
Une ville intelligente au service des citoyens
Ces dernières années, de nombreuses villes ont investi pour améliorer leurs infrastructures, en utilisant notamment des capteurs pour collecter des données et les analyser afin de mieux gérer les actifs urbains tels que le transport en commun, les systèmes de traitement des eaux usées et les routes. Cette vision «infrastructure connectée» correspond à la première phase des villes intelligentes (Smart Cities) : des actifs physiques mis en réseau via une technologie de capteurs qui génèrent des flux de données précieuses à partir des bornes de paiement de stationnement, des lampadaires et même des poubelles.
Cependant, nous sommes à l’aube de la prochaine génération de l'évolution urbaine. Au-delà des infrastructures connectées, les villes intelligentes de demain engagent les gouvernements, les citoyens, les visiteurs et les entreprises dans un écosystème intelligent et connecté. Selon Geoffroy Stern, l'objectif est clair: proposer de meilleurs services urbains et une meilleure qualité de vie. Cette évolution améliore l’expérience des citoyens et la prise de décision.
L’importance de l’intelligence collective
Bien que l'objectif des villes reste le même, à savoir la création d'environnements habitables dans lesquels les personnes et les entreprises peuvent prospérer, les moyens d'atteindre cet objectif évoluent. De plus en plus, les villes mettent les données entre les mains des utilisateurs finaux afin de prendre de meilleures décisions. Ils font appel à l'intelligence collective de leurs habitants pour créer des solutions aux problèmes urbains les plus difficiles. Ils adoptent une approche de plateforme qui permet aux citoyens d'utiliser la technologie pour réinventer les opérations clés de la ville.
Compte tenu de l’accroissement de l’urbanisation, évoluer vers des villes de plus en plus intelligentes est primordial. En effet, les villes incapables de gérer une croissance soutenue risquent de faire face à des impacts négatifs sur leur environnement et leurs résidents. Geoffroy Stern estime que ce défi devient de plus en plus pertinent alors que de nombreuses villes dans le monde connaissent une croissance explosive. Selon les Nations Unies, d’ici 2050, 66% de la population mondiale vivra dans les villes contre 50% aujourd’hui, accroissant ainsi la population urbaine mondiale de plus de 2,5 milliards d’individus.
Par ailleurs, les zones urbaines restent des moteurs clefs de la croissance économique. Selon la Banque Mondiale, d’ici 2025, les 600 plus grandes villes du monde représenteront 60% du PNB mondial. Mais si la croissance économique engendre une dégradation de la qualité de l’air, de l’eau et du sol, alors celle-ci ne pourra être pérenne, sans parler des risques liés à l’accroissement des délits, de la pauvreté et de l’instabilité. Afin d’éviter une telle situation, la plupart des villes sont à la recherche d’une croissance durable et résiliente. La ville intelligente est une partie de la solution.
Vers des villes davantage collaboratives
Ces changements démocratisent le développement des villes et renversent les rôles traditionnels des gouvernements, des entreprises et des habitants. Les gouvernements devenant de plus en plus des facilitateurs de solutions, les entreprises plus participatives et les citoyens davantage co-créateurs, les villes intelligentes de demain seront, d’après Geoffroy Stern, plus connectées, en réseau et collaboratives.