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Billet de blog 11 juin 2013

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"Extinction progressive du sentiment de la durée."

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce blog évoque le temps, notre perception d'un temps linéaire s'accélère mathématiquement à mesure que nous avançons en âge. En effet à l'âge de 5 ans une année d'existence représente 1/5 de notre vie et à l'âge de 50 ans seulement 1/50. Perception essentiellement arithmétique mais vous le constaterez par vous même, les anciens disent souvent " Que le temps passe vite" ou " Nous voilà déjà en été".
Le temps se manifeste bien sûr par les métamorphoses "entropiques" de destruction et de re-construction permanentes, les mythes fondateurs si bien racontés ici  en sont une belle illustration.

La marque de notre temps terrestre se manifeste la plus part du temps (!) par, le changement, le vieillissement, l'usure, l'érosion, la métamorphose.
Pour Max Rouquette , écrivain occitan, le temps des métamorphoses "se déroule comme une approche sensuelle et pourtant terrible de la vie élémentaire, de l'animal au végétal, puis du végétal au minéral. extinction progressive du sentiment de la durée, apprentissage sans fin de cette indifférence au monde qui serait la caractéristique essentielle de l'existence cosmique." On rejoint ici le voyage astral et la vacuité mystique chers aux bouddhistes pour qui rien n'existe indépendamment de tout ce qui l'entoure, et tout est dans tout.
Mathieu Ricard et Trinh Xuan Thuan évoquent la flèche du temps: "Absente au niveau des atômes, omniprésente au niveau du cosmos, la flèche du temps n'est-elle qu'une étiquette mentale ?" pour preuve la démonstration arithmétique précédente.
Quand on vit au milieu des montagnes et des torrents, hors des contraintes temporelles des vies citadines et des obligations du travail salarié, on parvient, à certains moments propices, à effleurer cette "extinction progressive du sentiment de la durée". Le monde minérale et l'histoire géologique que l'on a en permanence pour cadre de vie y contribuent fortement. Norbert Wiener , mathématicien de son état, donc esprit rationaliste par excellence, n'en déclare pas moins: " Nous ne sommes que des tourbillons dans une rivière qui coule sans fin, nous ne sommes pas une substance qui demeure, mais des tracés qui se perpétuent."
Laissons le dernier mot à Paul Eluard  dont la poésie subtile nous transporte enfin vers l'intemporel et l'éternelle beauté.

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