Une rapide réflexion pour déconstruire une idée reçue, que la lutte pour un marché mondial dynamique s'accomoderait mal d'un niveau de vie trop élévé de certaines populations qu'il faudrait maintenant spéciliser en "tout consommateur" tout en les paupérisant car devenues trop riches pour permettre d'y implanter des usines de production rentables.
Oui, mais la contradiction du consommateur paupérisé saute aux yeux, cela signifierait que l'on désespèrerait l'ensemble des populations soit à les faire produire à outrance sans leur laisser de part suffisante de consommation (La Chine aujourd'hui), soit à les rendre incapables de produire à cause de leur coût de main d'oeuvre trop élevé (L'Europe aujourd'hui) tout en attendant d'elles une part de consommation que leur niveau de vie les rendrait finalement incapables d'assouvir. La roue des rôles tournant entre tous les pays au gré des augmentations de moyens de leurs populations, puis au fur et à mesure, de leur appauvrissement prédictible, et au final de leur ruine pour surendettement, la boucle étant bouclée.
On le voit bien, toute spécialisation par région du monde sur des rôles simplistes est tout bonnement intenable dans une logique de développement harmonieux et tout simplement durable. On ne peut plus voir des pays au centre du jeu économique mondial s'assécher en quelques mois (Le Mexique et l'Automobile) au profit d'autres (La Chine, voire d'autres entrants comme les Philippines) sans réfléchir à la casse sociale brutale que ces mutations trop rapides font subir aux peuples.
Les peuples ne doivent pas être mis en concurrence entre eux sur ces bases là. On doit pouvoir penser et promouvoir un modèle de développement qui ne soit pas simplement basé sur le coût de la main d'oeuvre horaire. Au contraire, on doit envisager un modèle de commerce mondial fondé sur un équilibre des régions du monde indépendemment de leurs niveaux de vie respectifs liés à leur Histoire, à leur effort pour parvenir à une certaine aisance sociale qui doit être vu comme une vertu et non comme une arme à pointer contre eux injustement, ah! Le vice et la vertu tout un programme !
Il y a un moyen très facile à concevoir non pas de faire du protectionnisme comme celui qui mena les pays à la ruine de la crise de 1929, mais de proposer un triptyque salvateur qui serait constitué d'un commerce mondialisé basé sur des échanges dont les déséquilibres des coûts de production seraient compensés Socialement et Environnementalement par des taxes de rééquilibrage.
Cette mesure serait mondiale, et sous le contrôle d'une autorité mondiale reconue comme l'est par exemple l'ONU, qui permettrait à tous les pays d'envisager de continuer à produire pour au moins leur marché intérieur, ce qui aurait le grand mérite de stabiliser les économies, et de créer des conditions d'harmonisation des conditions de production tirées pour une fois vers le haut et non comme aujourd'hui systématiquement vers le bas avec la concurrence débridée et non régulée actuelle, nous rappelant tristement l'industrialisaton brutale au XIXème siècle en Europe.