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Billet de blog 14 janvier 2016

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François Hollande à ce jour et avec sa stratégie est un candidat perdant pour 2017 Comment sauver la gauche en 2017 ? Comment ne pas être au 2° tour devant un choix LR et FN ?

C’est le moment, après les régionales, on y est : les 17 mois qui viennent préparent les présidentielles du printemps 2017.

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Certes on peut espérer un mouvement social qui change la donne. Cela peut arriver et nous y travaillons. Un mouvement social serait le meilleur remède contre les trahisons du gouvernement Hollande, Valls, contre la casse du code du travail, contre le blocage des salaires et la hausse pharamineuse des dividendes, contre le chômage de masse et la misère sociale. La situation est tellement explosive qu’un tel mouvement peut survenir à tout moment. François Hollande s’est moqué de ceux qui allaient « chercher des manifestants en Grèce alors qu’il n’y en avait pas en France » et de « ceux qui invoquaient sans cesse le thermomètre des luttes ». Qu’il prenne garde cela peut arriver tant la contradiction est grande entre la politique qu’il défend et celle qui est attendu par des millions de nos concitoyens de gauche.

Certes, des millions de militants, d’électeurs sont désemparés, en colére, déçus, abattus, divisés et « n’y croient plus ». On entend tous ces désespoirs dans les réseaux sociaux, dans les réunions, dans les associations et syndicats. La division fait rage dans les rangs de la gauche trop prompts à s’excommunier et à s’accuser sans réfléchir suffisamment. Après cinq ans de « macroneries » a contrario de tous les espoirs du « discours du Bourget », il y a des arguments pour désespérer en effet. La gauche-Uber cette fois aura fait pire que dans 100 ans de son histoire. Avec Blum, Mauroy, Jospin, on progressait, de 40 à 39 à 35 h, on gagnait du Smic, des congés, des droits, des retraites, de 65 à 60 ans, des protections, du respect. Là avec Hollande et Valls, on a perdu, ils ont même remis en cause ce qu’ils défendaient quelques années auparavant en tant que socialistes. Même sur des questions démocratiques : déchéance nationale, état d’urgence, amnistie des syndicalistes, droits des délégués du personnel et CHSCT, élection des prud’hommes… Dire que Francois Hollande défendait le repos dominical et promettait aux salariés de Goodyear d’interdire les licenciements boursiers tout en promettant l’amnistie des syndicalistes…

Mais pourquoi se résigner, pourquoi baisser les bras, pourquoi accepter la défaite sans combat ? La gauche avait tout il y a 3 ans à peine : l’Assemblée, le Sénat, la présidence, 2 villes sur 3, 61 départements sur 100, 20 régions sur 22. La politique Hollande Valls Macron a fait perdre tout ça, 5 défaites en 3 ans, elle a mis deux fois Le Pen en tête, le 29 mai 2004 et le 6 décembre 2015, elle a éliminé la gauche de régions entières, le désastre du 13 décembre donne 388 conseillers FN et 355 conseillers régionaux PS seulement. Si cela prouve que la politique Hollande est un désastre, cela ne prouve pas que le pays a viré à droite ni que la gauche a perdu : car LR et FN ne gagnent pas tant en voix qu’en pourcentage, et l’écrasante majorité des électeurs de gauche n’a pas basculé à droite mais vers l’abstention.

La gauche c’est le salariat. La gauche c’est ceux qui produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Le salariat c’est 93 % des actifs, on est très loin des vaines menaces « d’ubérisation » que les Macron/Valls-Uber essaient de tourner contre lui. Le salariat, c’est aussi la jeunesse en formation, le salariat c’est les chômeurs provisoirement et injustement privés d’emploi, le salariat ce sont les retraités dont l’existence ne dépend pas de l’épargne, mais de la retraite par répartition. Le salariat n’a aucune raison de perdre, de se démobiliser: ceux qui cultivent, ils existent, la « politique café du commerce », en pronostiquant des évènements irrationnels pour 2017 ou 2002, cela n’a aucun intérêt. On doit, lutter dans le cadre des calendriers réels, sans laisser perdre de temps, (si certains ont les moyens d’attendre, ce n’est pas le cas de la majorité de notre classe sociale) il y a urgence sociale, 6,15 millions de chômeurs, 9 millions de pauvres, 50 % des salaires en dessous de 1670 euros, on ne spécule pas pour après-demain, on combat pour aujourd’hui, et on est pressés, très pressés, chaque jour, chaque lutte, chaque argument, et aussi chaque vote comptent.

