Si j’en crois ce que je lis ici où là concernant l’épisode Valls que nous propose Hollande, bien des commentateurs de gauche sont dans l’illusion d’optique : Hollande ferait fausse route ? Ici même sur Médiapart il est dit : Valls à Matignon: un triple contresens
J’entends bien ce point de vue qui nous place dans une optique de gauche : « Là où une demande de gauche et de justice sociale s'est exprimée, le président brandit le discours d'ordre, de sécurité et de libéralisme : celui-là même qui a organisé la descente aux enfers de la gauche. »
Sauf que, Hollande n’est pas socialiste, et encore moins de gauche, il est, même s’il ne veut pas qu’on le sache, un pur « capitaliste libéral ».
Il sait parfaitement que la politique « capitaliste libérale » est incompatible avec la moindre mesure réellement sociale et il a très bien compris le message des « municipales de 2014 » : La politique « austéritaire » antisociale ne passera plus la douane en se cachant dans des « bas de soie ».
Pas le choix, ne cherchez pas un projet, une vision de la société. La seule chose qu’il faut faire, c’est surveiller et contenir les aspirations de gauche, protéger les gens de « bien » contre les gens de « rien ». La Grèce, l’Espagne montrent le chemin.
C’est pourquoi Valls à Matignon n’est pas un triple contre sens, mais plutôt un Valls à trois temps et à l'endroit (on tourne à droite).
- Premier temps : une politique magistrale d’enfumage pour la « gauche ».
Hollande sait qu’il a tout donné au pacte de compétitivité et qu’il n’a plus un sous pour faire quoique ce soit de social. Il n’aura donc qu’un seul recours : une politique de gauche en carton-pâte. Une politique « d’effet d’annonce » que seul un homme opportunistes est capable de mener à bien. Valls réalisera, vous allez vous en rendre compte très vite, des prouesses prodigieuses dans ce domaine.
- Deuxième temps : le discours d'ordre, de sécurité et de libéralisme musclé.
Le message des municipales est clair la barque va tanguer sévère. Fini la douceur des discours ouatés. Là encore Valls a fait ses premières armes de tribun, mode « Sarkozy » des grands jours, aux universités du PS l’été dernier. Dans ce rôle de blablateur social sécuritaire, il sera parfait. A part Sarkozy il n’y a pas mieux pour le job.
- Troisième temps : la répression y compris de son camp.
Non seulement il est prêt à combattre l’ennemi de l’intérieur mais nous sommes prévenus, il préfère Clémenceau faisant tirer sur les grévistes en 1907, à Jaurès. Toute la vision de cet homme est là.
S’il le faut ce sera silence aux pauvres ! Et le monarque Hollande de son balcon regardera faire.