William Thay et Jean-François Champollio décryptent le discours prononcé ce 1er mars à Ankara par Erdogan. Après la mort de 33 soldats turcs jeudi, le président turc a lancé une opération militaire à Idlib.
Les dernières déclarations de Recep Tayyip Erdoğan menaçant la coalition russo-syrienne d’une intervention militaire à Idlib sont extrêmement préoccupantes pour l’équilibre géopolitique de la frontière entre la Syrie et la Turquie et, plus largement, du Moyen-Orient. Elles font suite à un premier signal appelant à l’intervention militaire en Libye en soutien à Sarraj face au maréchal Haftar. Ces ingérences du président turc qui se rêve en nouveau sultan ottoman peuvent entraîner le chaos au Proche-Orient et créer un nouveau Daech si aucune voix médiatrice n’intervient. L’annonce faite par le président turc d’un sommet sensé résoudre la problématique d’Idleb pouvait ainsi être vue comme une opportunité pour la diplomatie française de mener une sortie par le haut de ces tensions croissantes, d’autant que les liens entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine semblent s’être rétablis. Mais les récentes ripostes de la Turquie en réponse à la mort de 22 de ses soldats laissent entrevoir le risque d’un embrasement général si la France et l’Europe ne s’affirment pas comme une voix de médiation. Lire la suite