Car ce qui n’était ni bon ni acceptable sous Hollande, doit être rejeté, mais pour autant tout ce qui menace de venir n’est pas égal. Les yeux doivent être ouverts, les approximations et les ignorances faciles doivent être écartées. Ce sera mille fois pire en misère et inégalités sous Sarkozy-Juppé et dix mille fois pire, avec menaces vitales, sous Le Pen. La victoire de LR et FN nous ferait perdre ce qui nous reste encore comme salaires et dignité. LR ce sera la 5° semaine de congés en moins, la fin des 35 h et de la durée légale du travail, la fin du smic, la retraite à 65 et 70 ans. FN, parti à direction fasciste, ce sera une écrasante défaite historique de cent ans de luttes sociales, un retour à Pétain. Aucune raison de s’incliner devant un pareil horizon. Il faut battre les défaitismes, les Cassandre, les résignations, les capitulations, les divisions. On a les forces sociales et politiques suffisantes, et même majoritaires à la base, pour empêcher le désastre en 2017 et renverser la mauvaise vapeur.

Que nul à gauche ne vienne donner des leçons. Unité et respect entre tous ! Nul n’a pu empêcher ces dernières années de casse des droits du travail et donc, des salaires. Pas d’arrogance, pas de supériorité de quiconque. Humilité ! Quand le PS reculait toute la gauche reculait faute de réponse adéquate : le grand remplacement ne s’est pas fait. Qui a lutté avec succès contre l’ANI, la loi Sapin du 14 juin 2013, contre la loi Ayrault contre les retraites du 18 décembre 2013, contre la loi Macron du 8 août 2015 ? Où sont les forces mobilisées ? Ou l’unité a t elle été réalisée efficacement entre forces de gauche et forces syndicales pour mobiliser et barrer la route aux projets scélérats de Valls et Macron ? La polémique interne à la gauche n’aide en rien, elle aggrave tout. Sans unité, dans son histoire, la gauche n’a rien réussi. Elle n’est rien sans rassembler ses forces. Si l’on veut chercher des exemples positifs, il faut regarder en Espagne et les alliances nouées pour Madrid et Barcelone, il faut étudier le Portugal et le compromis passé pour gouverner Lisbonne à gauche, il faut se féliciter en Grande-Bretagne du renouveau du Labour derrière Jérémy Corbyn. Et s’il ne fallait pas signer le diktat du 13 juillet, Alexis Tsipras, dans son courageux petit pays qui fait 2 % du Pib européen, a été dominé par le putsch des ordo-libéraux allemands : sa stratégie est pour le moment une impasse mais il n’a pas totalement capitulé, et ne mérite pas les accusations de trahison lancées sans réflexion ça et là ; l’avenir en Grèce ne peut pas contourner Syriza et il dépend du reste de l’Europe, de nous. De façon générale en Europe, il n’y a pas de voie unique, la reconstruction de la gauche passe à la fois en dehors des partis sociaux-démocrates et en-dedans. Est-ce le moment, en prétendant que « tout est foutu », de mettre des préalables, des exclusives et vetos, d’exiger des scissions, des règlements de compte, est-ce le moment de défendre des programmes indéfendables irréalistes, jusqu’au-boutistes ?

Ou n’est-ce pas plutôt le moment de chercher des accords, d’unir la gauche sur des bases réalistes, crédibles, applicables concrètement ? Les « promesses » pas tenues du discours du Bourget de Hollande, on peut les renouveler en mieux et en se donnant les moyens, la force de les faire gagner en les mariant avec le programme du front de gauche des écologistes ! Mais pour cela, et c’est possible, on le peut, on le doit, la gauche doit se rencontrer se refonder, se donner un plan pour 2017

3 mois pour la méthode,
3 mois pour la plateforme, 3 mois pour les primaires

Il faut définir la méthode.

