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Billet de blog 4 décembre 2012

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Fillon, prends le large!

Après une interminable dérive droitière qui est, en réalité, au cœur du débat, les péripéties ubuesques des dernières semaines achèvent d’éloigner l’UMP de toute référence au gaullisme.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après une interminable dérive droitière qui est, en réalité, au cœur du débat, les péripéties ubuesques des dernières semaines achèvent d’éloigner l’UMP de toute référence au gaullisme.

Imagine-t-on le général de Gaulle se satisfaire d’une petite centaine de voix d’avantage, confirmées hâtivement et, sur fond de verrouillage des candidatures, de bourrage d’urnes et d’élimination de l’outre mer? Et l’imagine-t-on quérir, dans une ambiance de vaudeville, des huissiers pour constater qu’il est trompé avant d’envisager un recours judiciaire pour affaire de mœurs politiques?

La crise inéluctable de l’UMP appelle beaucoup plus que cela. Car par delà, la lutte dérisoire des hommes, ce sont en réalité deux conceptions qui s’affrontent. D’un côté, ceux qui avec Copé, ne cesseront jamais plus de courir derrière les voix de l’extrême-droite. De l’autre, ceux qui, comme Fillon, sont encore assez lucides pour dire : « Maintenant, ça suffit ! ».

François Fillon a aujourd’hui une chance historique devant lui. Celle de pouvoir reconstruire la famille de plus en plus dispersée des gaullistes et de leurs alliés.

Parce qu’il croit en la puissance des institutions et du suffrage universel, parce qu’il sait lier l’effort et la justice, l’ambition et la solidarité, parce qu’il est épris d’indépendance pour la France et pour l’Europe, le gaullisme n’est pas la vieille lune que certains voudraient à jamais enterrer.

Il peut encore susciter, surtout dans des moments difficiles, l’adhésion d’une large majorité des Français.

Or, l’ancien Premier Ministre, dans sa sincérité réelle, a souvent donné des gages de son attachement indéfectible au gaullisme, lorsqu’il a dénoncé la faillite budgétaire et financière du pays, lorsqu’à peu près seul –avec Alain Juppé- il a émis de fortes réserves sur le retour dans l’Otan, lorsqu’à plusieurs reprises il a repris avec courage les écarts sur les Roms, ou sur les magistrats.

Il est des moments où il ne sert plus à rien de dénombrer avec tristesse ou «exaspération» les morceaux du vase de Soissons. Il est des moments où la politique redevient, comme le désirait Edmond Michelet, une aventure, celle des hommes et des femmes qui s’engagent d’abord pour leurs convictions et pour l’espoir qu’ils mettront toujours dans la France.

Cher François, cette voie t’est aujourd’hui ouverte,

Fillon, prends le large!

Daniel Garrigue,
Ancien député non inscrit (gaulliste),
Conseiller général de la Dordogne

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