En février, Olivier Dutheillet de Lamothe, Dominique Schnapper et Pierre Joxe quitteront le Conseil constitutionnel et trois nouveaux membres devront être nommés par le Président de la République, le Président de l'Assemblée nationale et le Président du Sénat.
Après ce renouvellement et le départ de Pierre Joxe, le Conseil constitutionnel sera composé de neuf membres nommés par des personnalités politiques de Droite et de deux anciens Présidents de la République de Droite. Si tous les membres du Conseil constitutionnel ne sont pas d'anciens hommes ou femmes politiques et s'ils ne partagent pas tous la totalité des convictions politiques de Nicolas Sarkozy et de la majorité parlementaire actuelle, il est évident que cette composition n'est pas idéale pour le pluralisme politique et pour l'équilibre du pouvoir au sein de notre démocratie.
Plus préoccupant, il semblerait que le Président de la République et le Président de l'Assemblée nationale envisagent de nommer Emmanuelle Mignon au Conseil constitutionnel. Incontestablement, Emmanuelle Mignon, qui est membre du Conseil d'Etat, dispose des compétences requises pour devenir juge constitutionnel et sa nomination aurait pour mérite de rajeunir la moyenne d'âge du Conseil constitutionnel et de féminiser un peu sa composition. Cependant, cette nomination ne semble pas propice à un renforcement de l'impartialité des décisions du Conseil constitutionnel. En effet, Emmanuelle Mignon a été une des plus proches conseillères de Nicolas Sarkozy depuis 2002 (au ministère de l'Intérieur, au ministère de l'Economie, à l'UMP et à l'Elysée) et elle a même été la cheville ouvrière de l'élaboration de son programme pendant la campagne présidentielle de 2007.
Espérons que ce projet de nomination ne soit qu'une rumeur car le Conseil constitutionnel constitue certainement aujourd'hui un des derniers contre-pouvoirs réels au sein de notre démocratie.