Jeudi 5 avril - À la pause de cinq heures je cueillais des pissenlits, pour allonger notre maigre ordinaire, lorsque Notre camarade pierrot estrade, rencontré chemin faisant, me donna rendez-vous pour une réunion exceptionnelle. Elle était prévue pour le soir même.
Elle eu lieu au bloc quatre, côté Marcel. En plus des politiques la direction du parti avait convoqué quelques camarades des plus sûrs.
l'ordre du jour de cette réunion devait porter uniquement sur les conséquences éventuelles de l'avance des troupes américaines. Réunion que nous devions tenir secrète, ne pas en parler même à nos camarades de « triangle ».
Deux hypothèses furent envisagées :
Premièrement étant donné l'avance des troupes américaines le commandant du camp appliquez un ordre d'évacuation.
Dans ce cas le devoir de tous et Les communistes en particulier, et de tenter de s'évader au cours du repliement.
Deuxièmement le commandant, que l’on pense moins nazi que certains officiers allemands, nous abandonnera à notre sort en se retirant la nuit avec ses hommes.
D'après nos renseignements c'était la deuxième hypothèse à laquelle il aurait fallu s'attendre. Cela posait pour nous de nombreux problèmes d'organisation. Étant donné que dans cette éventualité le camp serait privé de sa garde habituelle. Notre camarade Pierrot nous fit un rapport sur les différentes mesures envisagées.
Un rapport fut établi en accord avec nos amis de toutes les nationalités.
Ce rapport prévoyait un ensemble de dispositions qui m’inspirait alors hautement confiance.
La discipline, la surveillance des suspects, la garde de la cuisine, des réserves, des bureaux furent envisagées.
Le soir, après l'appel, le chef de block m’annonce que je suis versé au lager commando. Cette nouvelle situation qui ne m'aurait pas fait sourire quelques semaines plus tôt, à cause du froid, me fait plaisir maintenant..
J'échappe ainsi au contrôle. Et je n'ai que faire d’un certificat de bons services pour l'Allemagne nazie. Je vais mettre à profit le temps dont je vais disposer pour lire, étudier, Me reposer.