Grève ou insurrection contre le peuple ?
La grève est un moyen légitime et légal pour les travailleurs de faire valoir leurs droits par une pression momentané sur les personnes ou les sociétés qu’ils estiment ne pas respecter l’équité de droits, dans les rapports sociaux.
Le principe de la grève, c’est de provoquer, par la cessation du travail des gênes dont les conséquences atteignent de différentes manières ceux qui refusent d’entendre les revendications que les travailleurs estiment justes.
Ce qui veut dire que la grève doit aboutir à des sanctions pour les employeurs qui refusent le dialogue ou l’état lorsque c’est lui qui est l’actionnaire ou parce qu’il entend s’impliquer dans la négociation. Ces sanctions sont constituées par des pertes financières, des surcouts d’organisation, des pertes de notoriété, un pourrissement préjudiciable de l’ambiance dans l’entreprise.
Dans les services publics, trains, avions, électricité, cette orientation n’est que très rarement respectée.
La tendance y est de déclencher un arrêt de travail dont les cibles, l’état, la direction de l’entreprise, ne seront en aucun cas, touchées. Les seuls à souffrir de cet événement sont les usagers. Alors que ces pauvres gens sont à mille lieues de la responsabilité de la situation qui « justifie » la grève.
Prenons l’exemple récent de la grande grève de la SNCF du mois de mai.
Le prétexte ; les pouvoirs publics ont décidés, après bien des années d’erreur et de magouilles financières, de réunir dans une seule et même société le réseau ferré et la SNCF. On peut toujours opposer que, après tout ce temps, certaines dérives financières ont été épongées et que l’étai, a intérêt, maintenant à réunir les deux sociétés. On peut penser, aussi que la séparation avait pour but, en son temps, de prélever subrepticement un déficit abyssal des investissements nécessaires et, par là même, de gruger les usagers. Malgré ces réserves, on peut quand même penser que revenir sur une aussi grossière erreur de gouvernance et une chose plutôt bonne.
Mais les cheminots, qui n’en savent rien, s’imaginent que cette réunification va avoir des conséquences néfastes sur leurs conditions de travail et sur leur niveau de vie. Peut être ? Qu’ils s’en ouvrent à leurs directions. Au fond, leurs syndicats sont là pour cela
Mais non ! On fait grève ! Pourquoi ce jour là ? Personne n’en sait rien !
Qui va souffrir de cette grève,
L’état ? Tu parle Charles. Il y a bien longtemps que l’état ne s’intéresse plus aux mouvements sociaux. Il a suffisamment de syndicats complices à sa botte pour valider ses décisions qui ne sont plus prises dans l’enceinte de l’assemblée, mais dans des pourparlers entre ministère et syndicats jaunes et minoritaires ou majoritairement jaunes. L’état s’en fout. Il n’a qu’un sujet, les élections. Une émeute en banlieue est autrement plus dangereuse en période électorale que les mouvements sociaux.
La Direction de RFF et de la SNCF ? Que nenni, tout est payé, la plupart des voyageurs paient mensuellement et les trains de grandes lignes n’ont pas été très touchés. Le travail qui n’a pas été fait ce jour là, sera fait les jours suivants. Alors ?!
Toujours les mêmes, les innocents ! Ceux qui vont chaque jours tenter de gagner leur maigre existence dans des trains inconfortables, bondés sales, irréguliers et qui vont devoir ce jour là ajouter à leur misère quotidienne, des attentes sans fin, sans informations, dans le plus grand mépris du peu de personnel qui reste en poste. La misère d’habituelle devient effroyable !
L’organisation sociale qui a suivie l’ère industrielles a concentré les travailleurs modestes dans le tissu urbain. Dans les viles d’abord, puis, au fur et à mesure de la spéculation libérale, de plus en plus loin des cœurs de ville. Cette ignoble ségrégation a créé le besoin de transports en commun. Ils pourraient, au moins, être respectables, éviter qu’en été
la température d’un wagon immobilisé atteigne 65 ° C.
Plutôt que de torturer leurs frères salariés, les syndicats de cheminots pourraient se battre pour que l’usager régulier de ces ignobles transports en commun soit pris en compte pour définir les seuils de pénibilité donnant droit à anticiper la retraite.
Il reste un point. Il me semble que la réunion de RFF et de la SNCF est une question qui touche à l’ensemble de la nation. Elle a des conséquences qui sont financières, sociales, environnementales et urbanistiques ! Elle constitue une vraie question politique !
Pourquoi, diantre, serait-ce les employés de la SNCF et leurs syndicats « représentatifs » qui traiteraient cette question avec l’état ?? Seraient-ils tous devenus des auxiliaires complices de la monarchie républicaine et libérale qui sévit dans ce merveilleux pays ???