Ma fenêtre sur le monde réel est, comme pour tout le monde, constituée de mon expérience sociale, subjective par nature, de mes lectures théoriques, lacunaires, des informations fournies par les médias, sélectives. De cet ensemble de faits et de données, de sentiments et d'hypothèses, se sont construites une position de classe et une visée pour la société.
La position de classe résulte d'une part d'une situation objective au sein de la division sociale du travail, à savoir, n'étant pas propriétaire de mes outils de travail, n'ayant aucun pouvoir de décision au sein de l'appareil productif, une position dominée, aliénée, et d'autre part, bien que n'ayant pas subi jusqu'à présent les affres de la précarité et de la pauvreté et, au contraire, ayant pu exercer des métiers au sein de structures me préservant de ces fléaux sociaux, mon choix constant s'est porté sur des options syndicales et politiques me paraissant aller dans le sens d'une émancipation totale de chaque individu considéré à égalité de dignité par principe absolu.
La visée pour la société, dont la nécessité me paraît plus urgente et possible que jamais, est une visée communiste.
Chacun des termes ou notions utilisés dans les quelques lignes qui précèdent mériteraient un développement rigoureux pour en préciser le sens donné ici. Je tenterai cet exercice au fil des publications de ces « réflexions d'un citoyen ordinaire » pétri des vers d'Aragon :
« Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens »
On le comprendra, les réflexions et convictions que je souhaite partager dans cet espace médiatique,
partant de la situation française déjà complexe, ont pour objet de préoccupation la « condition humaine », ses entraves et ses possibles.