Autour des grandes manifestations sportives mondiales, le droit du travail peut il être cruellement foulé aux pieds ? Telle est la question à propos de la Coupe du monde de football au Qatar (prévue du 21 novembre au 18 décembre 2022) et des Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
Le journal anglais The Guardian est poursuivi par le Qatar pour avoir révélé que, sur 2 millions d’immigrés venus construire les 7 stades et les installations dédiées au Qatar, au moins 6500 ouvriers (chiffre déclaré et sous-estimé) ont été victimes d’accidents du travail mortels.
Les stars du football mondial joueront-ils les pieds sur des pelouses tachées de ce sang ?
Travail forcé, salaires dérisoires, chaleur accablante, repos insuffisants : « Un petit peu de sport, énormément d’argent, et des violations massives des droits humains » souligne Amnesty International France qui, comme d’autres institutions, interpelle la FIFA et la ministre du travail Roxana Maracineanu.
Et, à Paris, le « bénévolat » peut-il devenir systématique en vue des Jeux Olympiques (26 juillet - 15 août 2024) et Paralympiques (28 août - 8 septembre 2024) alors qu’il s’agira bel et bien d’un travail identifié et subordonné ? Il est prévu jusqu’à 75 000 bénévoles. La « Charte des volontaires » présente ce curieux bénévolat comme « un rêve », « une aventure humaine et collective, occasion de rencontres enrichissantes et uniques ».
« Uniques » sûrement mais « enrichissantes » sûrement pas !
« Étudiants, retraités, actifs, personnes en situation de handicap… tout le monde pourra candidater, à partir de début 2023 ». « Les missions susceptibles d’être confiées aux volontaires sont regroupées en 6 catégories : l’accueil, l’orientation et l’assistance, le support aux opérations sportives, le soutien opérationnel à l’organisation, les transports, le soutien aux services médicaux et le support aux cérémonies. »
Tout cela, c’est bien du boulot pas du bénévolat : n’avons-nous pas 6,6 millions de chômeurs et l’obligation légale de verser un smic horaire et mensualisé ?
Gérard Filoche