Dans l'argumentation en faveur d'une intervention militaire par la France en Syrie, avancée notamment par Farouk Mardam Bey et Patricia Adam dans ces colonnes, il existe une faille conceptuelle majeure: à savoir que la résolution des conflits est mieux accomplie à une échelle régionale.
S'il convenait que la France et la Grande-Bretagne interviennent en août 1995, après le massacre de Srebrenica, c'est parce que la Bosnie est en Europe. A même époque, l'intervention française au Rwanda se révéla une erreur aux conséquences tragiques.
La doctrine Monroe (1823), avec sa maxime "L'Amérique aux Américains", est une formulation de cette sagesse des nations.
Certes pas une panacée, mais clairement un moindre mal.
Le cas-limite du Kosovo (1999) est intéressant et révélateur. Convenait-il que l'Otan intervienne ? ou fut-ce l'amorce d'un dérapage fatal, qui conduisit aux désastres des interventions en Afghanistan, puis en Irak ?
Cela mérite au moins considération et réflexion.
En pratique, une expérience séculaire suggère que diplomatie et pondération font mieux que force et démesure.
Gérard Toulouse, physicien, Paris
