Débloquons tout. Il faut changer le système. On est dans une impasse. C'est l'Assemblée Nationale qui est à l'origine du capharnaüm. On renvoie les premiers ministres les uns après les autres. Et le budget n'est pas voté. On accuse Emmanuel Macron, le président de la République, d'être responsable de cette situation. On veut sa démission. C'est faux, archi-faux.
Jetons un œil sur ce capharnaüm. Qui trouve-t-on comme députés à gauche comme à l'extrême droite ? des fonctionnaires en grand nombre, des hauts comme des moins hauts. Et si certains étaient battus ils retrouvaient leur poste en toute tranquillité. Battus ou non, ils étaient payés rubis sur l'ongle par le contribuable. Un gros avantage accordé par l'Etat, avantage dont ne bénéficient pas l'agriculteur, le boulanger, celui qui est dans l'agro-alimentaire, l'ouvrier (et j'en passe). Il y en a qui sont plus égaux que d'autres, dirait notre clairvoyant Coluche. La démocratie est bancale à cause de l'Etat qui a ses préférés, ses bons fonctionnaires; c'est le pouvoir réservé à quelques-uns; c'est une oligarchie chez les parlementaires. C'est à peu près 50% des électeurs qui ne peuvent pas être coandidats pour les législatives et les sénatoriales, sauf à l'heure de leur retraite, mais c'est un peu tard.
Et pour améliorer l'ordinaire sont recrutés, pour notre vaillante Assemblée Nationale et en grand nombre, des notaires, des avocats, des médecins, des pharmaciens, des infirmiers. De même pour le Sénat. Tous ces gens-là se font remplacer avec bonheur quand ils sont candidats et quand ils sont élus. Elus, ils donnent à l'Assemblée Nationale un petit air de ploutocratie. Les riches peuvent être candidats pour être parlementaires, les pauvres, non, sauf s'ils sont à la retraite. Je le répète : c'est à peu près 50% des électeurs qui ne peuvent pas être candidats pour les législatives et les sénatoriales, sauf à l'heure de leur retraite, mais c'est un peu tard.
Comment supprimer cette anomalie qui froisse horriblement notre piteuse démocratie actuelle ? C'est de recourir à la fée Internet. Les candidats pour ces deux assemblées doivent alimenter sur ordinateur un site pour leur propagande : texte, video, discours. Et cela, le soir et lors des week-ends. On peut recourir à un influenceur génial, comme en a trouvé un Donald Trump qui a gagné la présidentielle grâce à son influenceur. Aucune aide financière de l'Etat. Presque tout le monde a un ordinateur et une connection internet ne coûte pas cher. L'influenceur opère gratuitement. Bref, c'est l'occasion de réduire un peu la grosse dette publique. On peut organiser une rave-party vers la fin de la campagne électorale sans le moindre pillage et avec l'accord de la préfecture; les orateurs influenceurs vanteront les mérites de leur candidat préféré. Bien sûr, gracieusement.
Lors du vote pour les législatives et pour les sénatoriales glissons dans l'enveloppe du vote deux noms et même trois pour les départements de grande superficie. Le peuple réclame la qualité et non plus la quantité. C'est là aussi l'occasion de réduire d'importance la dette publique. Moins de brailleurs dans nos deux assemblées. Le peuple va enfin respirer.
Par ailleurs pour nos élus et nos fonctionnaires, établissons un plafond pour l'unique indemnité ou salaire, soit l'équivalent de 5 SMIC. Plus d'indemnités pour ceci ou pour cela. Une infirmière fonctionnaire ne perçoît qu'un salaire pour ces différentes activités, de même l'ouvrier où qu'il opère. Il faut cesser d'être pilleur de notre Etat, un féroce rapace à la recherche sans borne de nos deniers publics; il faut enfin savoir qu'on est au service de l'Etat pour servir, et non plus pour se servir. L'époque des vaches grasses est révolue. Quant aux restaurants d'Etat, comme ceux des préfectures, de l'assemblée nationale, gardons-les, mais chaque convive doit payer ses repas et non plus le contribuable. Toutefois le président de la République et ses ministres sont toujours sur la brèche : ils doivent garder leur restaurant d'Etat avec les repas payès par le contribuable. De même le policier lui aussi toujours sur la brèche quand il poursuit un drogué, un ravisseur, etc. ; de même le pompier qui lutte contre un incendie qui s'éternise, de même d'autres personnes qui œuvrent pour le bien commun sans pouvoir retourner à la maison. La générosité du contribuable s'impose.
Enfin, il faut un plafond pour les retraites financées par les contribuables, soit, par exemple, l'équivalent de 5 smic net par mois; le reste doit revenir à notre Caisse Sociale; il faut que l'on soit réellement solidaire. A la retraite, il n'y a pas lieu de thésauriser. Il faut également fixer un seuil pour ces retraites, soit, par exemple, l'équivalent d'un smic net par mois, les riches venant au secours de ceux qui ont été dans la peine au cours de leur vie. Oui, les riches doivent prêter mainforte : la solidarité s'impose dans cette VI ème République. Et sa devise sera : liberté, égalité, fraternité, solidarité.
Voilà l'essentiel des articles de cette VI ème République adoptée par le peuple. L'énorme dette publique va se réduire progressivement et le premier ministre fera voter le budget facilement, comme on dépose une lettre dans une boîte à lettres.
Vive notre VI ème République !
A Grenoble, résidence Montesquieu, le 22 septembre 2025
Gérard Jeanneau, professeur de lettres classiques, toujours en activité à l'Université de Louvain.
il faut changer le système
Bloquons tout
Mea culpa