Comment travailler dés aujourd’hui une alternative pour éviter la déroute de la gauche en 2017 ? Sinon en commençant par travailler à une plateforme politique de gouvernement rose rouge verte pour 2017-2022 ? Est-elle possible ? Oui, bien sur, si elle est envisagée comme une plateforme de compromis ni libérale, ni gauchiste, si elle se situe au cœur de la gauche et des écologistes. Elle est possible si elle s’inspire d’un compromis comme celui qui gouverne au Portugal, si elle dépasse la contradiction dans laquelle est tombée Syriza, si elle s’inspire à la fois de la politique indépendante et de la politique unitaire de Podemos, si elle tire parti de l’aspiration qui a permis l’extraordinaire victoire de Jérémy Corbyn dans un Labour qu’on croyait tous perdu.

Qui peut concevoir cette plateforme ? Elle peut et doit être l’objet d’une préparation entre tous les représentants des forces de gauche et des écologistes qui se sentent concernées, acceptent l’intégralité du processus, et manifestent leurs volontés de compromis à gauche. Il ne s’agit pas d’opposer réformisme et révolution, il ne s’agit pas d’opposer programme minimum et programme maximum, mais d’écrire un programme de transition pour gouverner cinq ans. Il s’agit d’intégrer toutes les composantes de la gauche : il existe 19 partis, 30 orientations en leur sein, et 8 syndicats. La base d’une plateforme doit rassembler et convaincre, pas écarter ni cliver. Elle ne peut être ni libérale, ni sociale libérale, ni gauchiste : elle doit se situer au cœur de la gauche et des écologistes au milieu de toutes les forces rassemblées, veiller à être réaliste, sachant que la France est majoritairement de gauche et que nous viserons, par ce texte, à ce qu’elle s’exprime. Elle décrira moyens et rythmes pour faire les changements essentiels majoritairement plébiscités par notre peuple. Une période de pré-discussions doit forcément avoir lieu dans les partis, syndicats, associations, rassemblements citoyens, pré textes et textes doivent circuler jusqu’à ce que des sortes d’assises permettent de préfigurer des projets affinés publiquement.

Jusque là, et en même temps qu’on discute sur la plateforme, il faut se mettre d’accord sur la méthode : l’idée est d’arriver à une seule plateforme, pour des primaires de toute la gauche, et le but étant qu’un candidat unique de gauche soit ainsi démocratiquement désigné. Car il s’agit non pas de faire des scores de 4 ou 6 ou 10 % sur un candidat ou un autre, le but est ambitieux : il est de booster un seul candidat pour qu’il passe en tête de la gauche, et qu’il soit 2° au premier tour et puisse permettre de rouvrir les portes de la victoire, ce que la politique de François Hollande ne lui permet visiblement plus. Et ce qu’aucun candidat isolé actuel ne peut envisager une seule seconde actuellement.

Nous voulons un candidat unique de toute la gauche, porté par toute la gauche. Seule façon de gagner d’être au 2° tour de 2017 et de pouvoir le gagner.

L’enjeu d’une telle plateforme, le sérieux, le travail, la volonté d’accord qu’elle implique entre tous, sont le garant du processus entier : sans plateforme aucune confiance ne peut exister. La trahison quasi quotidienne de ses paroles par François Hollande, thème par thème, depuis cinq ans, a découragé sinon ruiné beaucoup d’espoirs démocratiques et citoyens. Il faut redonner la confiance en commençant par la politique : ce qu’on peut faire, ce qu’on va faire, comment on peut le faire. Pas de phrases en l’air, pas de libéralisme, ni de révolutionnarisme, il faut conquérir et entrainer une majorité réelle de la société et pour cela, une majorité du salariat, sa force sociale principale, tels qu’ils vivent, comme elles sont, selon leurs aspirations profondes.

Personne ne dictera semblable plateforme, personne ne détient, ni la vérité, ni la science, toutes et tous doivent y travailler ensemble, dans des cercles et commissions, et publiquement. Pareille plateforme rose, rouge, verte, de toute la gauche sociale et écologique peut prendre six mois à se construire, dés lors que le chemin ensuite est clair : primaires puis acceptation par tous de l’issue de ces primaires pour un candidat unique qui défendra la plateforme.

L’essentiel est la plateforme

En même temps, vite, on peut commencer à définir une pré-plateforme commune éco-socialiste : c’est possible si elle prévoit la rupture avec l’austérité, une relance pour combattre le chômage de masse, une réforme profonde bancaire et fiscale, une redistribution des richesses en commençant par la hausse des salaires et des minimas sociaux et la taxation des dividendes, par le combat frontal contre la fraude fiscale, par la reconstruction d’un fort droit du travail, le contrôle des licenciements et la baisse de la durée du travail, la retraite à 60 ans, l’extension des services publics et de la sécurité sociale, et un ensemble de mesures démocratiques qui engagent vers une VI° République sociale, laïque, parlementaire, écologique, féministe, internationaliste.

