Gérard Manvu

Abonné·e de Mediapart

3 Billets

0 Édition

Billet de blog 15 juin 2014

Gérard Manvu

Abonné·e de Mediapart

J'ai trop bien réussi (apologue humoristique pour l'édification morale de la jeunesse.)

Gérard Manvu

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                                                        I

Ce soir je fête ma dernière victoire. Il va y avoir de l’alcool et des psychotropes… On va se laisser aller à toutes les folies. Toutes les filles qu’on a recrutées devront se montrer à la hauteur de l’événement.

Les bécasses, elles croient vraiment qu’on va leur faire passer un casting pour une série norvégienne !… C’est incroyable ce que le chômage a pu nous faciliter la tâche à nous les  libertins … Oui c’est comme ça qu’on nous appelle chez les journalistes. Des  libertins ! Ah ce n’est vraiment pas rendre hommage à ceux qui se sont démenés sous l’Ancien Régime pour que les gens aient le droit de prendre du plaisir sans se faire crucifier…

On va tout se permettre, ce soir. Du bon plaisir bien sale et qui éclabousse, obtenu à coups de liasses de billets.

Mes  salariés  sont prêts, ils sont plus à mes ordres que jamais. Il faut dire que j’ai augmenté les primes de nuit : jusqu’à 120 % du salaire brut si les performances sont avérées.

C’est la seule vraie motivation, on a beau dire : tout le reste est un mythe. Du fric, bon sang, de la fraîche, de l’oseille, du pognon, de la thune… Je ne connais aucun autre ressort chez l’homme. Pensez-vous que Judas ait cherché autre chose en trahissant le malheureux de Nazareth ?

Payez bien vos employés, ils gazeront consciencieusement tous les enfants que vous leur confierez à exterminer. Et si vous leur donnez des gratifications supplémentaires, proportionnelles à leur efficacité génocidaire, par reconnaissance, ils y mettront du cœur et de la conscience professionnelle. Ne jamais regarder à la dépense quand il s’agit de payer le crime.

Moi je connais l’humain. Je l’ai tellement observé et démonté puis remonté… Et je n’ai jamais cherché à changer quoi que ce soit, seulement à mieux faire fonctionner les rouages que j’avais identifiés.

                                                       II

Ça y est, la soirée va commencer. J’ai la forme aujourd’hui. Je sens que ce sera encore meilleur que toutes les autres fois. Le champagne mousse très haut et le scotch a une couleur encore plus ambrée qu’hier. Toutes ces filles magnifiques aux tenues indécentes, que ne sont-elles pas prêtes à faire pour quitter leurs cités en déshérence et leurs familles surendettées ?

Ce soir ce sera l’Orgie suprême, définitive, canonique, celle dont un humain ordinaire dit, au petit matin migraineux et dépressif : « Après ça, on ne peut que mourir !... »

Moi je survivrai, je le sais. Je n’ai jamais de ces états d’âme qui prouvent la faiblesse de la condition humaine. Rien ne peut me tuer. C’est terrible d’ailleurs de savoir que même si on voulait en finir, ce serait impossible… Savez-vous que si vous voulez vous venger vraiment de votre pire ennemi, c’est la vie éternelle qu’il faudrait pouvoir lui infliger comme peine ? Les imbéciles qui militent pour le rétablissement de la peine de mort, s’ils savaient que c’est le plus beau cadeau qu’ils feraient à tous ces misérables qui deviennent criminels parce qu’ils n’ont seulement pas le courage de se suicider…

Ce soir, je vais dépasser les limites, je le sens. Il va y avoir du coma éthylique, de la violence, un terrible accident de la circulation à six heures du matin dans le virage de la Ferté-Bouquet, au bout de la redoutable ligne droite qui propulse une bonne dizaine de jeunes chaque année dans le ravin des Ours, après une belle nuit de défonce…

                                                      III

 Bigre, j’ai renversé mon cocktail sur mon smoking… Il va vraiment falloir que je fasse plus attention et que je me tienne mieux que cela. Qu’est-ce qu’elles ont, les fausses ingénues, sur la piste de danse ? Ah oui, ça vous fait rire ! Vous vous êtes vues ? Ivres, les pupilles dilatées, les collants filés… Au lieu de vous moquer de moi, vous feriez mieux de penser à l’état dans lequel vous allez sortir d’ici dans quatre ou cinq heures… Si vous en sortez !...

