Jean-Claude Juncker, aurait proposé lundi au Premier ministre grec, Alexis Tsipras, une solution "de dernière minute" comportant deux ouvertures : sur le respect du niveau de petites retraites et sur la question de la "soutenabilité de la dette"... en échange de l'engagement du gouvernement grec à faire campagne pour le oui au référendum, a précisé une source de la Commission.
Quoique il s'en suive, il faut mettre en exergue que ces deux ouvertures n'ont été possibles que parce que le rapport de forces est si incertain que les Européens ont effectivement peur d'un grand "non", même si bon nombre d'analystes estiment que le "oui" l'emportera par suite du désarroi des milieux sociaux grecs les plus modestes se réfugiant dans le fatalisme et les habitudes de céder aux puissants, comme dans l'irritation de tout le monde de l'import/export et de bien d'autres commerçants et financiers , et par suite bien sûr du rôle des droites diverses qui sèment la panique en se voyant déjà revenues aux affaires à Athènes.
Voilà qu'une force populaire encore au pouvoir dans un petit pays bien isolé, est confrontée toute seule à la coalition de tant de medias, de tant d'économistes ( sauf des deux Nobel, Stiglitz et Krugman qui, de même qu'un surprenant Langlet à saluer spécialement - mettent en exergue la responsabilité des Européens en cas de Grexit obligé), est combattue à mort par l'alliance des grands prédateurs capitalistes de tout l'univers ( La Chine est bien d'accord avec l'Europe, sa complice commerciale permanente, pour soumettre la Grèce à la compétition du libre échange) , tandis qu'il y a, envers un fidèle à l'UE, une réserve de la Russie (ne voulant pas se présenter en relai de financement), au point que ce gouvernment populaire est sans aucun soutien dans le monde (sic et sans jeu de mots) . En France, ce pouvoir grec est sous le bombardement politique de ses ennemis de classe évidents tels que s'affichent, par la bouche de Sarkozy, "les républicains" et il a été un peu victime des louvoiements politiques de cousins socialistes bien lointains qui ne vont pas se brûler pour les Grecs alors qu'ils n'ont rien fait pour les Français et qu'ils laissent traîner l'idée que le défaut grec va coûter 600 eeuros/an à chacun d'entre nous (c'est un mensonge, puisque la question de la dette grecque pourrait être pour partie traitée, comme l'a dit, pertinemment en l'espèce, Mélenchon, par des jeux d'écriture créateurs de monnaie européenne et , "sans danger pour quiconque" - ce qui donnerait raison à Sapin qui tient tellement à rassurer nos égoïstes concitoyens).
La leçon grecque pourrait mal se poursuivre si l'approbation de l'ultimatum sacralisait les intransigeances européennes et plongeait le pays dans la pauvreté et la servitude , comme elle pourrait comporter une belle nouvelle étape : celle qui ferait que seul contre tous, Syriza, par le declanchement du referendum (on attend toujours la publication officielle de l'ultimatum des créanciers, puisque cela doit fournir le meilleur argument de rejet) pourrait obtenir des conditions plus acceptables pour recevoir l'aide financière prévue et pour rester, selon son souhait, dans l'eurozone.
Loin de conduire à une sortie de l'Euro et aux fléaux qui en résulteraient évidemment si le pays n'était pas accompagné pour réussir cette sortie, un NON franc et massif contre le plan des créanciers - qui seraient obligés dès lors de l'amodier profondément (comme Juncker vient de montrer qu'ils y étaient déjà obligés d'y penser pour ne pas voir l'Eurozone mise à mal) est le seul moyen pour la Grèce de rester dans l'Euro en n’étant pas mise à genoux et très maltraitée