gaspardgantzer (avatar)

gaspardgantzer

Abonné·e de Mediapart

29 Billets

2 Éditions

Billet de blog 2 janvier 2010

gaspardgantzer (avatar)

gaspardgantzer

Abonné·e de Mediapart

Chômage, l'avalanche...

gaspardgantzer (avatar)

gaspardgantzer

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au cours de l'année 2009, l'attention des pouvoirs publics et des médias s'est largement concentrée sur l'analyse de la crise économique et financière et des solutions mises en oeuvre au niveau mondial et au niveau national pour tenter d'endiguer celle-ci. En 2010, alors que la France va probablement renouer avec la croissance, la question du chômage va malheureusement devenir la principale préoccupation des Français, des médias et, espérons-le, des pouvoirs publics.

Depuis un an, le chômage a en effet considérablement augmenté. Selon les dernières données publiées en novembre 2009 par la DARES et par le Pôle Emploi, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A (personnes sans emploi) s'élève à 2 630 400 en France métropolitaine, soit une augmentation de 22,1% sur un an.

En 2010, il est possible d'espérer que le rythme d'augmentation du chômage sera moins rapide, mais il serait illusoire de croire que le chômage reculera. En effet, le taux de croissance du PIB en France sera certainement trop faible et, dans un environnement économique et financier encore incertain, les entreprises retarderont probablement leurs recrutements. Dans ce contexte, le taux de chômage va s'installer durablement au-delà des 10% et ne parviendra pas à descendre en dessous de ce niveau avant 2012.

Cette augmentation durable du chômage en France est une bien mauvaise nouvelle pour les personnes concernées qui, si elles pourront compter sur le filet de sécurité des indemnités, subiront une détérioration de leur pouvoir d'achat et seront confrontées au risque du déclassement social et de l'isolement.

Elle appelle une réaction urgente des pouvoirs publics, mais il faut craindre que Nicolas Sarkozy sera bien démuni pour y faire face. L'état des finances publiques de la France limite la capacité d'augmentation des contrats aidés et les réformes structurelles engagées pour améliorer l'efficacité de la politique de l'emploi (création de Pole Emploi ou développement de la formation professionnelle) n'auront des effets qu'à moyen terme. Surtout, élu sur le culte du "travailler plus pour gagner plus", Nicolas Sarkozy n'a pas construit de discours politique en matière de lutte contre le chômage. Il dispose de bien peu de ressources idéologiques adéquates. S'il s'aventure trop loin sur le terrain de la libéralisation du marché du travail ou de la réduction des charges fiscales et sociales des entreprises, il risque d'obtenir bien peu de résultats concrets et, surtout, d'embraser le pays qui ne tolérera probablement pas ces nouveaux cadeaux faits aux entreprises.

L'opposition a incontestablement une carte à jouer en s'emparant du thème de l'emploi. Cependant, il ne lui suffira pas de soulever le problème ou de s'insurger contre l'inefficacité et l'injustice de la politique de Nicolas Sarkozy. Il lui faudra proposer des solutions innovantes et efficaces à court terme. Celles-ci ne sont pas légions et il faut espérer que les dirigeants des principaux partis politiques de l'opposition seront faire preuve de créativité et de courage.

En tout cas, je leur souhaite de tout mon coeur pour 2010!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.