Le Président de la République vient de se livrer au traditionnel exercice des voeux aux Français du 31 décembre.
Comme l'année dernière, il n'a pas oublié les plus anciens, en leur promettant une réforme de la dépendance, ni les plus riches, en leur laissant entrevoir une réforme de la fiscalité sur le patrimoine mal cachée derrière l'harmonisation fiscale européenne, ni les plus populistes, en leur proposant d'introduire des jurys populaires dans les tribunaux correctionnels.
Comme l'année dernière, il ne s'est pas oublié lui-même, en tentant de justifier ex-post la défiscalisation des heures supplémentaires, le service minimum dans les transports ou encore la réforme des retraites et en mettant en scène la présidence française du G20 et du G8.
Comme l'année dernière, il a cependant oublié de parler de la jeunesse, celle qui a manifesté contre la réforme des universités et contre la réforme des retraites, qui ne se reconnaît pas dans la France de Nicolas Sarkozy, qui souffre déjà du chômage et de la précarité et qui a peur de l'avenir qu'on lui dessine.
Comme l'année dernière, il a oublié les chômeurs, dont le nombre continue à augmenter, contrairement à ce que le Président de la République avait annoncé en janvier dernier (4,6 millions de personnes inscrits au Pôle emploi, soit 5% de plus que l'année dernière).
Comme l'année dernière, il a oublié les plus pauvres et les plus démunis, alors que 8 millions de personnes vivent aujourd'hui en France en dessous du seuil de pauvreté (60% du revenu médian, soit environ 900 euros par mois).
Espérons qu'en 2012, au printemps, nous pourrons à notre tour commencer à l'oublier.