Après ce premier tour des départementales, au vu de tant d'analyses, de critiques et d'interrogations, je suis porté - dans l'espoir que le second tour puisse faire apparaître un ressaisissement défensif à l'égard de la progression des droites - à faire de la situation un très inquiétant raccourci simplificateur :
- le hollandisme, en comptant des cadres et des militants de plus en plus marqués de foi libérale et appelés par le premier ministre à douter des valeurs de la gauche traditionnelle, est de moins en moins apte à mobiliser l'électorat populaire;
- aussi, est-ce le lepénisme qui, lorsque cet électorat populaire ne s'abstient pas, en capte partout les voix : par ses atouts d'unir à ses postures de combat à l'encontre de l'Europe et à l'encontre de l'Islam, un langage de socialisme patriotique;
- tandis que le sarkoysme progresse d'autant qu'il reprend les positions du FN de rejet de l'immigration et de "l'assistanat";
- et c'est cet esprit, enfin, qui, à raison des complaisances et des démagogies, semble bien, parfois, hélas, contaminer jusqu'à l'offre d'une part de la "gauche" et jusqu'à des affects de son électorat.
Ainsi, les trois clans qui dominent la vie publique française sont pris dans le mouvement d'un cercle vicieux que ne parviennent à rompre des forces politiques diverses bien plus modestes , (le souverainisme de Debout La France , des centristes de progrès , des Verts , des gauches "radicales" ou, plutôt, à désigner comme indépendantes de la majorité du PS ) mais qui se voudraient porteuses d'un avenir plus raisonnable que celui dont nous sommes menacés par la droitisation générale de la France .
L'un de ses résultats n'est-il que lorsque la majorité aux affaires et l'opposition ordinaire s'affichent - l'une par désistement républicain, l'autre de manière moins claire - comme des adversaires absolus du FN, toutes deux semblent bien surtout portées à le faire, au nom de leur conformisme partagé, afin d'affirmer et garantir le bien fondé de leur politique européiste ?
On voudrait que la même détermination anime la gauche (même libérale) en faveur des protections nationales nécessaires aux plus défavorisés et que la droite (même décomplexée) comprenne bien que les valeurs "républicaines" devraient exclure que notre République puisse être conduite à s'inspirer de l'extrémisme ou de l'ostracisme vis à vis de quiconque vit sur notre sol.