Hausse du chômage de masse :
Croit on une seule seconde qu’en donnant 35 milliards au patronat et en baissant de 50 milliards la part publique de l’état dans l’activité économique, on va baisser le chômage de masse. Le Medef s’apprête à encaisser ces mirifiques cadeaux en refusant tout engagement d’emploi en contrepartie.
Il n’y aura pas de réduction du chômage de masse sans réduction du temps de travail.
Comment est on passé de 9 millions de salariés en 1936 du privé à 18 millions en 2002 sinon en réduisant la durée du travail de 40 à 35 h ? Le seul moment dans les 30 dernières années où l’on a réduit de 400 000 (de plus que tous les autres pays voisins) le chômage de masse, ce fut au moment de la mise en place des 35 h.
Pendant 70 ans de 1936 à 2002 on a fait quatre choses en même temps : on a produit plus, on a double le nombre d’emplois, on a gagné plus et on a travaillé moins. Travailler mieux, moins, tous et gagner plus, c’est le propre des pays qui progressent. Ce sont les pays les plus pauvres qui ont la durée du travail la plus longue. Ce sont les pays les plus riches qui ont la durée du travail la plus courte. C’est quand on répartit le travail qu’on évite ou qu’on sort de la crise, pas quand on traine le boulet du chômage de masse.
A quoi ça sert de défendre les 35 h et d’allonger la durée du travail sur la vie ? C’est une ineptie inqualifiable de reporter l’âge de la retraite à 63 ou 66 ans quand on a 25 % de jeunes au chômage. En vérité il faut réduire la durée du travail, sur la semaine, le mois, l’année et sur la vie. Il faut fixer le cap des 32 h et revenir à la retraite à 60 ans. C’est LE moyen combiné de redistribution des richesses et de relance en même temps que de partage du travail. Et ce sont les dizaines de milliards de dividendes extorqués sur le travail qui doivent revenir payer la réduction de la durée du travail et les emplois qui en sortiront.
Nous sommes en plein boom démographique. Il y a 850 000 naissances par an depuis l’an 2000. Soit 8,5 millions d’enfants de plus en 10 ans. 12 millions en 14 ans. Les premiers arriveront sur le « marché » du travail en 2018, dans 4 ans… Croit on un seul instant que l’on va « digérer » une pareille augmentation de la population active sans organiser la baisse de la durée du travail ?
Information : (d’après AFP, le Figaro, Les Echos, Dares, Pôle emploi) :
En plein entre-deux-tours des élections municipales, l’annonce par Pôle emploi d’une forte hausse du chômage en février ne pouvait tomber plus mal. C’est le quatrième mois d’affilée de hausse, mais surtout, son ampleur interpelle : avec 31.500 chômeurs de plus n’ayant pas du tout travaillé dans le mois (catégorie A, + 0,9 %), la hausse est 3 à 4 fois plus importante qu’en décembre et en janvier et constitue le pire mois depuis septembre 2013. En catégorie A, la France compte désormais 3,35 millions de chômeurs officiels. C’est un nouveau record historique et 150.000 de plus qu’un an auparavant. Au total toutes catégories confondues, on approche 5,9 millions de chômeurs. L’UNEDIC prévoit 67 000 chômeurs de plus en 2014.
Cela laisse craindre qu’avec la réduction des emplois d’avenir (50.000 prévus dans le budget 2014 contre 100.000 l’an passé) et la chute actuelle des entrées en apprentissage, la baisse du chômage des jeunes entamée au printemps 2013 soit enrayée.
Dans la catégorie A le chômage des jeunes croit de 0,3 %. Où est la « priorité à la jeunesse ? A l’autre bout de la pyramide des âges, le chômage des plus de 50 ans continue de battre des records (+1,3 % en février, +12,1 % en un an). Pourquoi repousser l’âge de la retraite à 63 ans ?
Toutes catégories confondues, plus de 2 millions de personnes sont désormais au chômage depuis plus d’un an, dont la moitié depuis plus de 2 ans et la durée moyenne d’inscription à Pôle emploi atteint 272 jours (neuf mois).
L’analyse qualitative laisse elle aussi apparaître des voyants tous au rouge. Tous les motifs d’entrées à Pôle emploi progressent, et en particulier les licenciements. Côté sorties, les reprises d’emploi et les entrées en formation reculent, tandis que progressent fortement les… radiations administratives (+ 28 % sur un mois !) et les cessations d’inscriptions pour défaut d’actualisation (+11,2 %). Au final, ce sont 34.000 personnes de plus qu’en janvier sorties des listes de Pôle emploi pour ces deux derniers motifs.
« Ces chiffres contrastent avec les derniers indicateurs disponibles tant sur le front de l’emploi et du chômage que sur celui de l’activité économique», analyse le ministère du Travail, qui rappelle que la France a recommencé, au quatrième trimestre 2013, à créer des emplois (une première depuis début 2012) et que les derniers indicateurs conjoncturels font apparaître «des signes de reprise de plus en plus tangibles». Dans ce contexte, «la mobilisation du gouvernement comme de l’ensemble des acteurs économiques et sociaux doit continuer et s’amplifier encore», martèle le ministère… sans avancer toutefois la moindre mesure convaincante pour faire reculer le chômage de masse.