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Billet de blog 20 mai 2013

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En pleine crise, Médiapart va-t-il se défiler encore longtemps sur le sujet économique ?

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Comment réconcilier deux franges dogmatiquement opposées de la société française sur un sujet pourtant nettement posé mais qui ne fait pas consensus faute d’un vrai débat ?

Je veux évoquer les positions antinomiques de ceux qui prônent l’avènement d’un nouveau temps où nous éradiquerions nos dettes d’un simple trait de plume, où l’on pourrait garder un modèle social cher sans être obligés en aucune manière de nous comporter en fourmis, juste en prenant l’argent là où il est supposé être, dans la poche de quelques-uns censés pouvoir renflouer tout un pays à quelques-uns, où une élection serait suffisante à permettre cela, et d’un autre côté la position réformiste des partis de gouvernement qui contrairement aux précédents prônent eux la réduction de nos dépenses publiques pour reprendre la main sur notre budget pour assurer une continuité vers un temps où nous ne serions pas obligés comme aujourd’hui de faire lever à France-Trésor bon an mal an 500 millions à un milliard d’€/jour pour payer notre sécu et les fonctionnaires et pensionnés de l’Etat.

Je n’ai volontairement pas cité de noms pour dépassionner un débat que Médiapart n’a jamais clairement voulu lancer avant l’élection de François Hollande, et je le regrette, ceci aurait permis de confronter des avis dont on n’entend jamais l’expression sur Médiapart, Médiapart se contentant de citer les économistes atterrés et de cracher sur l’école des économistes de Paris tout en indiquant que l’école de Toulouse serait la meilleure sans qu’on n’ait le moindre élément à croquer sous la dent, et je dois dire que la ligne éditoriale de Médiapart n’est pas du tout limpide, qu’y a-t-il de commun entre un Philippe Ries et un Laurent Mauduit ? Rien. Et rien ne permet de penser que Médiapart prendra un jour les rennes du combat salutaire pour le pays que de répondre à cette question, car cette question est la plus importante qui soit.

Pourrions-nous rêver avoir enfin un véritable débat où chacun des deux camps explicités dans ma courte introduction serait invité et serait « obligé » de pousser des raisonnement finis dans le sens qu’il serait obligé de répondre jusqu’au bout de ses arguments dans un véritable débat d’idée qui n’a toujours eu lieu nulle part. Laurent Mauduit me l’avait promis pour avant la campagne de 2012 et il y a eu une vraie pantalonnade à la place, avec des débats en forme de monologues successifs d’une pensée unique du premier courant que je citais en introduction, et dont la forme ne répondait absolument pas à la complexité du sujet adressé. Allez-vous donc enfin oui ou non inviter tout le monde et enfin le faire ce débat ? Ou continuerez-vous à faire sur l’économie ce que vous reprochez au reste de la presse de faire sur les affaires, des commentaires, des émissions d’opinions ?

Pour élaguer un tant soit peu le sujet, je vais tenter ici de citer quelques points principaux à prendre en compte en préambule d’un tel débat si tant est qu’on le veuille… on est si bien entre soi.

Les données clés

-          PIB de la France à environ 1700 Mds d’€

-          Pas un seul budget voté à l’équilibre depuis 1974

-          1800 Mds d’€ d’endettement public soit 94% du PIB d’endettement public  (1200 Mds et 64% du PIB en 2007) cf. http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dettepubliqueetpolitique.JPG on devrait être au maximum à 60% du PIB

-          Il faut ajouter au déficit précédent entre 800 et 1000 Mds d’€ des retraites dues aux agents de l’Etat, montant non inclus au chiffre précédent, mettant ainsi le montant de notre endettement réel à 2800 Mds d’€.

-          Dette à 60% extérieure

-          Patrimoine évalué des administrations publiques de 420 Mds d’€.

-          Plus de 70 Mds d’€ de déficit commercial. Balance des paiements forcément aussi très déficitaire

-          Retard de 2 ans dans l’objectif de retour immédiat à un déficit de 3% et on est à 4,8%

-          24 Mds d’€ de déficit annuel de nos comptes sociaux

-          50 000 chômeurs de plus par mois en France continument depuis deux ans

-          Chômage à 10% de la population active (3 millions CatA)

-          Capitalisation boursière du CAC40 1300 Mds d’€

-          Somme des Salaires des dirigeants du CAC40 : 165 millions d’€

-          Dividendes totaux versés aux actionnaires des valeurs du CAC40 entre 65 Mds d’€ et 100 Mds d’€ par an

-          Budget annuel du remboursement de la dette est de 100 Mds d’€ pour le capital venant à échéance,  de 50 Mds d’€ pour les seuls intérêts, et il faut lever environ 220 Mds d’€ chaque année pour notre train de vie.

-          Rentrées fiscales totales de 422Mds d’€ dont 130 Mds d’€ pour la TVA, 88 Mds pour la CSG, 40 Mds pour l’IS et 50 Mds pour l’IR.

-          Fiscalité à 47% du PIB contre 37% en moyenne de -10% ailleurs, notons que nous sommes un pays où l’impôt est cher pour un service public identique …

Le contexte politique en 2013

Les questions économiques ont été pour la seconde fois successivement en 2012 après que ce fût aussi le cas en 2007 hors du cœur du débat de la présidentielle, les candidats PS et UMP ont de manière désinvolte une fois de plus parlé de revenir à 3% de déficit budgétaire en 2 ans sans en détailler une seule mesure.

Une fois élu sur beaucoup de silences, il est politiquement maintenant très difficile à François Hollande de faire des réformes structurelles non faites depuis des décennies sans doute encore pour des décennies. La crise ne fait pas que la croissance vienne cycliquement comme ce fût le cas précédemment, rien ne le prouve, et d’ailleurs elle ne vient pas. Il semble que François Hollande parie sur un retour à cette croissance sans rien faire de structurel, c’est sans doute une grave erreur et un piège pour la France.

Après un an d’installation au pouvoir de ce gouvernement il nous faut ce débat, aurez-vous enfin l’audace de vous y coller ?

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