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Billet de blog 20 mai 2015

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J - 1 : Cambadelis dit espérer au moins « 50, 1 % » – C’est tout à fait possible jeudi soir que la motion B arrive la premiere

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Rollo Tomasi peut etre battu jeudi soir

Interrogé, lundi 18 mai, sur le score qu’il espérait pour la motion A, à vocation majoritaire, qu’il présente pour le congrès de Poitiers du 5 au 7 juin, le premier secrétaire du Parti socialiste a lâché : « 50,1 %. »  En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/…/le-risque-d-un-parti-socialiste-ing…

Ce sont en effet des milliers de militants socialistes qui prennent conscience de l'enjeu, et qui basculent motion B et ils ont raison car c’est la seule chance de survie immédiate du Parti socialiste.

Voter la motion A Cambadelis, Valls, Sapin, Macron, c’est approuver ce qui s’est fait depuis trois ans. Ils nous disent qu’ils veulent infléchir plus à gauche, certains camarades « aubrystes » l’ont cru, mais il n’en sera rien, Valls et Cambadelis diront « ouf » et continueront exactement comme avant. D’ailleurs sur la question de la réforme fiscale, Michel Sapin qui a pourtant signé la motion dit de façon ferme qu’il ne fera pas ce qu’il y a dedans. Macron annonce une loi « Macron 2 » Rebsamen gomme la loi Roudy dans les obligations des entreprises. Le budget 2016, le dernier budget opérationnel avant la fin du quinquennat annonce encore de l’austérité. Les Verts refusent l’unité pour les régionales et le reste de la gauche aussi. On va dans le mur à coup sur. En 2017, ayant tout perdu avant, il ne restera plus qu’à observer le match UMP – FN  au risque d’en sortir avec moins de 50 députés.

Certains nous disent de façon insistante « Pas de division, faisons bloc ! » Mais ça n’a pas de sens. C’était hier : il fallait rester sur la ligne politique, « Projet socialiste 2011 » et sur le discours du Bourget qui nous unissaient à 100 %. Hier nous étions aussi unis à 100 % pour le repos du dimanche : ce qui nous a divisé, c’est la remise en cause du projet socialiste, dont la proposition de travailler le dimanche. On peut s’unir à nouveau, et il le faudra, mais à gauche, pour une vraie réforme fiscale et bancaire, pour hausser les salaires et les petites retraites, pas sur le projet de loi Macron, pas pour travailler le dimanche et de nuit.

Certains, les mêmes, déplorent que notre parti débatte, ils disent que ça fait mauvaise image. Mais non, au contraire, il faut débattre. Alors que le chauffeur nous entraine dans le mur, ils nous disent « Ne nous disputons pas, nous allons le gêner ». Mais ce n’est pas du tout le moment de se taire, c’est le moment de crier, avant qu’on s’écrase.

D’autres disent : "la parole  aux militants" : ils ont raison c’est le moment sur le fond politique que les militants s’expriment. Il faut que le PS cesse d’être une UDI-bis. Retour à gauche : si l’on veut que les militants soient à l’aise, soient mobilisés, actifs, créatifs, écoutés, il faut que notre parti ne soit pas menacé de changer de nom, il faut qu'il revive, redevienne socialiste. Car nous vivrons mieux à gauche et il y aura à nouveau des adhésions, de la vie, de la démocratie, du respect de tous et toutes pour tous.

D’autre sont plein d’idées : 86 propositions, 103 propositions…  Nous avons tous plein d'idées, mais qu’en ferons nous dans les 700 jours avec la perspective certaine d’être battus ? Déjà certains comptent les régions perdues et sauvées et les rares places restantes aux régionales. C’est un climat de perdition si la motion A passe et si le gouvernement continue.

Ce n’est pas le débat qui nous nuit, c’est la politique suivie hélas : elle nous a déjà fait perdre quatre élections, municipales, européennes, sénatoriales, départementales. Et si nous ne voulons pas perdre toutes celles qui arrivent, il faut changer, écouter nos électeurs. Qu'on ne nous fasse pas croire que "les résultats vont venir" : nos adversaires sont économiques et ils ne nous aideront pas à réussir pour nous faire réélire !

On est très nombreux pour la VI° République, pour la réforme fiscale, pour redistribuer les richesses, et faire le changement MAINTENANT. Il faut le faire vite, il ne faut pas craindre de voter sur le fond, protéger le parti c’est le sauver du cours actuel.

François Hollande a reçu ceux qui sont appelés les « frondeurs » et chacun comprend qu’il tiendra forcément compte du vote des militants. Il n’a pas entendu les électeurs mais il ne peut éviter d’entendre son propre parti qui l’a fait gagner en 2012 sur une plateforme de gauche.

