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Billet de blog 14 août 2023

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Reconnaître le génocide kurde perpétré en Irak

Béatrice Dillies l'affirme : "Quand la France bouge sur la question kurde, c'est le monde qui bouge sur la question kurde. Reconnaître le génocide est une mesure qui ne coûte rien mais c'est une décision symbolique très importante. Une décision qui dit le droit, qui dit la justice, qui dit l'humanité "

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Peut-être avez-vous déjà entendu parler du massacre par armes chimiques de Halabja perpétré en mars 1988 ? Ce massacre, qui a tué environ 5000 kurdes, avait été documenté par la presse et avait suscité un émoi dans la communauté internationale. Ce massacre n'est pourtant qu'une goutte d'eau dans le génocide kurde mis en œuvre en Irak en 1988. Le massacre de Halabja fait en effet partie de l'opération Anfal, qui provoqua la mort de 182 000 personnes et la destruction de plus de 90 % des villages kurdes d'Irak. Les autres attaques de l'opération Anfal n'ont pas été couvertes par les médias et demeurent largement méconnues. Tout comme les événements qui ont précédé l'opération Anfal pendant plusieurs décennies et qui étaient pourtant autant de signaux d'alertes. Comment établir l'existence d'un génocide lorsque ce dernier n'est pas documenté ? Faute de presse libre à l'époque des faits, faute d'intérêt des grandes puissances pour ce drame, le génocide kurde perpétré en Irak est-il voué à l'oubli ?

Béatrice Dillies a voulu documenter ce génocide en allant à la rencontre des survivantes et survivants. Elle le dit sans détours : "Mon but est d'alimenter le débat en France sur la reconnaissance du génocide kurde. Car quand la France bouge sur la question kurde, c'est le monde qui bouge sur la question kurde. La France doit être au cœur des efforts d'information. C'est une mesure qui ne coûte rien mais c'est une décision symbolique très importante. Une décision qui dit le droit, qui dit la justice, qui dit l'humanité".

Aujourd’hui, le lutte du peuple kurde pour la reconnaissance du génocide et contre l’utilisation d’armes chimiques se prolonge avec le combat de Xosnav Ata, oncle de deux combattantes kurdes tué par l’armée turque en 2022. Il tient une vigie devant le siège de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) à La Hague (Pays Bas), depuis le 5 Aout 2022, afin qu’elle entreprenne des investigations au Kurdistan.

Vous retrouverez l’ensemble de son intervention sur notre chaîne YouTube, notre page Ausha et l’ensemble des plateformes d’écoute de Podcast.

Le texte de la quatrième de couverture

La guerre en Irak et en Syrie a montré au monde entier la formidable capacité des combattants kurdes à résister à Daesh. Ils se sont dressés face à la barbarie, alors que les grandes nations hésitaient à s'engager. Sans doute parce que ce peuple a une longue histoire de combats et de résistance, lui qui a subi un des plus grands génocides du XXe siècle sous les ordres de Saddam Hussein : l'opération Anfal. L'Occident s'est ému en mars 1988 du massacre aux gaz chimiques d'Halabja : la partie émergée d'un iceberg de souffrances qui a causé la mort de 182.000 Kurdes, victimes d'une politique génocidaire engagée en 1968 par le régime baasiste de Saddam. Ce livre nous plonge au coeur de la tragédie d'un peuple dont l'existence a été niée en 1923 par les signataires du traité de Lausanne. Une histoire que le monde doit regarder en face, comme le fait Snur – fil rouge de cette enquête – qui découvre pourquoi sa voix s'est brisée lorsqu'elle était bébé, un jour d'août 1988 où Ali le chimique avait envoyé ses bombes.

Béatrice Dillies, Un génocide oublié. La voix brisée du peuple kurde

Qui est Béatrice Dillies ?

Journaliste à La Dépêche du Midi, c'est en Occitanie que Béatrice Dillies a fait connaissance avec les Kurdes, dans les années 90. Touchée par le sort de ces réfugiés oubliés de tous, elle s'est rendue de nombreuses fois au Kurdistan où elle a interviewé des rescapés de tous les grands massacres perpétrés contre les Kurdes d'Irak entre 1968 et 2018, mais aussi trois des juges qui ont condamné Saddam Hussein. Une enquête au long cours qui explique en quoi ces crimes constituent bien un génocide au regard du droit pénal international.

Références :

https://www.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20131018.OBS1717/massacre-a-l-arme-chimique-en-irak-la-france-impliquee.html

https://rojinfo.com/conference-au-parlement-europeen-sur-les-kurdes-appel-a-une-enquete-internationale-sur-lutilisation-darmes-chimiques-par-la-turquie/

https://anfenglishmobile.com/news/protest-in-front-of-opcw-leaves-one-year-behind-68522

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