Mardi 23 novembre,à l initiative de Philippe Marini, le Sénat a voté un amendement visant àeffectuer un prélèvement exceptionnel de 20 millions d'euros sur le compte desoutien aux industries cinématographiques et audiovisuelles, géré par le Centrenational du cinéma et de l'image animée (CNC).
Bafouant leprincipe d'exception culturelle, le Sénat entend profiter de la hausse de la fréquentationcinématographique en France et du dynamisme du mode de financement du CNC, issunotamment d une taxe sur les fournisseurs d'accès a internet, pour combler le déficitde l Etat... C'est le monde à l envers : le ministère de la culture vient ausecours du ministère des finances!
Cet amendementpourrait faire sourire, mais il me fait plutôt pleurer : il montre le peu deconsidération de la majorité au pouvoir au niveau national pour le cinéma et laudiovisuel et, plus généralement, pour la culture qui, du spectacle vivant auxarts plastiques, en passant par la lecture publique et l éducation artistique,manque cruellement de financement.
Le ministre dela culture a refusé de s'exprimer sur le sujet, tout comme la Présidente duCNC, future Présidente d'Arte, mais espérons que, avant le vote définitif dubudget, le Parlement et le Gouvernement vont se ressaisir et rendre cet argentau cinéma français qui en a bien besoin. En effet, si la fréquentation cinématographiquese porte bien depuis trois ans, c'est avant tout grâce à la réussite des filmsaméricains et l'exceptionnel succès de Bienvenue chez les Ch'tis. Derrière cessuccès, se cachent les difficultés des auteurs, producteurs, distributeurs etexploitants cinématographiques indépendants qui luttent pour continuer àexister et à défendre un cinéma différent.