Mon intervention au congrès de Poitiers
Je disposais de 5’, je parlais tard dans le débat le samedi en fin d’après midi, mon intervention a même failli être supprimée, je n’ai disposé que de 4 minutes, et sous cette pression j’ai un peu réduit le texte ci dessous que j’avais envisagé :
https://www.youtube.com/watch?v=OSv3DQ9tC_U&feature=youtu.be
Chers camarades,
Il n’y a jamais eu de socialisme ni de communisme nulle part dans le monde. Le socialisme est une idée neuve face à la barbarie capitaliste qui conduit le monde à sa perte. 87 hommes possèdent plus que la moitié de l’humanité. 1 % des hommes possèdent plus que 3,5 milliards d’humains. Ce pillage de la majorité de l’humanité par une minorité insatiable mène inéluctablement aux guerres, aux pandémies, aux xénophobies, aux racismes, aux obscurantismes, aux désastres écologiques. Pour sauver la banquise il faut nous sauver des banquiers.
En France, deux milliardaires possèdent plus que 20 millions de français et on a 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres en dessous de 900 euros par mois. En France, on a 500 familles détiennent 440 milliards plus que le budget de l’état. Il y a 600 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux. On a 80 milliards de fraude fiscale reconnue et on s’est fixé comme objectif l’année dernière d’en récupérer … deux ! Le scandale de Luxleaks, Jean-Claude Juncker c’est Cahuzac à la puissance 10 000. Pendant 30 ans il a fraudé sur 2400 milliards d’euros avec 340 multinationales dont 58 multinationales françaises, Total en tête, qui sont allées là bas au Luxembourg, blanchir chaque année, 100 milliards qu’elle détournaient des caisses de notre République, des recettes de notre budget. Et on va donner 41 milliards de crédit à ces multinationales et à leurs sous traitants : vous pensez une seule seconde qu’elles vont s’en servir pour créer de l’emploi, et nous aider à obtenir des résultats pour nous aider à nous faire ré élire en 2017 ? Une seule seconde vous pensez cela ? Bien sur que non ! Luxleaks c’est le scandale le plus énorme d’Europe, un trafic d’argent, un blanchiment mafieux, fait par le président de l’Europe, celui là même qui exige des équilibres budgétaires, avec NOS multinationales, NOTRE travail, NOS emplois… L’année prochaine pour 2016, c’est le dernier budget utile du quinquennat, on peut peut-être l’orienter sur la lutte contre la fraude fiscale et aller chercher là les milliards nécessaires plutôt que de les prendre sur notre sécurité sociale, sur les petites retraites, les petits salaires, sur le Smic bloqué, sur le point d’indice gelé dans la Fonction publique, l’argent est là, la République française n’a jamais été aussi riche et les richesses aussi mal réparties ! Quelqu’un me disait « on ne peut pas redistribuer les richesses qu’on n’a pas » : forcément ils les ont prises, ils ont vidé les caisses publiques et ils ont rempli les caisses privées, il faut donc aller chercher l’argent là, baisser les impôts d’en bas mais augmenter ceux d’en haut, ceux des 1%, ceux des multinationales, des 1000 entreprises qui produisent 50 % du Pib.
Et si on veut sauver la fin du quinquennat, il faut aller vite chercher cet argent pour l’emploi : depuis juin 2012, il y a 600 000 chômeurs de catégorie A de plus, depuis juin 2012 il y a 1 300 000 chômeurs de catégorie A, B et C de plus. On ne peut pas comme Manuel Valls ici ce matin nous « féliciter du travail accompli ». C’est le contraire de notre vocation, de ce pourquoi nous avons été élus, nous avions le mandat de faire reculer le chômage de masse or son augmentation est phénoménale !
Il ne faut pas faciliter les licenciements il faut contrôler les licenciements.
Vous savez, je suis allé dans les Vosges, à Docelles, une grande papeterie, la plus belle d’Europe, une rotative de 200 m de long, magnifique, d’une haute technologie, tout à fait rentable, 171 salariés… un financier finlandais a décidé soudain de la fermer ! Les salariés ont monté un projet de Scop viable, soutenu largement. D’abord le patron dit, faute de repreneur qu’il laisse l’usine aux salariés pour 1 euro symbolique. Puis le financier se ravise et exige 12 millions d’euros, ce qui bloque tout. Depuis janvier 2014 la rotative s’use à ne pas servir. Si on avait imposé le contrôle sur les licenciements, on aurait dit « vous n’avez pas le droit de licencier dans ces conditions là, on ne vous y autorise pas ». Et ils auraient été obligés de payer les salaires, depuis 2 ans, 171 salaires, et au bout de 2 ans ils auraient fini par la donner la rotative pour 1 euro symbolique et on aurait sauvé à la fois une merveille technologique et 171 emplois. Mais si on lui dit, « on te facilite les licenciements, tu peux, y aller, et on va faire un barème pour que ça te coute moins cher », alors il fait ce qu’il veut, on est a la merci des actionnaires et des banques au lieu de leur imposer l’intérêt public et celui des emplois.
Je n’ai plus de temps, mon dernier mot c’est « unité ». Car sans unité rien de grand ne peut se faire, aucune élection ne peut être gagnée. Unité des socialistes d’abord. François Mitterrand disait qu’il fait d’abord faire l’unité des socialistes. Là, les motions A et B sont pour une « belle alliance » une belle unité de la gauche. Il faut rassembler les socialistes au gouvernement, ce qui n’est pas fait. Il faut rassembler la gauche au gouvernement ce qui n’est pas fait, non plus. Comment le faire réellement ? On le constate bien sur, maintenant, il y a, à gauche bien sur, une aile libérale d’un côté, et une aile assez gauchiste sectaire de l’autre, mais le cœur de la gauche il est facile a distinguer, il est majoritairement pour une réforme fiscale, pour une réforme bancaire, pour une augmentation des salaires, pour le droit du travail et une réduction de la durée du travail, pour une VI° république laïque, parlementaire, ca fait 5 thèmes comme les 5 doigts de la main, le programme de l’unité n’est pas difficile à bâtir, si on le veut, mais il faut réunir la gauche autour d’une table et pas pour lui dire « voilà c’est a prendre ou a laisser », non il faut accepter de discuter et prendre le temps nécessaire pour s‘obliger a un accord et sortir ensemble d’accord, pour un gouvernement rose rouge vert, le programme qui fera cette unité ne sera pas libéral et évidemment il ne sera pas gauchiste sectaire non plus, il sera réaliste, réaliste, au cœur de la gauche, seul ce programme peut nous sauver en décembre 2015 ou en 2017, un programme socialiste authentique issu de notre grande tradition socialiste depuis un siècle. Pas un programme à la Macron, mais dans la lignée de Jaurès.