Alors je suis parti avec une amoureuse, artiste, danseuse. D’abord nous avons passé une nuit à l’Auberge de la Petite Fadette à Nohant le pays de George Sand. Le lendemain nous avons visité sa maison, sa cuisine notamment car pour Georges Sand faire des confitures était aussi important que d’écrire. Une Cuisine quand ça ne fonctionne pas, quand il y a juste une collection d’ustensiles en cuivre je trouve cela froid. Le reste de la maison, l’histoire avec Chopin puis la rupture, tristounet tout ça. Il y avait le jardin aussi mais c’était tout juste la sortie de l’hiver et il n’y avait pas grand chose à voir. On est vite parti.
Nous étions des fous, fuyant un autre monde de fous. Nous avions tout laissé, la famille, les amis, le boulot, les associations, notre train de vie … le vide quoi, vers le plein d’autres choses.
Le matin de partir, nous avions reçu une lettre de Michèle, de Corrèze, tout juste à temps, là où il y a une résidence d’artistes vers Saint Setiers, c’est tout près de Millevaches et « Saint Merd les Oussines » ça ne s’invente pas. Rejoindre une autre artiste avec une maison d’artiste et un jardin d’artiste, là c’était vivant.
Jamais je n’aurais cru que cela puisse arriver un jour, me libérer de tout ce bazar de la vie Parisienne, cela m’a donné de la légèreté pour toujours. Pourtant j’aime la ville aussi le jour et la nuit et toutes ses possibilités mais nous étions embourbés dans des situations trop compliquées et besoin d’autre chose. Tout ces fils à la patte.
Le soir nous étions blottis l’un contre l’autre comme dans un rêve… sauf que ce n’était pas un rêve.