Il nous faut un Président normal et un Parlement normal. Assez de Ve république exacerbée ! La politique voulue par le Président a conduit à une déroute sans précédent aux municipales. L’existence même du PS, son enracinement sont atteints d‘un seul coup. Le coup est terrible, la terre a été retirée de sous nos semelles. La base de notre implantation est déracinée. On est revenus avant 1977. Ce n'est pas parce que la société se « droitise », c'est parce que la gauche que nous sommes ne répond pas aux attentes de son électorat de gauche. Le désastre va s’inscrire en profondeur, aux élections européennes, le 25 mai, en septembre au Sénat, et rien désormais ne sera capable d’empêcher la perte de 19 régions sur 20 en mars 2015… si l’orientation n’est pas changée !
Que les députés le sachent une fois qu’on aura perdu les régions ce sera leur tour, ils en sortiront à 50 députes sur 300 actuellement.
Pour sauver la gauche, pour réussir, l'orientation doit changer, pas être maintenue aux forceps.
La volonté affichée du président a été de continuer à donner 35 milliards au Medef et d’enlever 50 milliards de notre bien être, de nos services publics pour les donner aux banques. On s'use à rembourser les intérêts d'une dette qu'on ne remboursera jamais. On ne va même pas chercher les dizaines de milliards qui manquent parmi l'oligarchie de notre pays qui se goinfre comme jamais. Les riches s'enrichissent et on n'est même pas capables au nom du salut public de prélever les dividendes qu'ils extorquent au travail. En plus le Président a annoncé la baisse des salaires bruts, c’est à dire des cotisations sociales des salariés, ce qui est inouï !
On a du mal à comprendre comment un grand espoir, un grand parti se suicident ainsi.
Le PS dirigeait tout, 2 villes sur 3, 61 départements sur 100, 20 régions sur 22, l’AN le Sénat, la Présidence, il avait tous les moyens d’affronter la finance, d’affronter les politiques intégristes libérales absurdes qui coulent l’Europe, et faute de le faire, il commence à tout perdre, il perdra tout, exactement comme les autres partis socialistes qui ont fait cela avant lui…
On peine à y croire. Le processus sera t il réversible si la « confiance » est votée à ce gouvernement qui annonce pire qu’avant ? Le message des électeurs de gauche, du peuple, du salariat, des chômeurs qui se sont massivement abstenus n’est pas été entendu, pas d’un décibel, pas d’une oreille.
Actuellement continuer comme si de rien n’était après le 23 et 30 mars, imposer un gouvernement minoritaire sur une ligne minoritaire, c’est une sorte de coup d’état contre les électeurs, contre la majorité parlementaire, contre la majorité de la gauche et la majorité des socialistes !
Alors qu’une cinquantaine de députes débattent courageusement, intelligemment, pour s’apprêter à ne pas voter la confiance est ce un « risque » dans ce contexte ? Non, car les choses sont malheureusement claires, en quelques phrases, le nouveau premier ministre et le gouvernement ont tout dit : « ce sera comme avant en plus fort, plus dur, plus loin ».
L’exemple du Pasok qui, en Grèce, est passé, avec ce genre de politique suicidaire entêtée, de 44 % des voix à 4 % des voix, nous semblait étranger, lointain, impossible ici… Et puis c’est ce qui nous arrive, brutalement, de plein fouet.
Ne pas voter n’est pas créer une situation de dissolution de l’Assemblée, c’est imposer la démocratie ! C’est imposer le pouvoir du Parlement contre le pouvoir d’un seul homme.
Si un gouvernement est retoqué, il revient à un président démocrate, d’écouter, de respecter, non seulement le vote des électeurs, mais celui de leurs élus, les députés.
S’il n’y a pas confiance, cela voudra dire qu’il faudra que le président entende le Parlement, ce serait un bien, un progrès dans la Ve république : il devra renommer un autre Premier ministre, une autre équipe gouvernementale, qui corresponde aux aspirations de la majorité parlementaire et à la majorité populaire. Y aura t il mal, y aura t- il instabilité à cause de cela ? Non il y aura un pas en avant dans la démocratie participative tant vantée dans les discours !
Quand on pense que le gouvernement va « renégocier » quelques miettes de sursis-à-mal-faire avec des gourous fanatiques libéraux comme Olli Rehne à Bruxelles, pourquoi ne renégocierait il pas avec son Parlement, avec sa majorité ?
Le gouvernement homogène motion 1 du congres de Toulouse ne représente ni la majorité du parti socialiste, ni celle de la gauche. Le départ des Verts est un grand échec. La coupure avec le FDG est un autre grand échec. De toute façon, rembourser la dette en priorité aggrave les malheurs, les inégalités, la misère, le chômage et la dette s’envole comme partout ailleurs. Il n’y a pas d’autre choix que de renégocier, de réviser, de corriger. Que les députes jouent courageusement leur rôle, que le parti socialiste se réveille, que la renégociation de l’orientation sociale soit imposée avec la Présidence !
Il ne faut pas faire pareil plus vite plus fort plus loin. Il faut faire différemment. A gauche.
GF