François Mitterrand disait qu’il fallait d’abord rassembler les socialistes. La motion A ne le fait pas. Le gouvernement Valls ne rassemble pas les socialistes, il a même écarté délibérément la majorité d’entre eux.

Nous, motion B, nous ferons l’unité des socialistes, tous auront leur place à la direction, Manuel Valls inclus. Nous, nous aurons un gouvernement qui inclut toutes les sensibilités de notre parti, et toutes celles de la gauche qui voudra y participer… mais ce sera sur une ligne de gauche. En 700 jours nous ferons le nécessaire pour que les électeurs socialistes constatent le changement concrètement, reviennent aux urnes et reprennent confiance en nous. On fera savoir qu’on est dans la lignée de Jaurès, et non plus dans celle du libéral Macron.

Il faut bien savoir que si les deux motions A et B sont autour de 45 %, celle qui est en tête l’emporte. La « B » peut être celle autour de laquelle se constitue une nouvelle majorité. Ce qui paraissait impossible à certains, nous l’avons toujours cru : dans le pays il y a une si puissante hostilité dans la gauche à la politique droitière du gouvernement, à l’austérité, qu’elle bouscule en leur for intérieur tous les militants de notre parti.

La motion B en tête, c’est une chance pour l’unité des socialistes, une chance pour l'unité de la gauche, une chance pour la fin quinquennat, une chance pour les salariés, on va faire un collectif budgétaire des juillet, le projet de loi Macron sera écartée, le projet de loi Rebsamen aussi, il y aura une hausse des salaires, des emplois publics, une réforme fiscale et une reforme bancaire, en 700 jours nous prendrons les mesures pour sauver la gauche du désastre annoncé.

La motion B fera bouger les lignes. Chaque voix compte ce jeudi 21 mai. Ce n'est plus le temps du scepticisme, du doute, c'est le temps de l'élan, la motion B en tête, la porte du changement est ré ouverte

Voilà un exemple, avec le notre, d’un discours sincère, et qui traverse aujourd’hui le parti et qui peut décider les derniers indécis :  

Christophe Ferrari, président de la métropole grenobloise et maire du Pont-de-Claix, affiche publiquement son vote avant le congrès du Parti socialiste. Mais il se défend d’être un « frondeur »… Avant le vote le 21 mai des motions au Parti socialiste, avant le congrès de Poitiers du 6 juin, un message sur le réseau social Face-book n’est pas passé inaperçu. Intitulé “Quand il y a du flou il y a un loup”, il est signé de Christophe Ferrari, président de la métropole grenobloise et maire du Pont-de-Claix.

Dans ce post, il dit :« Je suis militant du PS depuis 1989. J’ai toujours participé de façon active aux débats internes pour que le PS porte avec force les changements nécessaires à notre pays pour plus de justice, d’écologie et d’avancées citoyennes et d’égalité. Républicain convaincu et acharné, élu local, je mesure tous les jours les violences du libéralisme et ses impacts sur bon nombre de nos concitoyens. Maire d’une commune populaire, j’ai vu la désindustrialisation de ma commune, la précarité s’installer autant chez les jeunes que chez nos anciens. Je ne peux m’y résoudre. J’ai toujours soutenu en interne au PS lors des congrès les orientations autour de Martine Aubry, Laurent Fabius. Je souhaite que le gouvernement et le président de la République réussissent. Conformément à ce que le Président de la République avait défendu en 2012. La motion A est dans ma logique de soutien. Seulement je veux être sûr que ce qu’elle contient soit suivi par le gouvernement. J’ai des doutes à ce sujet. Quand il y a du flou il y a un loup. Je ne suis pas un frondeur, juste un militant qui veut que la gauche dans toute sa diversité réussisse. Mon choix personnel sera pour la motion B autour de Christian Paul car je veux que ma voix pèse».

Contacté ce lundi, l’homme fort de l’agglomération a poursuivi : «Depuis que nous sommes au pouvoir, le parti connaît de vraies difficultés de positionnement, a perdu son rôle d’aiguilleur. Or pour que le président réussisse son quinquennat, il faut que le PS donne ces deux prochaines années des inflexions précises sur la question économique, la redistribution des richesses, le soutien aux catégories populaires qui subissent la crise de plein fouet. La motion A, qui est pourtant un texte de gauche, ne me semble pas être la meilleure pour générer ces inflexions nécessaires. Voilà pourquoi, après avoir mûrement réfléchi, j’ai décidé de choisir la motion B et d’expliquer publiquement ma position. »

C’est une immense bouffée d’air printanière pour des millions de citoyens, de salariés, de militants, de syndiqués, écologistes et sociaux, si de l’intérieur de notre parti la gauche réussit à revenir plus belle plus forte.

Gérard Filoche, membre du BN du PS, équipe d’animation de la motion B

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