Au vu de la situation six mois après une Alternance que d'aucuns attendaient comme La Solution aux problèmes du pays, nous découvrons du moins pour ceux qui avaient cru aux bonimenteurs que nous en sommes loin d'en avoir une de solution.
Si on n'améliore jamais les carrefours tant qu'il n'y a pas de morts, on ne change pas non plus de politique sinon à être en dernière extrémité.
Or nous y sommes, mais des leurres sont là et ne nous permettent pas de vraiment observer la dégradation de la situation du pays, c'est ce qui me fait désespérer voir enfin arriver la prise de conscience pourtant nécessaire de la situation au niveau de gravité tel qu'il est.
Même les personnes les plus éduquées colportent des fadaises sur le fait que l'on pourrait d'un revers de la main annuler nos dettes, que ce serait un tour de passe-passe comme JLM prévoyait en cas de victoire à la Présidentielle de porter le SMIG à 1700€, que c'était une signature de sa main au bas d'un papier. Penser celà, c'est ignorer la volumétrie relative des politiques conduites par exemple en Afrique où en effet on pouvait se permettre jusqu'à il y a peu d'effacer les dettes de pays entiers comptant pour Epsilon de notre puissance financière, mais là ? Nous sommes entrés dans une autre dimension, nous avons purgé des millions d'emplois chez nous et ça continue au rythme effreiné de 50 mille emplois supplémentaires détruits par mois invariablement, reléguant notre valeur ajoutée dans l'industrie à 12% du total alors que le RU est à 16% et que l'Allemagne à 28%, notre déficit commercial est croissant à moins 70 Mds d'€ par an, déficitaire depuis 2004.
Nous n'avons pas pris la mesure des travaux à réaliser au niveau d'une réforme de l'Etat et de révision drastique des ses missions et des prestations Sociales pour continuer à maintenir notre train de vie aujourd'hui financé par l'emprunt à partir du mois d'Octobre.
Au niveau d'un ménage les Français comprennent bien, mais au niveau d'un Etat ils voient moins bien, et ils se persuadent que ce serait différent, mais nous avons des exemples sous les yeux, l'Islande, la Grèce, l'Argentine, et nous avons aussi des exemples de pays qui étaient au bord du gouffre et qui ont eu le courage de mener les réformes pour se remettre à flots, le Canada, l'Allemagne après la réunification, la Suède, et on note les récents efforts de l'Italie.
Alors pourquoi pas nous la France ? Pourquoi ne ferions nous pas cette prise de conscience et ne nous mettrions pas à notre tour à prendre acte de notre état réel dans un premier temps, et à engager le nécessaire débat de quels efforts à faire et où pour amorcer notre redressement ?
Faute de rattraper le train de retard de la dernière élection Présidentielle qui n'a malheureusement pas servi cette thèse, quel serait le prochain agenda pour s'y mettre ? On voit François Hollande et son gouvernement ramer après avoir navigué entre deux eaux et n'avoir pas assez clairement posé le point du redressement sur la table, leur succès n'est pas garanti.
Je crains donc que ce débat des efforts à mettre en oeuvre pour notre redressement ne soit pour nous français tous simplement impossible, et que le temps avançant nous ne prenions que demi-mesure après demi-mesure et nous nous retrouvions finalement dans quelques années le dos au mur de taux d'intérêts élevés qui nous étrangleraient budgétairement (+1% = +10 Mds d'€/an) nous amenant ainsi progressivements vers un scénario à la Grecque avec pour un grand pays de l'UE un tout autre impact sur l'ensemble de la zone Euro et l'UE, en plus, l'Espagne ne semblant pas très bien, une conjonction entre les diffcultés de deux ou plusieurs des grands pays emprunteurs de la zone Euro et de l'UE pourrait nous être fatal.
Dans ce cas, notre jeunesse sacrifiée sur l'Autel de la somme de nos multiples égoïsmes ne saurait passer outre, et descendrait dans la rue pour un scénario du pire que l'on voit en Egypte sous nos yeux aujourd'hui. Rien ne me laisse penser que nous avons éliminé cette hypothèse, et ça fait vraiment froid dans le dos que d'y penser.