Ceux qui ont pratiqué la boxe connaissent bien le corner, c’est l’endroit où, immobilisé par l’adversaire, les coups pleuvent en rafale. Il en va de même pour le gibier, cerné par les chasseurs. Aujourd’hui, c’est nous le peuple, qui se trouve dans le corner, après 35 années de folie financière. Même la Banque Centrale Européenne ( BCE ) est prise au piège. Elle " injecte " mensuellement ( Quantitative easing – QE ) 60 milliards d’euros dans des rachats de « créances pourries », espérant accélérer le nettoyage des bilans bancaires et relancer l’inflation avec la croissance, tout en facilitant le financement des Etats avec de l’argent bon marché. Comme cela ne fonctionne pas, on en arrive à passer à la vitesse supérieure : prolonger la durée de l’expérience, majorer ce QE mensuel en le portant à 80 milliards, passer en taux d’intérêt négatif le dépôt des liquidités des banques commerciales auprès de la BCE, l’argent ne se retrouvant pas dans les investissements et la demande générale. Tout cela se met en place, en croisant les doigts pour espérer une relance de la croissance avec du crédit très bon marché, c’est le dernier espoir avant le chaos, celui de la ruine de beaucoup et bien sûr des classes moyennes et des petits possédants. Alors, pourquoi ne pas réinventer l’ancien système ou un système similaire, celui qui a permis les 30 glorieuses. Les 5 ou 6 grandes monnaies mondiales s’ajusteraient sur la base de leur compétitivité et leur développement social, au regard de parités plus ou moins fixes. La mondialisation actuelle, sur la base d’une concurrence internationale sauvage, ne mène qu’à la déflation, compte tenu de l’obligation de diminuer les coûts pour conserver sa compétitivité, et au rejet des valeurs humanistes, le pire ennemi du progrès de l’homme. Il est plus que temps de prendre le problème à bras le corps et d’inventer un nouveau système monétaire international, qui convienne ou non aux Etats Unis, et au roi dollar.
Billet de blog 15 mars 2016
Le corner
QE ou KO
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.