Comment les évènements dramatiques de ces derniers jours et leur hyper-médiatisation sont-ils vécus dans nos vallées Alpines, géographiquement isolées, bien loin des grands centres urbains. Ici tout est différent et les 1600 âmes du canton disséminées sur 10 communes ont réussi à se mobiliser, près de 300 personnes, de 5 à 90 ans, étaient présentes ce matin autour des élus sur la place de l'école. Le Maire a fait une allocution dans laquelle il a rappelé les principes fondateurs de la République en matière de liberté d'expression, il a rendu hommage aux policiers et aux victimes du drame.
Bien sûr il y a tout le reste, toutes les causes bafouées et généralement ignorées qui passent aux oubliettes du journal régional. Mais aujourd'hui, tout le monde se sent concerné, parce qu'il y a le symbole très fort véhiculé par un journal satirique, ce Charlie Hebdo là et cette liberté d'expression là dont tous se sentent un peu propriétaire en France, et dont nous usons tant et plus sans retenue et pour l'heure sans censure.
C'est cela qui a le plus remué les consciences, celle du citoyen lambda, celui qui a été interviewé dans la foule de la place de la République à Paris et qui avait amené ses enfants pour leur faire passer un message et à travers l'évènement développer la fibre citoyenne de ses enfants, pourquoi pas ? Au delà de toutes les récupérations, c'est ce message là que nous laisse les morts du 7 janvier et je pense, malgré tout ce qu'on peut dire ou écrire, qu'ils ne sont pas tout à fait morts pour rien.