On peut penser qu’en fait ce ne sera pas difficile : un gouvernement rose rouge vert aurait pu voir le jour ) tout moment depuis quatre ans, si l’élu de l’Elysée l’avait envisagé et voulu. Mais évidemment cela impliquait de rompre avec l’orientation droitière, suicidaire de Valls, Sapin, Macron, Rebsamen et Cie, ce qu’à aucun moment en dépit des conseils, suggestions, propositions, François Hollande n’a jamais voulu faire. Pourtant réforme fiscale, bancaire, redistribution, hausse des salaires, droit du travail, lutte contre la fraude fiscale, orientation éco-sociale, tout cela était naturellement dans les bagages depuis 5 ans, mesures accessibles et réalistes. Il n’y avait pas depuis 2012 une « seule politique possible ». Il n’y avait pas que la soumission à la finance prônée par les Jouyet, Macron, Sapin, Moscovici Merkel et Schauble. La France c’est 20 % du Pib européen, dix fois plus que la Grèce, elle a d’immenses moyens d’action au sein de l’UE dont François Hollande a refusé de se servir sous prétexte de ne pas affaiblir une Europe qui s’est justement effondrée à cause de ses refus d’agir.

Une plateforme d’un gouvernement rose rouge vert, éco-socialiste, serait une ouverture, un début, et si elle réussissait, ouvrirait espoirs et mobilisation sociale. Selon le degré de ces mobilisations, il serait possible d’aller plus loin dans la transformation sociale, en s’appuyant consciemment sur un renouveau de la confiance et de la démocratie vivante.

Une telle plate forme pourrait être finalisée en quelques jours par une réunion de « sommet » des forces politiques concernées et présentée, discutée a des millions de militants et citoyens de gauche. Il faut sans doute en passer par là pour qu’elles soient toutes associées. Mais pas seulement : différents moyens de travail collectifs, sont envisageables, planifiables, organisables avec précision, grâce à tous les réseaux sociaux (ils n’existaient pas au moment de la rédaction du programme du Front populaire encore moins du CNR). Dés lors qu’un calendrier est fixé, et une méthode de travail rassemble, avant le premier semestre 2016, avant fin juin, un projet public peut être sur la table.

L’organisation de primaires de gauche :

Nous n’avions pas à D&S été des partisans acharnés des « primaires ». Mais nous avons vérifié que 3 millions d’électeurs s’étaient déplacés en 2011 pour des primaires socialistes : ce fut un grand évènement que chacun doit désormais intégrer dans la bataille pour une présidentielle (tant qu’il existera une présidentielle, car nous pensons tous qu’il faut remettre en cause le pouvoir personnel et redevenir une démocratie parlementaire, après 50 ans d’exception malheureuse).

La, en 2017, à cause du passif de ces 5 ans où la gauche a été la plus piteuse de son histoire récente, nous savons combien l’obstacle est difficile à franchir. Les régionales ont démontré la menace des le Pen et de LR puisqu’il y a maintenant 388 conseillers FN contre 355 conseillers PS, ce qui est une débâcle sans pareille pour nous tous. Oui, le plus probable paraît être un 2° tour entre LR et FN, ce qui nous pousse, parce que là il n’y a pas de triangulaire en 2017, à voter le moins pire contre le pire, ce qui entrainera une démoralisation, un découragement, une absence de perspective politique, de repères, et donc, des défaites cuisantes sur tous nos droits, sous la droite.

