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Billet de blog 12 juin 2012

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Les journalistes décrètent la fin de l'Histoire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans « Marianne » du 9 juin, Jacques Julliard signe un éditorial  intitulé «  Hollande devrait lever la tête au-dessus du guidon ». Article non sans raison dans lequel il appelle à dépasser le pragmatisme précautionneux.

Mais, dans cet éditorial, il écrit : « Il ne faut toucher que d’une main tremblante aux institutions de la V eme République qui  ont mis fin à une guerre constitutionnelle qui durait depuis 1789. Les projets de VI eme République qui fleurissent ça et là, ne sont que paroles verbales ».

Monsieur Julliard  est un chroniqueur  habile, respecté  et souvent sensé.

Il doit jouir d’un train de vie plus que confortable et fréquenter des endroits bons chics, bon genres de cette belle cité de Paris, ou toute l’intelligentsia hexagonale se côtoie, copine       avec délices à mille lieues de ce peuple dont elle ne cesse de faire son fond de commerce sans même le connaître.

Sans être riches, ils vivent dans une aisance dont bien des travailleurs souhaiteraient disposer.

Leurs conditions de travail ne sont ni salissantes, ni pénibles, ils sont à l’abri des pollutions industrielles, des bruits de machines de la crasse qui se colle aux ouvriers. Ce sont des privilégiés.

Leur position de nanti, en a fait des conservateurs à force d’être des conformistes.

Alors, bien sur, pour eux, comme tout va bien, il faut que l’Histoire s’arrête !

Bien évidemment, les années Sarkozy les ont perturbés, dans la mesure ou cette royauté élective était devenue si caricaturale, qu’ils en avaient un peu honte !

Mais voila c’est fini ! Un Président/Roi  « normal » est arrivé pour les décomplexer. Cette constitution, qui permet, structurellement, toutes les aventures, est devenue supportable tant que ses excès ne sont plus visibles, affichés.

Alors les conservateurs en appellent à l’arrêt  pur et simple de l’évolution en politique, en économie, en sciences sociales et en démocratie.

Bien sur, la chute de Sarkozy est une bonne nouvelle. Mais peut-on réellement penser que tout est fini, que l’histoire peut arrêter son cours ? Peut-on penser que tout est bien ainsi et qu’il faut le graver dans l’airain pour que cela dure éternellement ?

Et d’abord, c’est quoi « cela » ?

Un système politique stupide qui nous fait élire un monarque dont on espère qu’il soit républicain sans  se donner les moyens de vérifier préalablement. (L’exemple de l’obsédé sexuel que tous les médias présentaient comme le seul recours contre Sarkozy  en restera à jamais un exemple historique !). Cette élection se faisant sans qu’aucun citoyen ne reçoive des garanties de la compétence du candidat que celle qu’une presse partisane veut bien leur livrer.

Sans que le périmètre du pouvoir de ce roi soit clairement défini. C’est lui qui en décide après son élection ! Oh surprise ! Il est agité et omniprésent. Oh surprise, il est « normal » !!!

Des élections législatives  qui désignent des représentants  sans vraiment savoir s’ils représentent leurs électeurs, leur parti, leur carrière. Ou des  « arrangements » souvent ignobles servent d’arbitre.

Un peuple qui donne sa voix sans donner son avis. Qui est  prié de se taire et « d’appliquer les consignes » entre deux périodes électives.

Une administration qui est à la botte de l’état et qui méprise et  harcèle, ces « citoyens » au service desquels elle devrait être.

Une misère effroyable qui se répand sur le pays comme un incendie en forêt de pin. Un chômage qui s’aggrave indéfiniment  sans qu’on puisse en prévoir le devenir ! Peut être tend-t-on vers le moment ou il n’y aura plus aucun emploi productif et ou les nantis et les fonctionnaires  continuerons de se payer grassement sur le déficit budgétaire !

Perspective luxuriante de voir la commission Européenne continuer de légiférer au milieu du désert économique de 27 pays écrasés par l’ineptie des banques, des états, des groupes industriels !

Belle vocation !!!

Alors, face à cette belle inconscience de la classe politique et de ses relais « d’opinion », ( je n’ai pas dis « propagande » !!), il reste deux solutions :

La première c’est le recours aux forces de droite. Celles qui sont exprimées par un parti  pour qui les valeurs républicaines n’existent pas. Cette tentation n’est pas seulement l’apanage du Front national. Elle est aussi  celle des reste du sarkozisme . Elle attire  cette droite qui cinq ans auparavant était encore modérée, républicaine. Celle  qui a accepté toutes les  atteintes aux valeurs fondamentales de la République; laïcité,  humanisme, culture, compassion fraternité, responsabilité des individus, etc.

Cette voie ne mène qu’aux pires aventures. Les classes modestes on tout à y perdre. Le malheur y est certain, la paix improbable !

La seconde voie consiste en une prise de conscience  par la  classe exploitée  de sa force et du fait qu’elle est capable de maîtriser son destin  par une action proactive et continue.

Une révolution citoyenne.

Ce ne sera pas rapide, ni facile. La presse et les médias ont tant assommé les peuples avec leurs mensonges, leurs visions maquillées du monde, leur propagande en faveur de leurs donneurs d’ordre, qu’il faudra beaucoup d’efforts pour y parvenir.

Mais c’est contre  les prêcheurs de la fin de l’histoire, de la momification de notre société moribonde que nous devons réagir.

L’Histoire n’est pas finie, messieurs les journalistes. Aucun organisme vivant ne prospère dans les sarcophages. Le Peuple a une vie, dure, mais réelle, faite d’énergie et d’espoir. Il va vous montrer de quel bois il se chauffe !

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