LA FIN DES HARICOTS ?
L'été se termine. Les haricots aussi. Ils poussent dans nos jardins du printemps à l'automne. Puis ils disparaissent jusqu'à l'année suivante. On peut les retrouver en hiver salés dans une biche en terre, stérilisés dans un bocal en verre ou congelés dans un appareil à faire du froid.
Mais l'expression « fin des haricots » signifie aussi la fin de tout, la perte complète d'espoir. Aujourd'hui ces deux significations de la fin des haricots pourraient se vérifier. Au sens propre ils vont disparaître des jardins. Au sens figuré l'échéance de 2022 arrive à grands pas. Chacun.e de nos représentants.es-dirigeants.es s'active pour s'approprier la couverture. Nous restera-t-il de l'espoir ou est-ce la fin de tout ?
Je m'adresse à ceux et celles que l'on à l'habitude de classer et qui se réclament, comme on dit, de gauche.
Nous vivons en France dans une démocratie. Notons que démocratie signifie le pouvoir par le peuple. Une démocratie, certes, mais la démocratie a connu et connaît encore différentes formes. Je pense que l'on peut qualifier la démocratie française de démocratie représentative. En effet, nous élisons tous les 5 ou 6 ans des représentants.es. Passé ce moment « démocratique » et notre « devoir » accompli nous retournons à nos occupations sans être invité.es à participer à cette démocratie.
Les personnes, que nous avons élues pour nous représenter, nous représentent. Mais elles dirigent aussi une commune, une communauté de communes, un département, une région, et bien sûr le pays. Elles votent à l'Assemblée Nationale, au Sénat. Elles sont élues pour nous représenter et en fin de compte elles choisissent, elles décident, elles dirigent. Beaucoup d'entre elles, font carrière dans la profession d'homme ou de femme politique. Elles se soucient donc entre chaque élection de leur future réélection.
Est-ce cela le pouvoir par le peuple ? Un petit tour dans l'isoloir tous les 5 ou 6 ans et puis s'en va ?
Dans le cadre de cette démocratie représentative on s'aperçoit que sur une période d'environ 45 ans, il y a eu des alternances « droite gauche », quelques avancées. Mais les salaires et les retraites sont bloqués, le chômage joue son rôle de variable d'adaptation, les inégalités se creusent, les Droits de l'Homme sont remis en question… La vie n'a pas changé, l'ennemi financier se porte bien, avant, maintenant ou après il n'y a pas de changement, le « ni droite ni gauche » s'est révélé très à droite…
Les dernières élections ont vu passer peu de monde. Les urnes sont restées aux deux tiers vides. Pourquoi ? Est-ce étonnant ? Jusqu'à quel taux d'abstention les élus.es sont-ils.elles légitimes ? Tous les observateurs se sont alarmés le soir de l'élection. La vie électorale continue et l'on ne se pose plus de questions embarrassantes.
En avril 2022, nous aurons droit à une nouvelle séquence électorale. La plus grande, la plus belle, celle dont tout le monde parle dès que la précédente est passée. Mais aussi celle de tous les dangers… et de tous les espoirs.
Alors, oui choisissons les espoirs.
L'espoir de changer ce carcan du pouvoir d'un seul homme ou d'une seule femme en un réel pouvoir du peuple.
L'espoir de décider enfin de faire face à l'urgence environnementale. Ces deux dernières années ont été riches en catastrophes écologiques en tous genres : incendies, inondations, tempêtes, sécheresses, canicules… Si nous ne changeons pas les prochaines promettent de les dépasser en nombre et en intensité.
L'espoir d'être reconnus comme des adultes capables de choisir, de décider, de diriger, pas seul, mais collectivement avec comme but l'intérêt général et le souci des communs et comme moyen la démocratie, celle qui demande du temps, de la formation, du respect.
L'espoir de voir les inégalités ne plus se creuser, l'espoir de voir chaque jour plus d'égalité dans nos vies. L'espoir que chacun.e puisse « dé-courber » son dos.
L'élection de 2022 est pour tout cela cruciale. Elle est le moment électoral que nous offre la démocratie représentative pour se débarrasser d'elle-même. Belle opportunité !
Où en est-on ? Que risque-t-il de se passer ? Comment mettre toutes les chances de notre côté ?
Pour l'instant les partis politiques existent encore. Donc il faut en parler. Entre les candidats.es déclarés.es et les candidats.es supposés.es nous pourrions avoir 4 candidats.es proposés.es par les partis de gauche. Si l'on en reste là, aucun.e d'eux.elles n'atteindra le second tour. Il nous restera un duel droite-droite ou droite-extrême droite. La fin de l'espoir.
Ces partis de gauche doivent donc présenter un.e seule.e candidat.e. qui défende ces valeurs démocratiques, environnementales et égalitaires au premier tour pour présent au second tour. Un accord sur un socle commun paraît possible et serait alors coconstruit entre ces partis et les citoyens.
Il existe aussi un collectif qui s'appelle La Primaire Populaire. Il permet de parrainer des candidats potentiels et de voter pour les 10 premiers les plus parrainés. Ce vote appelé Jugement Majoritaire est une nouvelle méthode de vote inventée par Rida Laraki et Michel Balinski, Directeurs de Recherche au CNRS. L’électeur vote en donnant son opinion sur tous les candidats, à partir d’une échelle commune de mentions allant “d’Excellent” à “À rejeter” (ex. Excellent, Très bien, Bien, Assez bien, Passable, Insuffisant, À rejeter). Le vainqueur de l’élection est celui qui est le mieux évalué par une majorité.
Le Jugement majoritaire est la méthode de vote à ce jour la plus fiable pour mesurer l’opinion, tout en mettant fin à ce qui empêche l’électeur de s’exprimer: le vote utile, le vote par défaut, le vote blanc. On peut consulter, pour plus de détails, le site La Primaire Populaire. Plus il y aura de soutiens à cette démarche de La Primaire Populaire, plus elle s'imposera aux partis politiques de gauche. Si, par exemple, deux partis discutent et trouvent un accord, les deux autres vont se trouver dans une position très difficilement défendable s'ils ne font la démarche de rejoindre la dynamique ainsi créée.
Donnons-nous les conditions d'avoir un.e seul.e candidat.e de gauche à l'élection présidentielle. Soyons acteurs de la démocratie, participons à La Primaire Populaire.