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Billet de blog 29 octobre 2011

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Urgence - Comptabilité

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Luca Bartolomes Pacioli en définissant le premier la comptabilité dans son ouvrage Summa de arithmetica, geometria, de proportioni et de proportionalita (Venise, 1494), même si probablement cette innovation est bien plus ancienne et provient vraisemblablement de l'Egypte ancienne, peu importe.

La comptabilité permit au commerce de se développer, puis ensuite à l'industrie de prospérer, or si cette stricte définition des actif, passif, débit, crédit vise à établir de manière certaine la valeur de l'entreprise par rapport à l'historique des opérations depuis le dernier exercice, bien des contournements ont permis à des escrocs de flouer banquiers, salariés, actionnaires, trésor public, et donc à travers eux de nous flouer nous, citoyens de tous les pays, en rendant la valorisation incertaine, on détruit le bien commun, toute valeur devient douteuse, et c'est ainsi que par le jeu de la perte des références communes et de valeurs fiables on mène l'économie de ce monde vers l'abîme.

Suite à l'affaire ENRON (et Worldcom) dans le début des années 2000 on ainsi réformé les règles comptables en les durcissant, avec la loi SOX, l'UE a aussi adapté ses règles comptables.

Pour conclure, l'ordre économique règnera si l'on garde une veille et une recherche de compréhension des cas de détournement du système comptable à des profits illégitimes, et que l'on arrive enfin à faire légiférer et à faire respecter les principes forts du système en premier lieu celui de la gestion des entreprises dans le très long terme (il n'y a pas de durée de vie, elle est en principe infinie) qui n'existe pratiquement plus avec des dérives comme les fusions-acquisitions, les faillites provoquées en chaine, les montages paravents, etc ... ce qui provoque au bout des véritables drames humains provoqués par un management bestial dans bien des cas.

Les dirigeants ont souvent intérêt à gérer à risque maximum au risque de couler les entreprises qu'ils dirigent pour pouvoir bénéficier soit d'une rémunération extrême indexée sur le coût de la valorisation boursière, soit de bénéficier plusieurs fois durant leur carrière des conditions énormes de rupture contractuelle pour dirigeants, solution rémunératrice en cas d'échec patent, cette caste a donc pris le pas ces dernières années contre toute logique sur les propriétaires même des entreprises que sont les investisseurs actionnaires, preuve du grand malaise qui règne dans la sphère économique et qui bride toute chance de régler nos problèmes systémiques en l'état.

Nous devons vraiment nous convaincre que sans travailler à la base des dossiers techniques, il n'y aura pas de retour à une économie florissante.

Je ne sais pas dire si l'on devrait contrôler les comptes dans un esprit de pointillisme administratif par des armées de contrôleurs formés ou au contraire avoir des escouades d'experts plus fin limiers à la recherche des points de fuite et de présentation de comptes frauduleux, mais il est vraiment très urgent de mettre en place de grands moyens pérennes pour continuement assurer aux investisseurs que leurs capitaux leur rapporteront à eux le fruit de leurs investissements et qu'aucun prédateur n'aura pu mettre la main sur une part indûe de ces sommes d'argent.

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