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Billet de blog 25 juillet 2024

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Comment parler à des macronistes vaincus ?

Petites réflexions rapides sur l'art et la manière de parler aux macronistes après leur défaite.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

1. On ne cède rien à des gens qui n'ont rien cédé sur leur gauche depuis 2017, qui ont fait la sourde oreille à tous les mouvements sociaux - quand ils ne leur répondaient pas à grands coups de LBD -, qui ont à présent été vaincus à trois reprises dans les urnes, et qui ne doivent leur survie politique que grâce aux voix des électeurs de gauche qui ont bien voulu faire barrage au RN.

2. On n'a pas à faire le moindre compromis dans le cadre d'un pseudo-"front républicain" imaginé par Macron, qui exclurait LFI et comprendrait LR, pour la bonne et simple raison que LR n'ayant pas appelé à faire barrage contre le RN, ce parti ne fait pas partie dudit "front républicain", tandis que LFI l'a fait à 8h15 au soir du premier tour des législatives. Ce n'est donc pas aux macronistes de décider qui est "républicain" et qui ne l'est pas. Tout comme ce n'est pas à eux de dire qui peut participer à un gouvernement et qui ne le peut pas.

3. N'en déplaise à Macron et sa clique, il y a bien un vainqueur dans l'élection législative : c'est le NFP. Quand on gagne une compétition, même d'un cheveu, l'arbitre n'a pas le droit de dire : "le résultat est serré, je décrète donc qu'il n'y a pas de gagnant parce que je n'aime pas le vainqueur". Si pourtant il le fait, ne faut-il pas alors virer l'arbitre ?

4. Le NFP a gagné l'élection, et son programme vise en partie à réparer les dégâts provoqués par 7 ans de macronisme. Quelles mesures de ce programme, et non pas de celui d'un Laurent Wauquiez, les macronistes arrivés seconds aux élections sont-ils donc prêts à voter, ou du moins à laisser passer en s'abstenant ? Qu'ils le disent clairement. Ce n'est ni à leur chef, ni à eux de décider de l'orientation politique à suivre. Leur seule marge de manœuvre actuelle est d'accompagner le NFP, ou non. Puisqu'ils semblent si friands de coalitions, c'est à eux, les perdants, de se déplacer vers la gauche, mais certainement pas au NFP de faire un pas vers eux.

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