Une colonne Allemande entre et s’arrête dans le village un dimanche matin, quelques jours après le massacre d’Oradour Sur Glane (10 juin 1944).
Les véhicules militaires sont à 40 m de distance les uns des autres, un officier Allemand entre dans le bar qui donne sur la place de l’église et interroge mon oncle qui se trouve là « qui sont toutes ces personnes ? Des maquisards ? », « Euh non, nous nous apprêtons à nous rendre à l’office » au même instant une explosion retentit, l’officier sort son arme en se précipitant dehors, un pneu vient d’éclater !
Apparemment ils sont sur les nerfs, et les habitants du village n’en mènent pas large. La tension est palpable, les Allemands réparent leur véhicule et les villageois se rendent à l’office pour prier et que rien ne se passe.
Durant l’office mon oncle entend la porte s’ouvrir il se retourne et voit l’officier qui passe la tête, il lui fait un signe, ok il semble rassuré… pas de Maquisard dans la maison de Dieu.
La colonne Allemande repart, les Maquisards sont dans un Hameau qui domine le village à 1 Km, ils sont trop peu nombreux pout tenter quoique ce soit et se dispersent.
A l’église les habitants se promettent de réaliser une œuvre si le village est épargné, en 1948 une chapelle sera construite, « La Chapelle de Biaugeat » rénovée en 2007.
Aujourd’hui dans le village beaucoup se plaignent de leur situation et semblent avoir oublié cette période trouble et pénible de leur histoire.
Revenons à l’ambiance de l’époque, ma tante me disait « durant l’occupation nous étions tous Coco ! (Collabo ou Communistes) ». Le soupçon, la jalousie, l’hypocrisie, … régnaient. Ambiance de merde.
Durant cette dernière période électorale au village j’ai ressenti un avant goût de ce que cela pouvait être (heureusement cela n’a pas duré autant et on ne risquait pas sa peau).