Le Texas s'apprête à franchir une étape inquiétante avec l'adoption du projet de loi H.B. 229, récemment approuvé par la Chambre des représentants et en attente de validation par le Sénat, à majorité républicaine. Cette législation, qui définit les genres exclusivement sur la base des caractéristiques biologiques, vise à effacer les identités transgenres du cadre juridique et social de l'État. Les conséquences s'annoncent dévastatrices pour les 120 000 citoyens trans du Texas et, plus largement, pour l'ensemble de la communauté LGBTQ+.
Une offensive idéologique inspirée par Trump
Cette politique s'inscrit dans une tendance plus large de répression des droits des minorités sexuelles, amorcée sous l'administration Trump. En moins de 100 jours depuis son retour au pouvoir, Trump a imposé des restrictions sévères : interdiction des femmes trans dans les compétitions sportives scolaires, exclusion des personnes trans de l'armée, suppression du troisième genre des documents officiels et limitation de l'accès aux soins de santé pour les jeunes trans de moins de 19 ans. La Cour suprême a récemment validé cette interdiction militaire marquant un recul pour les droits des personnes trans aux États-Unis.
Effets concrets sur les vies des personnes trans
Avec la définition "hommes" et les "femmes" uniquement par leur appareil reproductif la loi texane efface juridiquement les identités trans et non-binaires. Elle interdit la reconnaissance légale des transitions de genre et ouvre la voie à des discriminations systémiques dans l'accès à l'emploi, au logement et aux services sociaux sans parler de l'isolement et la stigmatisation qu'elle pourrait engendrer.
On sait que les personnes trans sont déjà particulièrement vulnérables aux troubles de santé mentale en raison des discriminations et des violences qu'elles subissent. La loi pourrait aggraver cette situation et décourager les professionnels de santé de traiter les patients selon leur identité de genre. Cette législation crée également un précédent inquiétant : la négation des identités trans, risque d'inciter d'autres États américains à adopter des mesures similaires, un effet domino avec le risque de menacer des décennies de progrès en matière de droits. Elle pourrait également intensifier les tensions déjà existantes entre les mouvements féministes, LGBTQ+ et les groupes conservateurs.
La protection des droits humains doit rester au cœur des priorités car l'identité de genre va bien au-delà de la biologie