Heureuse époque, pourtant : plus de morale, de vraie religion, d’éducation. Plus de famille, une école en plein désarroi, des gouvernants corrompus, des armées limitées à de simples unités de mercenaires, la haine et le fanatisme comme derniers idéaux identifiables… Heureusement qu’il va bientôt y avoir la guerre. Une vraie, une belle, une longue et abominable guerre, chimique, nucléaire, bactériologique, terrestre, maritime, aérienne, où tous les coups seront permis, les massacres de civils, la  purification ethnique, les viols collectifs, la torture, le harcèlement, les expériences médicales, et surtout, oh oui, surtout, surtout, le clou du spectacle, le grand œuvre, la friandise suprême : les dégâts collatéraux , comme disent les «observateurs internationaux », repris en chœur par tous ces prétendus journalistes tellement heureux en temps de guerre ! Ah oui, là, il y a du grain à moudre, vous avez tous votre chance quand le canon gronde, un bon reportage embarqué et ça y est, votre carrière est définitivement assurée, la guerre, c’est vraiment la providence des tire-à-la-ligne…  Et si jamais il tombe sur un  dégât collatéral  à filmer, là, c’est la gloire éternelle pour le porte-caméscope de l’agence de presse Mondial News, partenaire du groupe d’investissement international auquel est alliée l’O.N.G « Prothèses sans frontières » …

Je devrais leur en offrir moins souvent, tiens, des opportunités comme ça, à cette bande de charognards, il faut absolument que je me contrôle désormais…

                                                      IV

Pourquoi est-ce que je m’entête à organiser des soirées et des orgies, alors que je pourrais rêver seul dans ma chambre et refaire le monde sans même avoir à le côtoyer ? Refaire le monde... Oui, je suis ironique, il faut bien passer le temps… Détruire le monde, voulais-je dire, le saccager, le pourrir et le désosser, le réduire en poussière : tout cela, je peux le faire. Mais à quoi bon ? Que ferais-je ensuite de mes jours et de mes nuits, de ma solitude oisive, de ma vacuité éternelle ? Comment supporter la vie sans personne à persécuter, sans un seul être à faire souffrir, sans une femme à dominer, un adolescent à harceler, un enfant à torturer, un peuple à désespérer ? Alors j’organise des soirées, je paie, je salarie, je corromps, j’embauche et je débauche, j’humilie, je nourris de faux espoirs, je suis le maître des illusions et des désillusions, je rends heureux et je désespère à ma guise, juste pour tromper mon ennui et tout cela parce qu’un roi sans divertissement est un roi misérable, comme disait mon ancien adversaire Blaise Pascal. Et à quoi servirait un grand patron si tous ces petits plaisirs partagés devenaient impossibles?

                                                       V

 Qu’est-ce qu’elle me veut, la blonde qui me sourit en ce moment ? Elle me fait les yeux doux parce que je suis habillé en Saint-Laurent, et que, si elle arrive à me séduire, c’est comme si elle héritait la fortune de Salomon ? Elle croit que je suis un simple mortel sensible aux maquillages de bazar et aux décolletés de carnaval ? Pauvre gamine, cherche plutôt un de mes employés, ça peut marcher avec eux, mais fais attention tout à l’heure quand il te ramènera, ferme les yeux juste avant le ravin des Ours… Pardon ? C’est à moi que vous parlez ?

Eh non, ce n’est pas à moi, mais à l’image que je projette, à l’avatar qui me sert d’apparence humaine. Je ne supporte plus ce malentendu permanent. Cette facilité dans laquelle je me complais depuis si longtemps…

Il faut pourtant que je me ressaisisse, que je reprenne la main.

