Préambule : les économistes ne sont clairement pas du tout d'accord entre eux sur des données vraiment de base, certains, très écoutés parce que ça arrange bien, dans la lignée de Frédéric Lordon pensent que le Capital à beaucoup « pris » de parts d'augmentation de la richesse générée par rapport au travail ces dernières décennies, hypothèse fermement contestée par Rémy Prud'homme qui lui, mais il n'est pas le seul, démontre à sa manière et avec ses arguments qu'au contraire, chiffres en main, cette idée n'est pas vraie et même au contraire fausse, et que le Capital ne rapporte pas en proportion davantage que le travail aujourd'hui qu'il y a vingt ou trente ans. On voit bien clairement par ce simple exemple que toutes les données de base je dirais maintenant pseudo-économiques fausses servant aux raisonnements des uns des autres dans le débat public déjà en soi indigent, rendent tout exercice de débat infructueux par construction. Il faut être conscients que les différences d'appréciations évoquées sont de l'ordre de - la terre est plate d'un côté et - la terre est ronde (ou ovale) de l'autre. Comment s'entendre dans ces conditions ? Il faut mener le débat sur des bases saines et surtout ne reprenant pas tel ou tel poncif, il faut reprendre tous les raisonnements à zéro au tableau noir. Fin du préambule, mon but est de poser un problème, pas de le résoudre dans un premier temps.
La question des déficits de nos comptes publics est cachée aux français comme le mistigri, or c'est un point névralgique de notre avenir comme pays souverain, en effet il ne se passera pas 10 ans au rythme actuel de l'augmentation de notre endettement public [1600 Mds d'€, soit plus de 80% du PIB], accentué par le faible niveau de croissance économique que nous constatons, qui génère un déficit abyssal de nos exportations [51,4 Mds d'€ en 2010] pour que nous ne subissions la prise de contrôle inexorable de toute notre économie par nos créanciers étrangers. Cette créance est bien réelle, et un pays tout comme un ménage se doit d'honorer le remboursement de ses lignes de crédits, ne pas le faire, c'est défaillir. La croissance semble nous avoir désertés durablement, il n'est donc plus de mise d'attendre béatement une reprise économique qui nous viendrait « naturellement » d'ailleurs, or cette fois-ci, vraisemblablement cela ne sera pas. Notre plan de relance passé, la situation n'est pas tellement meilleure, or nous avons encore grillé des cartouches budgétaires, cette situation a ses limites.
Face à ce problème immense et sous-adressé par la presse, serait-il enfin possible de provoquer un vrai débat, par exemple sur Médiapart avec nos hommes et femmes politiques présidentiables , un débat enfin argumenté jusque dans les moindres justifications économiques non escamotées par des oxymores pseudo-économiques sur ce sujet clef qu'est pour le pays le projet du Redressement de nos finances publiques ?
Qui a un plan ? Quelle serait la teneur de ce plan ? Revenir au taux de 3% par an du PIB par an d'endettement et aux 60% cumulés ? A quel terme ? Il nous faut enfin avoir un partage de l'urgence de ce point par tous, des réponses claires, responsables, convaincantes et justes, et argumentées depuis zéro, pour sauver ce qui peut encore l'être.