Mardi 17 avril 1945
En sortant du camp je me suis attardé à contempler les jardins qui nous environnent.
Il y a plein d’arbres fruitiers de petite taille. Je le remarque surtout aux cerisiers que seuls je reconnais.
L'effet que produit ces jardins est remarquable, allées bien tracées et entretenues, terrain proprement retourné. Les fleurs, les arbres en escalier forment un tout sur lequel mes yeux errent avec plaisir. Les arbres en fleurs contribuent évidemment aussi au charme que cette vision donne. Je ne me souviens pas d'avoir remarqué en France des jardins aussi bien entretenus.Dans un jardin un bonhomme sème des graines. Il apporte beaucoup de soin à son travail, facilité par un petit semoir à mains, qui me semble bien pratique, une sorte de petit entonnoir avec 2 roues et un petit manche, C'est tout.
Je suis indisposé par l’indigestion, c'est à peu près général. Le ravitaillement est de plus en plus abondant. Desport Ducro, les Bordelais arrivent au camp. Ils se sont échappés après Barby. Ils ont donc passés l’Elbe. Après le passage de l’Elbe de nombreux camarades étaient encore dans la colonne. Cochard et Marion en étaient.
La nuit la bataille fait encore rage. Magdeburg n’est pas encore totalement aux Américains.