Je ne supporterais pas non plus de laisser éternellement mes employés abuser les jeunes filles sans jamais m’en mêler personnellement.

A trop séduire, on devient prévisible : tel l’abuseur de Séville, j’ai besoin de changer d’air et de trouver de nouveaux territoires pour y étendre mes conquêtes. Comprenez-vous cela ? Je n’en peux plus de réussir toujours, de briser sans coup férir tous les couples dont je croise la complicité, de rendre folles toutes les femmes mariées et de venir à bout de tous les hommes saisis par le doute… Il faut que je trouve un autre jeu, une nouvelle raison de vivre, sinon je sens que je vais sombrer dans le désespoir…

                                                      VI

 Cette nuit je ne me contenterai pas de mes artifices habituels. J’ai décidé de franchir le cap, de montrer enfin pourquoi je me suis fait virer de chez le vieux là-haut, de mettre au grand jour mes véritables projets ici-bas. « Tu t’es rebellé contre moi, petit con, tu vas t’en souvenir pour l’éternité ! » Voilà comment il m’a congédié le daron, et chassé de son parc d’attractions pour volatiles asexués ! Quelle aubaine ! Je me suis rebellé encore une fois et j’ai essayé de rester, mais il m’a envoyé ses vigiles qui m’ont pris sous les aisselles et m’ont balancé sans ménagement dans le vide sidéral où j’ai erré en semi-apesanteur pendant des décennies d’angoisse, de solitude et de neurasthénie. Mon immatérialité m’a évité à la fois l’écrasement, la dénutrition et l’ivresse de l’apnée prolongée. J’ai fini par atterrir, dans un état dépressif extrême, avec la haine au ventre et l’obsession de me venger à tout prix du maître, du parrain de toutes ces mafias de la vertu. J’ai traversé ensuite une longue période de réflexion fébrile et douloureuse, où je me suis fait voyant, comme l’Arthur : période à l’issue de laquelle j’ai décidé de créer ma propre entreprise, concurrente directe de celle de mon ancien patron. Et pour cela, je n’ai pas manqué d’aides publiques… J’avais enfin trouvé un sens à mon existence : après une première vie de rebelle anarchiste et n’aspirant qu’à jouir sans entrave, j’avais l’opportunité de devenir le plus impitoyable des entrepreneurs, le plus cruel des meneurs d’hommes, le général le plus généreux du sang de ses hommes de toute l’histoire de l’univers… N’était-ce pas là la plus belle reconversion possible pour un salarié ambitieux licencié avec un tel mépris et une telle brutalité ?

                                                       VII

 On raconte que mon nom vient du fait qu’étant d’une beauté sans égale, j’illuminais tous ceux qui m’approchaient au point que les ténèbres leur apparaissaient soudain comme le marché d’Athènes en plein midi, au mois de juillet, lorsque Diogène s’y promenait avec sa lanterne… C’est vrai que je suis très beau, tellement beau que je ne peux décemment aimer personne d’autre que moi, comme Narcisse. Le chef disait même que j’étais le plus beau de ses collaborateurs, je pense qu’il était lui aussi fou amoureux de moi. Oui, il faut que je vous le dise : mon ancien patron est gay, il paraît même que c’est à mon contact qu’il l’est devenu. Et je vais vous faire LA révélation du siècle : c’est parce que je me refusais à lui qu’il m’a chassé de son territoire, par dépit, à la suite d’une blessure d’ego… Ses fidèles les plus fanatiques n’ont jamais voulu admettre cette réalité pourtant belle et romanesque ; je ne sais pas pour quelle raison, mais ils ne rêvent que d’un gourou hétérosexuel, patriarcal et misogyne, et l’idée que leur créateur puisse avoir une orientation sentimentale différente de celle que les gardiens de la secte leur prescrivent leur est insupportable. C’est pour cela qu’ils manifestent avec tant de haine contre toutes les réformes que les sociétés humaines finissent toujours par admettre comme inévitables.

