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Billet de blog 6 juin 2015

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De l'impératif du verbe "s'en aller"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le très juste billet de Mireille Poulain-Giorgi "Le bègue et le fou furieux" m'a fait penser à une petite histoire qui est maintenant dans notre mythologie familiale.

Les mots d'enfants ont souvent cette naïveté et cette logique qui nous laissent tendrement admiratifs.

Ma soeur aidait  une de ses petites nièces à faire ses devoirs chaque soir avant le goûter. Il s'agissait cette fois-là de conjuguer le verbe "s'en aller" à l'impératif.

- Voyons, comment dis-tu à quelqu'un de s'en aller, ma chérie?

- Faut que tu y vas?

- Non, c'est l'idée, mais ce n'est pas comme cela que l'on doit dire.

- Faut que tu t'en s'alle?

- Non plus. Par exemple : tu es tranquillement dans ta chambre et ton petit frère arrive. Tu veux qu'il s'en aille. Que dis-tu?

- Dégage, connard!

- ...

Pas si faux pourtant. Prenons un exemple : Supposons qu'un homme politique - dont on ne veut plus du tout et qui a dit lui-même qu'il ne reviendrait pas - ramène aujourd'hui sa fraise toute morgue dehors. Un homme qui insulte les bègues, les Africains, les musulmans, un homme qui méprise tout ce qui n'est pas lui, qui se fout des juges "petits pois", un homme qui massacre la syntaxe, qui utilise un vocabulaire d'une vulgarité crasse (bon, je charge un peu la barque, un tel homme, ça n'existe pas), mais supposons, supposons qu'un tel homme existe et que c'est justement pour cela qu'on n'en veut plus...

Ben, "Dégage connard", ça marche, ça marche même grave. "C'est l'idée", et pour le coup, c'est même comme cela que l'on doit le dire, non?

Bon, nous ne sommes pas non plus tranquillement dans notre chambre.

Alors "Dégagez, connards"?

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