Aujourd'hui visite à l'arbre des ancêtres, grand et vieil épicéa que l'on aperçoit depuis la maison au dessus des frondaisons d'une forêt de bouleau. Bras en cercle à moitié de son tronc, l'arbre élu guide les pensées, des mots viennent, pas tout à fait par hasard.
Enormes racines en force signifiante, à l'écoute du murmure soufflé en ses hautes ramures, l'attentif en toute reconnaissance. Sous l'étreinte, son écorce grenue poisse les paumes de la main, mélange les lignes de nos vies en tracés résineux.
"Avoir la patience d'un arbre" n'est ce pas là le plus beau des adages ? En ce matin radieux, saluant l'auguste épicéa, les ancêtres ont parsemé alentour, comme autant de pensées sauvages, tous les mots bienfaisants. Sortant du bois près du pont de pierre qui enjambe le torrent, et remontant vers le village, ceux là me trottaient encore dans la tête: "Accepte et vis! ".