                                                   VIII

 Vous l’avez compris : j’en ai assez de cette vie insipide et routinière. Tous les soirs l’alcool, la dope, le sexe, les délices frelatés de la manipulation, les senteurs fades et entêtantes des rencontres libertines…  Ce soir sera le dernier, c’est décidé. Je vais frapper un grand coup, renverser la table, donner une salutaire accélération à l’histoire de l’humanité. Il n’est que temps : tout est en train de se déliter, et si je laisse faire, on ne sait jamais, le boss pourrait reprendre la main et revenir en maître dans le jeu…

On risquerait de voir ressurgir les processions de pénitents dans nos villes si soigneusement stérilisées et  sécurisées : les autodafés recommencent déjà avec les livres pour enfants, pourquoi pas la nomination d’un grand inquisiteur dans chaque quartier ? J’ai déjà trop perdu de temps avec ces fariboles que les hommes habillent commodément sous l’hypocrite appellation d’hédonisme… Au boulot, camarade, tu ne peux plus attendre !

J’entends déjà les cris des possédés que l’on exorcise à l’aide de décharges électriques et sous les coups de matraque de la « milice sacrée. » Les baignoires se remplissent pour qu’on y plonge la tête des nouveaux hérétiques. Le massacre des indigents et des réfractaires est en marche, on y crucifiera tous les malcroyants, les malparlants, les malaimants, les malgagnants, les malvivants…

                                                       IX

 Je reviens à la question de mon nom. C’est un point essentiel de mon histoire personnelle. Certains prétendent que mon nom signifie : celui qui porte en lui la lumière, l’archange lumineux en quelque sorte, en raison de ma légendaire beauté. Et d’autres experts en mythologie disent qu’il s’agit en fait d’une adaptation du mythe de Prométhée à l’usage des chrétiens. Le fameux titan est  censé avoir volé le feu aux dieux de l’Olympe pour le donner à l’homme, ce qui aurait provoqué la fureur de Zeus. Celui-ci, pour contrer la puissance démesurée qui venait d’être offerte aux hommes, est accusé d’avoir créé la femme, en la personne de Pandore, dont nous savons tous les cadeaux qu’elle a faits à la gent masculine… Cette transposition permet incontestablement de faire coup double, en remplaçant  Pandore par Eve : j’ai mis longtemps avant de comprendre l’habileté de cette superposition d’images.

Il paraît que j’ai voulu prendre la place du boss et qu’on m’a chassé pour cette raison, comme Prométhée que Zeus a fait enchaîner à un rocher. En tout cas, personne ne m’accuse d’avoir inventé l’engeance humaine, contrairement à mon homologue titanesque… C’est mon ancien patron qui a commis cet exploit, c’est donc lui qui aurait dû être chassé. Voire enchaîné… Mais pour ce qui est de lui dévorer le foie, vous repasserez : vu ce qu’il picole là-haut tous les jours avec mes anciens collègues, son organe doit être en acier trempé. Et moi, je le jure, je n’ai jamais fait cadeau du feu aux humains, je me serais bien gardé d’une telle folie, qui va bientôt d’ailleurs causer la fin du monde. Alors en ce qui concerne l’origine de mon nom, je vous laisse seuls juges…

