Ca m'est arrivé, incroyable mais vrai, dimanche, il y a environ 15 jours.
J'emmenais ma mère en balade, nous passions par Chantilly pour nous rendre près de Beauvais. Et à un feu rouge... Qui traverse, devant moi, à moins de deux mètres... Eric Woerth.
Vous allez me dire, normal, c'est quand même le maire de Chantilly. Mais bon. Pas si évident que ça, d'après un voisin qui travaille au Conseil Général de l'Oise, il paraît qu'on ne le voit pas beaucoup ces temps-ci, qu'il craint un peu pour sa petite santé.
Le voilà donc devant moi, toujours avec son air de Calimero piteux, flanqué d'un type plus jeune et costaud, que j'ai supposé être une espèce de garde du corps, ce qui pourrait conforter la thèse du voisin.
Comme je suis un garçon poli, je me tourne vers ma mère (c'est quand même sa voiture que je conduisais) et je lui crie: "Maman, Maman, c'est Eric Woerth, tu m'en veux si je l'écrase ?". Tout en parlant, j'étais déjà en train de calculer mon coup: pas rater Woerth, amocher un tout petit peu le vigile histoire qu'il ne me tire pas dessus mais sans plus, bref la trajectoire d'un élégant et jouissif slalom se dessinait dans mon petit cerveau.
Ma mère a passé 80 ans. C'est une Sage. Elle m'a répondu: "Mais tu n'y penses pas, après il faudra nettoyer le sang et les viscères sur le pare-chocs, et on n'a rien sous la main pour ça". Je l'ai épargné...
La morale de cette authentique histoire, c'est qu'on ne se bat pas avec les mêmes armes qu'eux: il nous reste des états d'âme...