Le drame agricole

Comme tout tissu économique, le monde de l’agriculture est composite, diversifié à l’extrême, les gros exploitants y côtoient les petits, les tous petits, il en existe encore. Drame de l’endettement, de la course au machinisme et à l’extension, cette nouvelle crise touche un milieu professionnel parcouru par des courants syndicaux et politiques divers. Son enracinement rural plonge aussi très loin dans notre histoire collective. La fidélité à la religion y est encore une constante sociologique, on y rêve de justice, de considération, de récompense dans l’au-delà. Tout amalgame s’avère cependant quelque peu hasardeux. Les gros céréaliers n’ont rien de comparable aux éleveurs, ni aux producteurs de lait, si ce n’est que le marché, le grand marché capitaliste, dans ses excès, touche maintenant de plein fouet, « les gros, comme les petits ». La vie dans la « jungle agricole » ou on lorgne souvent sur les terres du voisin pour survivre est dure et le « monde paysan » est un monde que ne connaissent souvent les citadins qu’à travers des images péjoratives, on lutte pour ne pas disparaître. Après la crise de la pomme de terre, terrible en 2015, c’est celle du lait et de la viande porcine qui s’amplifie, le cours des céréales s’inscrit aussi en fort recul. Ce ne sont pas des politiques libérales qui vont solutionner les problèmes, mais bien la régulation administrative et la mise en œuvre d’une large politique de soutien public aux exploitants en difficulté. On est loin du libéralisme de certain… comme solution, la fin des quotas signifiant souvent la disparition programmée de beaucoup. Alors, Oui, la social-démocratie n’est pas une honte. Rappelons quand même que l’office national interprofessionnel du blé (ONIB ) a été créé en 1936, et pas sous un régime libéral !!