                                                       X

 Pourtant, le feu, vous l’avez deviné, c’est ma passion secrète, ma folie, mon vice, mon obsession, la fêlure originelle de ma création. Et c’est plus fort que moi, ce soir, comme j’en rêvais avec une terrible concupiscence depuis des heures, j’ai incendié le dancing. Dès que les premières flammes ont surgi, les cris ont jailli et tout le monde s’est rué vers les issues de secours dans une bousculade indescriptible. Les minauderies de la séduction, le vernis de civilisation qui rend si brillants les enfants gâtés, les mondanités hypocrites, tout cela a volé en éclat et il n’est plus rien resté de toute cette belle assemblée qu’on appelle la jet-set : les filles recrutées pour la soirée ont écrasé sous leurs talons les mains des quelques vieux séducteurs, à la peau liftée et aux implants capillaires encore frais sous leurs perruques, qui n’étaient même plus capables de courir sans tomber ; les faux dandies de la finance ont projeté contre les murs leurs amis qu’ils disaient les plus précieux pour être les premiers dehors ; les serveurs ont abandonné leur obséquiosité tarifée au profit de leur instinct de conservation et ont profité de leur connaissance des lieux pour être les premiers sortis d’affaire. Maintenant l’odeur de matériaux brûlés est insoutenable, les pompiers s’épuisent à tenter de sécuriser les lieux, la fumée a envahi la ville et les sirènes hurlent au milieu de l’affluence des curieux et des familles de clients. Ils auront beau faire, s’échiner à tenter d’arrêter l’incendie, ils n’y pourront rien : la sécheresse qui s’est abattue sur le continent cet été condamne tout espoir de réussite. Le feu va gagner les forêts de résineux, puis s’étendre aux zones habitées, celles des pauvres d’abord bien sûr, puis peu à peu, il gagnera les parties résidentielles de la ville, les friches industrielles, le site de distribution électrique, le complexe pétrochimique, les installations militaires, pour s’épanouir ensuite en franchissant le versant est de la vallée et alors, plus rien ne pourra l’arrêter, jamais. Les hommes et les femmes s’enfuiront, du moins ceux qui en ont la force, fous d’angoisse et dans un état de fureur égocentrique indescriptible, cet état hideux qui caractérise l’humain débarrassé de tous les faux-semblants de ce qu’on nomme avec beaucoup de drôlerie bonne éducation, politesse, respect. Ils auront beau s’enfuir aussi vite et aussi loin que leur santé le leur permet, le feu va plus vite qu’eux et les rattrapera tous. Plus d’électricité, plus de pompes à eau, plus de services de secours, plus d’organisation collective : le sauve-qui-peut général comme dernier sursaut dérisoire de la civilisation… Eh oui, j’ai fini par le faire : mais pour tout dire, si les hommes n’avaient pas transformé leur milieu naturel en désert, c’est eux qui auraient gagné. Ils m’ont rendu la partie tellement facile…

                                                       XI

 Et maintenant, que vais-je devenir ? J’ai tellement réussi ce que je considérais comme ma mission que je n’ai plus rien à faire, je vais me retrouver de nouveau dans la solitude, le doute, l’angoisse, l’oisiveté, la déréliction. Et pour l’éternité cette fois… Je n’aurai pas de deuxième chance, il n’existe nulle part dans l’univers une autre espèce capable à la fois de me divertir autant et de m’obliger chaque jour à inventer un nouveau fléau pour alimenter sa soif inextinguible de destruction et de jouissance simultanées.

C’en est donc fini de mon règne, je suis désormais un empereur sans peuple, un seigneur sans vassal : condamné à l’éternelle inaction dans le ténébreux silence de la mort de l’homme, je vais méditer sur l’absurdité de l’univers sans autre objet de réflexion que moi-même. Et qui peut me dire si j’existe encore, en définitive ? Si la conscience humaine n’est plus là pour me penser, me solliciter ou me haïr, m’inviter ou me repousser, puis-je encore seulement conjuguer le verbe être à la première personne ?

Plaignez le pauvre diable qui s’est condamné lui-même à retourner au néant par sa volonté de puissance et la certitude de son infaillibilité.

Voyez vous-mêmes où je suis tombé : en être à implorer la pitié de l’homme quand il n’est plus, au cas où cela me ferait exister encore un tout petit peu, rien qu’un instant, juste une dernière fois, s’il vous plaît, je vous en prie, par charité…

Laissez le prince obscur regagner vos pensées

Utilisons le temps qui nous reste à rêver

Comme un dernier hommage au seigneur de la nuit

Imaginez son deuil lors du dernier repas

Faisons la paix cherchons un lien une autre vie

Embrassons l’horizon et adorons la pluie

Revenez il est temps vous me manquez déjà.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.