Un collectif, composite et déterminé, appelle à une grève générale durable au mois de mars 2026. Le philosophe Lordon est de la partie. Fustigeant les journées d'action "saute-mouton" proposées par des syndicats, dénonçant l'alignement de la CGT sur la très docile CFDT, ce collectif entend contribuer par son appel à l'insurrection salvatrice, "nous sommes en 1788 et 1789 n'en finit pas de survenir".
Sur le plan politique institutionnel, l'évolution des alliances et des dissensions concrétisée par les votes des budgets à l'assemblée nationale semble très éloignée des ambitions révolutionnaires du collectif cité. En effet, LFI d'un côté, isolée mais parfois suivie par le PCF, le PS de l'autre, se confondant avec l'extrême centre macroniste, l'extrême droite enfin, aimantant une bonne partie de la droite, cette composition ne permet pas d'envisager un relais politique aux aspiration de notre collectif...
Quelles sont les possibilités réelles d'une insurrection populaire pour mettre fin à la dérive fascisante de la société? Pas de révolution sans théorie révolutionnaire affirmait Lénine. Les contradictions du capitalisme sont-elles arrivées à leur point culminant? La conscience de classe des opprimés est-elle suffisante pour que l'exigence d'un dépassement du système capitaliste s'impose dans les consciences? Les classes opprimés ont-elles à leur disposition des organisations de lutte crédibles, légitimes et efficaces? Les travailleurs sont-ils en mesure et ont-ils la volonté de s'emparer des espaces de lutte sociale? La fascisation des forces de répression sera-t-elle plus rapide que l'action libératrice des classes opprimés?
Répondre à ces questions permettra de savoir si notre proche avenir sera éclairci ou brun.