
Georges Orwell , qui s’appelait en réalité Eric Arthur Blair, s’est déjà affirmé comme un visionnaire avec son fameux roman d’anticipation “1984″ que l’on cite souvent à juste titre dans de nombreux médias.
Lorsque que “L’autre journal” reparaît en mai 1990 après parution de décembre 1984 à décembre 1985, Paul Pavlowitch en est un des nombreux chroniqueurs. Palvowitch n’est autre que l’homme qui assuma la supercherie de Romain Gary lorsqu’il écrivait sous le pseudo d’Emile Ajar, Paul Pavlowitch tint donc le rôle de l’Emile pour parfaire l’entourloupe.
Mais le propos de ce billet est justement l’article que Paul Pavlowitch consacra à Georges Orwell dans ce premier numéro de “L’autre journal”, deuxième édition, paru en mai 1990. Une biographie littéraire bien lèchée dans laquelle on découvre encore, en haut de la deuxième colonne, les talents visionnaires d’Orwell qui évoquait ce qu’il adviendrait de la France.
Lisez un peu, sous la plume de Paul Pavlowitch évoquant la pensée d’Orwell en 1949 un an avant sa mort, c’est éclairant:
“A propos de la France, alors stupéfiée et pétainiste, il avait bien repéré l’essentiel de ce qu’elle risquait de perdre - et qui est encore en jeu: une tradition exprimée dans quelques traits de culture. D’abord le républicanisme de res-publica: la chose qui concerne le peuple, notion presque oubliée, devenue creuse et antienne préférée des caciques locaux; la laïcité, qui maintenant en vient à gêner nos hommes politiques et que l’on défend avec une curieuse hypocrisie devant les revendications des pouvoirs religieux; le respect des choses de l’esprit: presque méprisées au profit d’une grotesque déférence envers les barons du pognon.”
Les effets de la politique menée depuis plusieurs années dans notre pays ressemble étrangement à cette description.