toujours, derrière une égalité de façade en droit ; dans les faits, Israël est un état pratiquant un apartheid non officiel qui inflige effectivement un traitement de discrimination, lié au caractère multiethnique de cette société fragmentée, violente et raciste aujourd'hui.
Très loin du rêve d'un peuple juif européen, qui fuyait les pogroms et le racisme en étant rescapé de l'holocauste, pour y fonder un foyer national protecteur, le suprémacisme blanc, occidental, a toujours dominé la direction politique de ce pays d'extrême droite.
Une nation devenue ethno-rationaliste, qui organise effectivement des élections pour ses citoyens reconnus comme étant israéliens, exclut les indigènes Palestiniens considérés comme des sous-hommes, et donne une prime au gagnant pour diriger le pays.
Gagnant qui est systématiquement issu du vieux continent européen.
La belle démocratie, soi-disant, la seule du Moyen-Orient, est en réalité une ethnocratie, avec un penchant religieux d'extrême droite qui finalement est devenu un État européen ordinaire, comme le furent les États d'Europe racistes de la première moitié du siècle dernier.
Bien loin du rêve des premiers pionniers colons israéliens, l'ethno-racialisme nazi qu'ils fuyaient, est devenu l’un des principes structurels de la société israélienne en guerre permanente contre les pays arabes en général et les Palestiniens en particulier.
L'ethno-racialisme israélien, n'a rien à envier au mouvement völkisch de l'Allemagne de l'entre-deux-guerres.
Israël est bien la seule ethnocratie du Moyen-Orient.

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