Il faut créer une extraordinaire dynamique pour contraindre François Hollande soit à ne pas se présenter, soit à être bon dernier : la balle sera dans son camp, il ce ne sera pas facile pour lui, s’il y a une plateforme commune large de la gauche. Car évidemment, la victoire lui est interdite a cause de son bilan. Déjà avec quatre ou cinq candidats de premier tour entre 1 et 10 % il a perdu. Mais avec un candidat boosté par un travail de six mois sur une plateforme commune associant des centaines de milliers de militants, la partie a des règles totalement changées. Un autre horizon s’ouvre a gauche. Vu son refus d’écouter pendant cinq ans tout ce qui lui a été proposé, un retournement de sa part, laisserait sceptique des millions d’électeurs, et un refus d’entendre de sa part aboutirait au même résultat. D’ailleurs, il a tranché : pas de primaires, sa stratégie c’est une étrange « triangulation » où il s’imposerait par la force institutionnelle, marchant sur les plate-bandes de la droite, s’efforçant d’être en tête à tête avec le FN pour imposer à la gauche de se rallier, battue, contrainte et forcée. Non seulement il n’y a aucune ambition sociale dans cette stratégie, mais il théorise que l’affrontement se ferait sur les valeurs pas sur les salaires ! Qu’est ce que ca veut dire « valeurs » et pas salaires ? Ca veut dire ce genre de combat lunaire sur la déchéance de la nationalité et, en même temps, la casse du code du travail et la liquidation des droits collectifs pour des CPA (comptes personnels d’activité).

Ceux qui craignent des schémas invraisemblables, genre « il se présente et prend la tête des primaires » ne raisonnent pas correctement. Les primaires sont dans les statuts du PS et l’Elysée n’envisage déjà pas une seconde de s’y plier. Même des primaires ouvertes socialistes sont une menace pour François Hollande, il a été tellement loin vers l’autre camp, que la gauche lui en tiendra rigueur et que les appels au vote « utile » ne marcheront que partiellement : pas suffisamment pour sauter les obstacles. Et dés lors, même un candidat de la gauche socialiste, dans une primaire socialiste, récolterait des millions de voix en soutien et ferait une percée à la Corbyn. Hollande étant le perdant, des millions de gens vont chercher un gagnant.C’est possible dans des primaires de toute la gauche sur une plateforme commune, la plateforme donnerait confiance, les primaires donneraient envie, et on peut se fixer l’objectif de 3 millions et plus de participants. Pareille dynamique écarte la reconduction de la politique suivie depuis cinq ans !

Et là il faut aller jusqu’au bout : pareil processus change la donne pour l’élection présidentielle elle-même, car un candidat qui aurait franchi tous ces obstacles, porté par un score populaire sur une plateforme unitaire retrouverait toutes les chances de la gauche d’être au 2° tour et d’affronter soit LR soit le FN. Il serait un « candidat unique de la gauche », celui qui aurait refusé des primaires serait en déphasage… Réfléchissez bien, il n’existe pas d’autres moyens, d’autre espoir sérieux, réaliste. Beaucoup rêvent d’un « Podemos à la française », d’un renouvellement de la vie politique, de la démocratie, des garanties militantes, ne voilà t il pas une méthode, un processus, un moyen adapté à notre situation nationale pour y parvenir ?

Ne cherchez pas le nom du candidat ou de la candidate, à ce stade il n’existe pas, il ne peut être créé que par le processus, il y en aura 6 ou 7 ou 8 qui se présenteront au premier tour de la primaire mais 2 au second tour, que le ou la meilleure gagne, il s’agit de choisir le meilleur défenseur de la plateforme, et celui ou celle qui l’emportera sera transcendé, transformé, valorisé par l’engouement majoritaire, unitaire de la gauche. Même s’il n’a jamais été élu avant. Même s’il est « neuf ». A contrario, tout candidat qui s’écarterait de ce processus, n’aurait guère de légitimité, ni de résultat. Et tout candidat choisi serait ensuite, comme jamais, dans l’histoire, sous le regard vigilant, le contrôle actif, de ceux qui auraient élaboré la plateforme et auraient voté pour lui aux primaires. On peut dégager ainsi une énergie extraordinaire, inédite.

Tout candidat qui veut avoir de réelles chances et ne pas « figurer » marginal, aura intérêt à passer par tout ce processus et à le faire réussir. Et en retour il en recevra une consécration dynamique qui changera la donne. C’est pourquoi il faut faire converger tous les appels, toutes les démarches, tous les efforts unitaires, ceux pour « des primaires » (comme celui lancé par 30 personnalités d’un secteur de la gauche dans Libération le 11 janvier), ceux pour un accord politique de la gauche, ceux pour un candidat unique de la gauche.

Oui, on peut, on doit gagner en unifiant la gauche sur une plateforme de gauche et un candidat de gauche unique, et battre la droite en 2017 !

Gérard Filoche, le 11 janvier 2016

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